Suite à l’annonce faite par le Premier ministre Édouard Philippe ce mercredi d’un possible « déconfinement progressif », Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur, est membre du Conseil Scientifique COVID-19 réagit sur ce sujet au micro d’Europe 1.
Différentes pistes sont évoquées pour lever progressivement ce confinement, qui a débuté le 17 mars, et qui initialement, était prévu jusqu’au 15 avril. Dans cette étude vers un déconfinement, de nombreux paramètres sont à prendre en compte en fonction des régions, des classes d’âge ou des tests de dépistage.
La durée minimale pour observer l’évolution du coronavirus est d’environ trois semaines. Elle comprend la période d’incubation, puis de la déclaration de la pneumopathie, cette dernière pouvant évoluer vers une détresse respiratoire et une hospitalisation en réanimation.
Prudent, Arnaud Fontanet déclare : « On ne verra le nombre de patients en réanimation décroître seulement dans un mois, c’est pour cela que notre premier avis on a dit au moins six semaines ».
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— Guillaume COUZINET (@gcouzinet) April 3, 2020
Mais pour l’heure, « on a pas encore vu l’impact du confinement qui se traduirait par une diminution du nombre d’admissions dans les services de réanimation. Sur les trois régions les plus touchées : Grand Est, Ile-de-France et Hauts-de-France, les chiffres continuent d’augmenter », déclare Arnaud Fontanet, préférant attendre la stabilisation de la situation avant de prendre une quelconque décision.
D’autant plus qu’on va entrer « dans une deuxième phase, dès la fin de la semaine je l’espère, où on va avoir des services encore sous extrême tension, mais le nombre de patients diminuera dans un mois, au même moment on peut imaginer que dans le mois qui vient la circulation du virus va aussi beaucoup diminuer, car le confinement est d’une façon générale respecté », annonce le professeur.
Et c’est alors que l’on pourra procéder au déconfinement progressif. « A ce moment-là, il faudra qu’on soit prêt. D’une part avec des capacités de tests de dépistages, avec des équipes dédiées, de façon à identifier les foyers et les isoler très localement. Il faudra qu’on ait toute cette surveillance disponible, et décider qui et comment pourra reprendre les activités nécessaire à tous et à l’économie », précise Arnaud Fontanet.
Pr Arnaud Fontanet : Déconfinement progressif : « Il faudra rester extrêmement prudent » avec les plus de 65 ans https://t.co/KeIiy03D5L via @europe1
— Laurent SAMUEL (@laurentsamuel) April 2, 2020
Seules les personnes âgées de plus de 60, 65 ans « devront rester confinées plus longtemps ».
Car à partir de 60 ans, « le risque de développer une forme grave et de mourir de la maladie est plus important. Le seuil peut-être placé à 65, 70 ans, qui déterminent les gens pour qui il faudra rester extrêmement prudent car s’ils étaient à nouveau exposés au virus ils seraient plus à même de faire des formes graves», explique le professeur.
« Il y a plusieurs scénarios possibles. Notre but c’est de fournir des scénarios et le gouvernement fera les arbitrages, compatibles avec la vie du pays », conclut Arnaud Fontanet à l’issu de cet entretien.
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