Selon les déclarations du lieutenant‑général à la retraite Keith Kellogg lundi sur Fox News, la Russie aurait sollicité l’aide militaire de la Chine pour son opération en Ukraine. Bien que les responsables chinois et russes démentent de telles allégations, les propos du général confirment une série de rapports anonymes sourcés par les médias.
« Il y a un véritable indice ici, et voici ce que cet indice signifie. Il [Poutine] se rend en Chine pour obtenir un soutien militaire, mais aussi économique », déclare le Gal Kellogg dans une interview diffusée lundi matin sur Fox Business.
« Il ne se tournerait pas vers les Chinois pour une aide ou un soutien militaire s’il n’avait pas de réels problèmes avec sa propre armée », poursuit‑il. Selon lui, le terrain des opérations militaires occidentales doit être étendu à la lumière de cette réalité.
« Nous devons nous étendre en apportant aux Ukrainiens tout le soutien possible », affirme‑t‑il en ajoutant qu’« il doit y avoir un moyen de leur fournir ces avions ». Le général fait référence aux avions de combat polonais MiG‑29 dont l’envoi en Ukraine est bloqué.
L’Ukraine a demandé des MiG pour renforcer ses défenses aériennes. Les autorités polonaises ont proposé de les fournir par l’intermédiaire de l’OTAN. Le Pentagone a rejeté cette proposition la jugeant trop risquée pouvant être interprétée par la partie russe comme une volonté d’intensifier le conflit.
« Il faut trouver une combine pour le faire, je le comprends. Mais nous devrions tout leur fournir. Je me fiche que ce soit une pierre, un pistolet à air comprimé ou un MiG‑29 », ajoute le général.
« Nous devons juste les aider et continuer à mettre la pression sur Poutine. Nous savons qu’il est sous pression et c’est pourquoi j’ai fait ce commentaire sur ce point. Il n’irait pas voir les Chinois s’il n’y avait pas des problèmes au niveau de son attaque aujourd’hui. »
« Jamais entendu parler de cela »
La Chine a démenti toute demande d’aide militaire russe. Liu Pengyu, porte‑parole de l’ambassade de Chine aux États‑Unis, a déclaré à CNN : « Je n’ai jamais entendu parler de cela » lorsqu’il a été interrogé sur les informations faisant état d’une telle demande de la part de Moscou.
De son côté, le porte‑parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré lors d’un point de presse lundi : « Les allégations sur la question diffusées par les États‑Unis constituent de fausses informations. »
Liu Pengyu, quant à lui, a qualifié la situation en Ukraine de « déroutante » et a appelé à « faire preuve de la plus grande retenue et à prévenir une crise humanitaire massive ».
Depuis que la Russie a lancé son « opération militaire spéciale » en Ukraine, près de 2,5 millions de civils ont fui leur foyer, selon les Nations unies. Selon les responsables occidentaux cet exode représente la plus grande crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale.
Le porte‑parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a également démenti ces affirmations, déclarant lundi à Reuters que la Russie était parfaitement mesure de prendre le contrôle total des principales villes ukrainiennes sans l’aide de la Chine.
« La Russie possède son propre potentiel en toute indépendance pour poursuivre l’opération », a déclaré M. Peskov. « Comme nous l’avons dit, elle se déroule selon le plan et sera achevée à temps et dans son intégralité. »
Les inquiétudes quant à un éventuel soutien militaire chinois
Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a déclaré dimanche lors de l’émission State of the Union de CNN que les États‑Unis « ‘surveillaient de près’ si la Chine apportait un soutien à la Russie, qu’il s’agisse d’un ‘soutien matériel ou économique’ ».
« C’est une préoccupation pour nous », a déclaré M. Sullivan. « Et nous avons fait savoir à Pékin que nous ne resterons pas les bras croisés et ne permettrons à aucun pays de dédommager la Russie pour ses pertes liées aux sanctions économiques. »
Des sanctions sévères ont été imposées à la Russie à la suite de son action militaire en Ukraine. La directrice du FMI, Kristalina Georgieva, a déclaré dimanche sur la chaîne CBS que l’impact des sanctions était très grave et que le FMI s’attendait à une profonde récession en Russie.
Kristalina Georgieva a ajouté que le FMI ne considère plus comme « improbable » un défaut de paiement de la dette souveraine russe.
Elle a averti qu’il y aurait que les répercussions de la crise ukrainienne toucheraient non seulement la Russie mais aussi les voisins immédiats de l’Ukraine, pour deux raisons : leurs relations commerciales étroites avec Moscou, la vague de réfugiés.
La Croix‑Rouge, quant à elle, a appelé à l’instauration urgente d’un cessez‑le‑feu dans la ville assiégée de Marioupol pour éviter un « scénario catastrophe ».
Le CICR (Comité international de la Croix‑Rouge) a déclaré dimanche dans un communiqué qu’« un scénario catastrophe attend les centaines de milliers de civils pris au piège dans les combats intenses de Marioupol, à moins que les parties ne parviennent de toute urgence à un accord humanitaire constructif ».
Selon les responsables ukrainiens l’offensive russe à Marioupol a fait 2 500 victimes.
Selon un certain nombre d’analystes militaires, l’opération russe a subi un certain nombre de revers dus à une mauvaise planification et à une résistance ukrainienne étonnamment forte.
Michael Kofman, directeur du programme d’études sur la Russie au Centre d’analyse navale (CAN), a qualifié l’opération initiale de la Russie de « tentative désordonnée de changement de régime, sans grande planification ni organisation », notant les efforts « intelligents » des Ukrainiens pour se défendre face à une « tentative russe peu impressionnante de s’adapter et de poursuivre cette guerre tragique ».
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