Le chorégraphe Pierre Lacotte, connu pour ses reconstructions de ballets du XIXe siècle pour les plus grandes compagnies du monde, est décédé lundi à l’âge de 91 ans, a annoncé à l’AFP son épouse, la danseuse étoile Ghislaine Thesmar.
Pierre Lacotte (1932-2023), danseur, chorégraphe, infatigable défenseur du patrimoine du ballet. pic.twitter.com/LlTwz4B0Mf
— Cyril Barthalois (@cbarthalois) April 10, 2023
« Notre Pierre nous a abandonnés à 04h00 du matin », a affirmé Mme Thesmar, précisant qu’il est décédé dans une clinique à la Seyne-sur-Mer dans le Var d’une septicémie après l’infection d’une plaie. « C’est très triste, il était encore bourré de projets et était en train d’écrire un livre », a précisé son épouse depuis 1968. « Il était plein d’énergie et avait des projets pour des compagnies » dont le Ballet de l’Opéra de Rome, a-t-elle ajouté.
Sa dernière création remonte à octobre 2021, à près de 90 ans : l’adaptation en ballet du roman de Stendhal, « Le Rouge et le Noir » pour l’Opéra de Paris. « Il adorait l’Opéra, c’était sa seule et unique maison », a assuré Mme Thesmar.
« Un amoureux de la période classique et romantique mais il aimait ce qui était moderne »
Né le 4 avril 1932 en région parisienne, Pierre Lacotte intègre l’École de l’Opéra de Paris en 1942 malgré une santé fragile et entre dans le corps de ballet puis devient premier danseur en 1951. Intéressé par la chorégraphie, il fonde la compagnie des Ballets de la Tour Eiffel, après avoir démissionné de l’Opéra, puis mène à partir de 1959 une carrière de danseur et de chorégraphe indépendant.
Au début des années 60, il fut l’un des protagonistes de la retentissante défection pour s’enfuir à l’Ouest du légendaire danseur Rudolf Noureev. Une blessure à la cheville oblige Lacotte à ralentir son activité en 1968 et c’est alors qu’il se consacre à la recherche d’archives d’anciens ballets, le poussant à recréer « La Sylphide », le premier ballet sur pointes (1832). Ces reconstructions deviendront sa passion. Il ressuscitera, entre autres, « Coppélia » (1870), le « Pas de six de La Vivandière » (1844), « La Fille du Pharaon » (1862), « Paquita » (1846) pour les plus grandes scènes du monde, du Bolchoï à l’Opéra de Paris, en passant par le Mariinski, le Staatsoper de Berlin.
« C’était un amoureux de la période classique et romantique mais il aimait ce qui était moderne », a affirmé à l’AFP Brigitte Lefèvre, ancienne directrice de la danse à l’Opéra.
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