Alors que Jean Masson, vétéran du commando Kieffer ayant participé au débarquement allié en juin 1944, est décédé à la fin du mois de février, c’est un nouveau héros qui vient de nous quitter en la personne de Bernard Dargols, seul Français à avoir pris part au D-Day sous l’étendard américain. Il aurait eu 99 ans le 5 mai prochain.
Bernard Dargols était âgé de 24 ans lorsqu’il a débarqué sur les plages de Normandie avec ses compagnons d’armes de la 2e Division d’Infanterie de l’US Army. Parti aux États-Unis en 1938 pour effectuer un stage à New York, il ne reviendra sur le sol français que six ans plus tard, le 8 juin 1944, à Omaha Beach.
Malgré les milliers de kilomètres qui le séparent de la France au moment de l’armistice de juin 40, Bernard Dargols est déterminé à résister, désirant participer à la libération de son pays. S’il pense d’abord à embarquer pour Londres afin d’y rejoindre les Forces Françaises Libres (FFL) du général de Gaulle, il finira par s’enrôler dans l’armée américaine après l’attaque de Pearl Harbor, le 7 décembre 1941.
Interrogé par L’Express à l’occasion du 70e anniversaire du débarquement, l’ancien GI était revenu sur le jour où il avait débarqué en Normandie parmi les Alliés, « au milieu des bombardements incroyables, non pas des Allemands, mais des Américains [qui] tiraient pour nous permettre de prendre pied avec un peu plus de sécurité ».
Un parcours extraordinaire
Affecté au renseignement militaire, le jeune homme est envoyé en reconnaissance dans le village de Formigny à proximité duquel se trouvent des troupes allemandes.
« J’avais deux heures pour prendre des renseignements. […] Alors, je suis parti avec ma jeep [appelée « Bastille », ndlr] et j’ai interrogé des paysans français avec mon accent parisien. Les renseignements que je devais obtenir, je les obtenais chez les plus grands fermiers qui avaient logé les soldats allemands. Ils étaient forcés de les héberger. Par eux, j’ai su quelles unités étaient là, quel était leur moral, à quelle heure ils prenaient leur déjeuner, ce qu’ils faisaient dans la journée. Et surtout, les trois points importants : où se trouvaient les dépôts de carburants, où se trouvaient les dépôts de munitions et quelles étaient les routes minées », confiait le vétéran dans les colonnes de L’Express il y a cinq ans.
Après la libération de la Normandie, Bernard Dargols prendra part aux combats en Bretagne et dans les Ardennes avant de devenir un agent du Counter Intelligence Corps, le service du contre-espionnage américain. Rendu à la vie civile en janvier 1946, il épousera une jeune française rencontrée au sein de « l’Association Jeunesse Française Libre » avant de revenir à Paris pour s’occuper de l’affaire familiale, une entreprise spécialisée dans l’importation de machines à coudre.
Longtemps resté discret sur son engagement, l’ancien soldat avait finalement décidé de livrer son expérience à travers un livre rédigé par sa petite-fille et publié en 2012 : Bernard Dargols, un GI français à Omaha Beach.
C’est sa petite-fille, Caroline Jolivet, qui a annoncé le décès de son grand-père ce lundi à travers un communiqué publié sur la page Facebook qui lui était consacrée. Bernard Dargols aurait eu 99 ans le 5 mai.
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