Décès du cinéaste Jean-Pierre Mocky, « l’inclassable » du cinéma français

Par Epoch Times avec AFP
8 août 2019 16:24 Mis à jour: 9 août 2019 07:48

De son vrai nom Jean-Paul Adam Mokiejewski, le cinéaste Jean-Pierre Mocky est mort à l’âge de 90 ans ce jeudi, annonce sa famille.

« Jean-Pierre Mocky est mort chez lui cet après-midi à 15H00 », a indiqué son gendre Jérôme Pierrat.

« Jean-Pierre Mocky est parti tourner son prochain film avec Bourvil, Michel Serrault, Michel Simon, Fernandel, Jacqueline Maillan, Jeanne Moreau, Jean Poiret, Francis Blanche, Charles Aznavour et tant d’autres. Le cinéaste s’est éteint dans sa 91e année à son domicile parisien, entouré de sa famille et de ses proches« , ont déclaré le fils et la fille du cinéaste, Stanislas Nordey et Olivia Mokiejewski, dans un communiqué.

Auteur de plus d’une soixantaine de films dont Un drôle de paroissien avec Bourvil, ou encore À mort l’arbitre avec Michel Serrault et Eddy Mitchell, Jean-Pierre Mocky était toujours sur la brèche, sempiternel râleur et, avant tout… libre.

« Jean-Pierre Mocky c’était un style, une gouaille, des amitiés, des coups de gueule et surtout du cinéma, son cinéma : unique, inclassable, provocateur et poétique. Sa liberté de ton et son regard sur le monde vont nous manquer. Je pense à sa famille et à ses proches », a indiqué le ministre de la Culture Franck Riester sur son compte Twitter.

Premier à réagir à l’annonce du décès du réalisateur, Jack Lang, qui était son ami, a rendu un hommage appuyé au cinéaste « talentueux, irrévérencieux et insurgé du quotidien ».

« Sa filmographie était à son image : caustique, anticonformiste, loin des clichés. Ses films n’épargnaient rien ni personne, et dénonçaient inlassablement les travers et les dérives de la société. En vieil et irréductible anarchiste, c’était un provocateur outrancier qui cachait une âme sensible et cultivée. Écorché vif et éruptif, il agaçait souvent, mais sa parole et ses mots avaient toujours la justesse et la vérité des révoltés », a ajouté l’ancien ministre de la Culture.

Dans un entretien publié par Le Figaro en 2014, le cinéaste avouait crûment : « J’ai connu 27 ministres de la Culture ; sur ces vingt-sept, il y a eu un type formidable à droite, Malraux, et un type formidable à gauche, Lang. Les vingt-cinq autres étaient des nuls ».

Si la naissance de Jean-Pierre Mocky à Nice est avérée, il persiste un doute sur sa date de naissance. Juillet 1929 ou juillet 1933 ? Dans son autobiographie Je vais encore me faire des amis (Cherche-Midi, 2015), Mocky raconte être né en 1933 mais que son registre d’état-civil fut falsifié au début de la guerre pour qu’il puisse prendre seul le bateau pour l’Algérie afin d’échapper aux nazis.

Falsifié ou non, le registre de l’état-civil le faisant naître en 1929 ne fut jamais modifié et la notice du Who’s who (revue par Mocky) le fait naître le 6 juillet 1929.

Au cours de sa carrière, il a tourné avec les grands acteurs de Bourvil à Catherine Deneuve en passant par Charles Aznavour et Gérard Depardieu.

Boudé par les distributeurs, Jean Pierre Mocky reprend la mythique salle de cinéma parisienne Le Brady dans le 10e arrondissement, puis le Desperado dans le 5e, qu’il utilise pour diffuser ses films.

Passionné par le cinéma jusqu’à la fin de sa vie, « il faisait encore des projets le matin de sa mort« , raconte son fils, Stanislas Nordey dans le journal de 18 heures de France Culture.

Personnage haut en couleur, habitué aux coups d’éclat, notamment sur les plateaux de télévision, il avait publié ses mémoires en 2001 sous le titre M le Mocky.

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