Découverte à Dijon de monnaies « rarissimes » cachées au Moyen-Age

Par afp
30 mai 2019 05:00 Mis à jour: 12 juillet 2019 20:58

Une trentaine de monnaies en or et en argent, dont certaines « rarissimes », avaient été cachées par leur propriétaire à la fin du Moyen-Age sous une maison cossue de Dijon. Ces pièces provenant de plusieurs pays d’Europe viennent d’être retrouvées.

Les archéologues dijonnais de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) ont fait cette découverte en janvier dernier en plein coeur de la capitale bourguignonne, à deux pas de l’ancienne abbaye Saint Bénigne, à l’occasion d’un diagnostic archéologique réalisé avant la construction d’un immeuble.

« C’est un petit pécule accompagné d’un médaillon de mariage », enfoui à la fin du XVe siècle sous le sol d’une maison qui « appartenait peut-être à un petit aristocrate ou un bourgeois un peu enrichi », explique Stéphane Alix, responsable d’opérations à l’Inrap pendant pendant une présentation à la presse mercredi à Dijon.

Ces monnaies « racontent l’histoire de la bourgeoisie marchande et de la petite aristocratie de la fin du XVe siècle à Dijon », qui était à la fin du Moyen-Age la capitale d’un duché puissant « qui avait des connexions depuis l’Italie du nord jusqu’au nord de l’Europe ».

Avec cette somme, « un petit artisan ou un ouvrier de Dijon aurait vécu longtemps. Mais pour un marchand qui vit dans le luxe, c’est un pécule secondaire », souligne l’archéologue.

La découverte de ces trente trois monnaies, dix en or, le reste en argent, a été annoncée en prélude aux Journées nationales de l’archéologie qui se tiendront du 14 au 16 juin en France et dans d’autres pays européens.

La plus ancienne est une monnaie du Brabant (aujourd’hui en Belgique) émise entre 1432 et 1467. La majorité des pièces provient d’Etats du Saint-Empire ou de principautés italiennes. « Certaines de ces monnaies sont rarissimes », selon Pascal Listrat, archéologue numismate de l’Inrap.

Lors de leur découverte, elles étaient légèrement étalées et collées entre elles. La petite boite qui les renfermait avait complètement éclaté, un écrin en alliage cuivreux « très modeste par rapport à ce qu’il contient », explique le scientifique.

« La pile est restée telle qu’elle a été posée par l’enfouisseur. Elle avait gardé la forme de la boîte (et) le geste de l’enfouisseur au moment où il a mis les pièces », poursuit-il.

Pour décoller et nettoyer les précieux disques de métal, l’Inrap a fait appel à un laboratoire spécialisé, le Centre de restauration et d’étude archéologique municipal de Vienne (Isère).

Des pièce suisses sont alors apparues, dont une datée formellement de 1494. C’est la pièce la plus récente et c’est un indice essentiel pour comprendre l’histoire de ce dépôt monétaire.

A cette époque, le roi de France Charles VIII, avait interdit les monnaies étrangères dont il espérait récupérer le métal précieux pour financer ses guerres. Toutes ces pièces, fabriquées en argent pur ou présentant un taux d’or très élevé, avaient donc été cachées pour leur valeur métallique.

« Sans le vouloir, l’enfouisseur de ce dépôt a préservé » des pièces qui sont aujourd’hui, pour les archéologues, « un petit échantillon du paysage monétaire de la fin du XVe siècle et un catalogue des grands princes qui se font la guerre à ce moment là » en Europe, indique Pascal Listrat.

Sur le même site, mais à une profondeur plus importante, les archéologues dijonnais ont aussi retrouvé des sarcophages, vestiges d’une nécropole du IVe siècle dont l’existence était jusque-là seulement supposée.

Leurs découvertes seront présentées lors du « bal des vestiges » le 15 juin à Dijon, l’une des manifestations organisées dans le carde des journées nationales de l’archéologie par l’Inrap, qui prévoit plus d’un millier d’événements en France dont des visites de chantiers de fouilles.

Les monnaies, qui sont la propriété de l’Etat, ne seront pas présentées à cette occasion, mais ont vocation à être exposées au public au musée archéologique de Dijon.

Epochtimes.fr avec AFP

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