Décédé dans la nuit du 23 au 24 février à l’âge de 95 ans, Jean Masson était l’un des derniers vétérans du célèbre commando Kieffer.
Jean Masson est né à Saint-Dié-des-Vosges en 1923. Alors qu’il est âgé de 18 ans, il décide de franchir la ligne de démarcation pour rejoindre Toulon et s’engager dans la Marine nationale en 1941.
Il suit une formation d’électromécanicien à Bizerte, en Tunisie, jusqu’au débarquement des Américains en Afrique du Nord et l’invasion de la zone libre par les Allemands qui entraînera le sabordage de la flotte de Toulon.
Le jeune homme décide alors de partir en Angleterre en passant par l’Espagne. Arrêté par la Guardia civil et jeté en prison, il sera finalement libéré avant de rallier le Maroc et d’embarquer à bord d’un navire britannique.
« Je n’étais pas venu là pour rester dans un dépôt »
Une fois arrivé en Angleterre, il est incorporé parmi les Forces Navales Françaises Libres (FNFL) et sert dans le 1er Bataillon de Fusiliers Marins Commandos (BFMC).
Il suivra un entraînement intensif avant de débarquer sur la plage de Colleville-sur-Orne, aujourd’hui renommée Colleville-Montgomery, le 6 juin 1944 dans le cadre de l’opération Overlord.
Incorporés au sein du Royal Maine Commando n°4, les 177 fusiliers marins commandés par le capitaine de corvette Philippe Kieffer sont les seuls Français en uniforme à avoir participé au débarquement des Alliés en Normandie.
Grièvement blessé par des éclats d’obus peu après avoir foulé le sable de Sword Beach, Jean Masson sera laissé pour mort sur le champ de bataille avant d’être évacué vers l’Angleterre où il sera soigné pendant 3 mois.
« Avant d’avoir pied, j’ai dû faire quelques brasses avec le fusil en l’air. Mais je n’étais pas venu là pour rester dans un dépôt », avait-il déclaré en 2014 au moment d’évoquer ses souvenir à la veille des célébrations du 70e anniversaire du D-Day.
Un des tout derniers vétérans du commando Kieffer
De retour en première ligne, Jean Masson participera au débarquement de Flessingue aux Pays-Bas en novembre 1944 et à la campagne d’Allemagne.
Démobilisé en 1945, il passera plusieurs années en Afrique avant de s’installer à Draguignan avec son épouse. Jean Masson est décédé dans la nuit du 23 au 24 février à Ollioules (Var), à l’âge de 95 ans.
« Nous nous souviendrons encore longtemps de ceux qui ont combattu pour notre Libération, qui ont été blessés ou qui ont laissé leur vie. Ils ont été l’honneur de notre pays », a déclaré le ministère des Armées.
Secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq a elle aussi salué la mémoire du vétéran sur Twitter: « Hommage à ce valeureux combattant. Mes condoléances à sa famille et à ses proches. »
Selon l’association D-Day Overlord, il ne reste désormais plus que trois vétérans du commando Kieffer encore vivants : Hubert Faure, Jean Morel et Léon Gautier.
Cet article vous a intéressé ? Partagez-le avec vos amis et laissez-nous un commentaire pour nous donner votre avis.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.