Samedi dernier, le syndicat France Police – policiers en colère publiait sur Internet les comptages des Gilets jaunes recensés dans les différentes manifestations de l’acte XV. Une initiative que l’organisme reproduit chaque semaine depuis le début du mouvement.
Cinquième force syndicale de la place Beauvau, France Police – policiers en colère s’étonne que la plupart des grands médias continuent de s’appuyer exclusivement sur les chiffres fournis par le ministère de l’Intérieur, parlant de « presse stalinienne à la solde du pouvoir ».
Si le ministère dirigé par Christophe Castaner a annoncé la présence d’environ 46 000 manifestants le 23 février, France Police en dénombrait pour sa part 200 000 à 15h30.
« Chaque semaine, notre organisation syndicale est très critiquée pour oser rendre public les résultats de son propre comptage depuis l’acte I, le 17 novembre. La majorité des médias n’ont jamais informé l’opinion publique de notre décompte, affirmant qu’ils ne disposaient pas d’autres chiffres », explique le syndicat.
Des chiffres toujours aussi contestés
« Pourtant, dans toute l’histoire de notre démocratie moderne, le chiffrage des organisations syndicales a toujours été relayé par les médias dans le souci d’une information contradictoire », poursuit France police avant de faire référence à une page Facebook vraisemblablement initiée par des sympathisants du mouvement.
« En revanche, la presse relaye sans aucune précaution les chiffres d’une mystérieuse page intitulée ‘le chiffre jaune’ [qui s’appelle en réalité Le Nombre jaune, ndlr], dont le comptage ne présente aucune garantie de fiabilité. »
Lancée fin décembre, la page en question explique que son objectif consiste à « référencer et comptabiliser les personnes présentes sur les manifestations des Gilets jaunes les jours de grande mobilisation afin d’opposer ces chiffres à ceux de l’État […] et de les communiquer aux médias ».
Le 23 février, plusieurs Gilets jaunes se sont retrouvés devant le château de Chambord pour un « pique-nique citoyen ». Crédit : JEAN-FRANCOIS MONIER/AFP/Getty Images.
Elle publie ainsi le résultat de ses comptages chaque samedi en s’appuyant sur les informations remontées par des « référents locaux » présents sur les lieux de mobilisation. Ces informations sont ensuite recoupées « via les photos/vidéos/témoignages/groupes locaux Facebook », d’après les explications fournies par la page qui précise néanmoins que « quelques départements manquent encore à l’appel ».
Le Nombre jaune revendique 123 087 manifestants en France pour l’acte XV, un chiffre qui « n’est pas exhaustif mais se veut objectif ».
« Nous faisons tout pour ne pas tomber dans le piège des chiffres gonflés pour le plaisir de certains », peut-on lire sur le post donnant le nombre de Gilets jaunes mobilisés pour la manifestation de samedi dernier.
Des policiers franciliens en renfort
Dans son billet du 23 février, le syndicat France Police – policiers en colère confie également que des membres des forces de l’ordre « en Île-de-France ont été sollicités pour se rendre en province pour renforcer les policiers locaux » pendant l’acte XV.
« Jamais pour les rencontres sportives de Ligue 1, même dans les années les plus sombres du hooliganisme, les collègues n’ont été sollicités pour se rendre en province pour renforcer les forces locales », ajoute l’organisme.
Et le syndicat de pointer du doigt les chiffres des manifestants avancés par le ministère de l’Intérieur :
« Dans quel pays y a-t-il eu besoin de mobiliser 80 000 forces de l’ordre pour 40 000 manifestants ? »
« BFM TV va bientôt nous expliquer que la création médiatique de l’Union européenne, Greta Thunberg, rassemble plus de manifestants dans la rue que les Gilets jaunes », conclut le syndicat.
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