La dessinatrice de BD Claire Bretécher, créatrice notamment des « Frustrés » et d' »Agrippine », est décédée lundi à l’âge de 79 ans, a-t-on appris mardi auprès de son éditeur.
« C’est avec une profonde tristesse que les éditions Dargaud annoncent le décès de Claire Bretécher, le 10 février 2020, à l’âge de 79 ans », a annoncé l’éditeur dans un communiqué.
Claire Bretécher s’était très vite lancée dans la bande dessinée « pour échapper à l’ennui », disait-elle.
On apprend avec une grande tristesse la mort de Claire Bretécher, qui a dessiné « les Frustrés » et « Agrippine » dans @lobs pendant des années.
A quoi pensait-elle, lorsqu’elle dessinait des femmes ?
A relire, par @EricAeschimann : https://t.co/5XxRENJYBi
— BibliObs (@BibliObs) February 11, 2020
Aux débuts des années 1960, après avoir laissé tomber les Beaux-Arts, elle enseigne le dessin et livre des illustrations aux journaux du groupe Bayard. « Le dessin de presse, les strips, la BD, peu importe, je voulais dessiner et mon but était de manger grâce à ça », expliquait-elle.
En 1963, elle est invitée par Goscinny à dessiner son « Facteur Rhésus » dans « L’os à moelle ». Elle collaborera ensuite au journal Tintin puis à Spirou où elle crée les « Gnan-Gnan ». Elle travaillera ensuite à Pilote (où elle crée le personnage de « Cellulite ») puis participe au début des années 1970 à la création de l’Echo des Savanes avec ses amis Gotlib et Mandryka.
Claire Bretécher par Marcel Gotlib pic.twitter.com/AocoEYn2Mr
— Jérôme Lachasse (@J_Lachasse) February 11, 2020
Parmi les pionniers de la BD, elle a su imposer un style, un ton, un regard décalé d’une originalité totale.
Observatrice détachée de son époque, elle en croque les travers avec une immense autodérision.
La page des Frustrés de Claire Bretécher que l’on attendait impatiemment toutes les semaines dans Le Nouvel Obs, toute une époque, merci l’artiste ! pic.twitter.com/cXV2TEUajy
— Françoise Emma Roux? (@DocteMaison) February 11, 2020
Dessinatrice de presse, elle a dessiné dans Le Sauvage et Le Nouvel Observateur où elle faisait paraître chaque semaine une planche des « Frustrés ».
S’étant lancée dans l’autoédition, elle publie en 1988 le premier album des aventure d’Agrippine, suivi de six autres et d’une série de 26 dessins animés diffusés sur Canal+.
Cette chère Agrippine, immortelle héroïne de Claire Brétécher pic.twitter.com/w2c8RGgY9T
— darknanard (@monienanard) February 11, 2020
Merci pour tout Claire Bretécher, et bonne nuit. Tous tes personnages, d’Agrippine au Dr Ventouse, bobologue, étaient géniaux, car aussi drôles que criants de vérité. Bravo ! RIP. pic.twitter.com/hxt8iIzGi0
— Simon Castéran (@S_Casteran) February 11, 2020
Sa galerie de personnages lui permettait de s’attaquer à des sujets de société qu’elle aura très souvent identifiés bien avant la plupart de ses contemporains. Au point qu’en 1976, Roland Barthes dira qu’elle est la « sociologue de l’année ».
Bretécher sur sa jeunesse: « J’étais complètement fauchée. (…) Aujourd’hui, on porte au pinacle cette période, mais c’était atroce! On se faisait avorter tous les cinq minutes, il fallait toujours trouver quelqu’un chez qui squatter.» https://t.co/T5McWSItGz
— Quentin Girard (@quentingirard) February 11, 2020
Elle pratiquait aussi avec talent la peinture, produisant une série de portraits saisissants de ses proches et d’autoportraits sans concession.
« Personnalité aussi dérangeante qu’attachante, Claire Bretécher a tracé un chemin unique dans la bande dessinée. Son humour et sa liberté d’esprit étaient immenses, ils manqueront à tous ses lecteurs, ils nous manquent déjà », a affirmé son éditeur.
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