Icône de l’opéra, Jessye Norman s’est éteinte à l’âge de 74 ans des suites d’une septicémie consécutive aux complications d’une blessure à la colonne vertébrale en 2015.
« C’est avec une profonde tristesse et chagrin que nous annonçons la mort de la star internationale de l’opéra Jessye Norman », a indiqué la famille dans un communiqué transmis par la porte-parole.
« Nous sommes fiers de ses réussites musicales et l’inspiration qu’elle a donnée aux publics du monde entier continuera à être une source de joie », a-t-elle souligné. « Nous sommes également fiers des causes humanitaires qu’elle a défendues, telles que la faim, les sans-abris, le développement des jeunes et l’éducation artistique et culturelle ».
Née dans l’État américain de Géorgie, Jessye Norman s’était fait connaître en s’installant à la fin des années 60 en Europe, où elle s’est produite dans les plus grandes salles.
« La beauté et le pouvoir, la singularité de la voix de Jessye Norman. Je ne me souviens pas d’autre chose de semblable », déclarait en 2014 la Prix Nobel de littérature Toni Morrison, décédée elle-même cet été, lors d’une soirée d’hommage à la cantatrice.
« Je dois dire que parfois lorsque j’entends votre voix, cela brise mon cœur. Mais à chaque fois, lorsque j’entends votre voix, cela soigne mon âme », avait poursuivi Toni Morrison.
Jessye Norman s’initie aux « spirituals »
Dès l’enfance, Jessye Norman s’initie aux « spirituals » au sein de la communauté noire d’Augusta, où elle a grandi dans le sud-est des États-Unis, et où ses parents militaient au sein de l’organisation La National Association for the Advancement of Colored People (association nationale pour la promotion des gens de couleur) (NAACP) pour les droits des noirs.
Elle décroche une bourse d’étude à l’université Howard, établissement fondé à Washington pour accueillir les étudiants noirs en pleine ségrégation.
Engagée dès 1968 – elle n’a alors que 23 ans – au Deutsche Opera de Berlin, elle débute en France cinq ans plus tard, dans « Aïda » de Verdi.
Des invitations suivent au festival d’Aix-en-Provence (« Hippolyte et Aricie » de Rameau en 1983, « Ariane à Naxos » de Richard Strauss en 1985), à l’Opéra-Comique (1984) et au Châtelet (1983, et régulièrement depuis 2000).
Nous nous souviendrons longtemps de Jessye Norman. De sa grâce inoubliable dans l’Aïda de Verdi, du temps qu’elle suspendait quand elle se produisait à Aix-en-Provence, de son émouvante Marseillaise pour le bicentenaire de la Révolution française en 1989. Elle nous manquera. pic.twitter.com/eBxKnVxpOt
— Franck Riester (@franckriester) October 1, 2019
Décès de Jessye Norman grande dame de la chanson, émouvante dans son interprétation de la Marseillaise lors du bicentenaire de la révolution en 1989 pic.twitter.com/zPK9g0kvJE
— Marie Helene Roux (@mariehroux76) October 1, 2019
Une soprano dramatique des plus reconnues
Elle s’installe en Europe où avec son timbre sombre et pulpeux, elle s’impose comme l’une des sopranos dramatiques les plus reconnues, en particulier pour ses interprétations de Wagner.
Femme de convictions, elle a fondé dans sa ville natale la Jessye Norman School of the Arts pour soutenir de jeunes artistes socialement défavorisés.
Mais elle s’était faite rare ces dernières années, notamment après la publication de ses mémoires, Stand Up Straight and Sing !, en 2014.
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