Défilé de l’ultra-droite à Romans-sur-Isère: «C’est injuste, on veut à tout prix faire des coupables», fustige l’avocat des prévenus

Par Emmanuelle Bourdy
29 novembre 2023 13:09 Mis à jour: 29 novembre 2023 13:09

Maître Peter Assaghlé, de l’Ordre des avocats du barreau de la Drôme, s’est exprimé ce mardi au micro de CNews, en tant qu’avocat de trois des prévenus impliqués dans la manifestation ayant eu lieu ce samedi soir à Romans-sur-Isère. Pour lui, ses clients ont été condamnés « de façon dure pour faire des exemples », alors qu’ils n’ont « pas été pris avec des armes ».  

Samedi dernier au soir, à proximité du quartier de La Monnaie à Romans-sur-Isère, une petite centaine de militants, qualifiés d’ultra-droite, ont défilé derrière une banderole « Justice pour Thomas, ni pardon, ni oubli », ainsi qu’on peut le voir sur les images diffusées sur les réseaux sociaux. Six d’entre eux ont été jugés en comparution immédiate, devant le tribunal correctionnel de Valence, ce lundi 27 novembre.

« Ils m’ont affirmé ne pas être d’extrême droite »

Au micro de CNews ce mardi, Maître Peter Assaghlé a indiqué avoir « halluciné » en écoutant les médias la veille, car ceux-ci présentaient l’un des manifestants interpellés « comme un grand délinquant, alors qu’il n’avait été condamné jusque-là qu’à une simple ordonnance pénale pour une infraction ». « Pour l’essentiel ce ne sont pas des coutumiers de la délinquance », a assuré l’avocat.

Quant à savoir si ces manifestants étaient des militants d’ultra-droite, l’avocat a répondu : « Mes clients ne sont pas affiliés à un quelconque groupe d’extrême droite. Ils m’ont affirmé ne pas être d’extrême droite. » « Ils ont été pris dans cette manifestation, manifestation à laquelle ils ont participé en soutien à la famille du jeune qui a été assassiné », a-t-il ajouté. Parmi eux, un militaire, un développeur informatique et des étudiants.

« Une condamnation qui a été prise de manière non nuancée »

« Mes clients n’ont pas été pris en possession de mortiers ou d’armes », a également révélé l’avocat. Si ces jeunes prévenus, défendus par Me Peter Assaghlé, « n’ont pas été condamné pour violence contre les forces de l’ordre », alors pour quelles raisons ont-ils été condamnés « concrètement », s’est demandé le journaliste de CNews.

« Non, je n’ai pas dit qu’ils n’ont pas été condamnés pour les violences contre les forces de l’ordre », a répondu l’avocat, ajoutant qu’ils ont précisément été condamnés pour ce motif-là. « Mais comme je l’ai dit hier en sortant de l’audience, c’est une condamnation qui a été prise de manière non nuancée, on a voulu prendre tout un groupe et les condamner de façon dure pour faire des exemples, mais mes clients, personnellement, n’ont pas été pris avec des armes. Ils ont été condamnés par rapport à la situation globale, ils ont été condamnés par rapport au contexte et c’est le contexte qui le veut », a-t-il conclu.

« Vous n’avez pas honte ! C’est de la racaille dont il faut vous occuper »

Lors de ce défilé cagoulé organisé samedi soir à Romans-sur-Isère, l’un des jeunes militants, venant de Mayenne, a été frappé et blessé. Il a été « sorti de sa voiture de force », puis « tabassé », son véhicule « brûlé » et « il a été fortement contusionné », a déclaré le préfet de la Drôme Thierry Devimeux au cours d’un point de presse relayé par BFMTV et France 3. « Ses jours ne sont pas en danger », a-t-il dit en condamnant « avec force » les excès de violences liés au drame de Crépol.

Par ailleurs, six personnes, âgés de 18 à 25 ans, ont été jugés en comparution immédiate au tribunal de Valence. Condamnées à des peines de six à dix mois de prison ferme, ils ont également été interdits de séjourner dans la Drôme et de détenir une arme pendant cinq ans. Tous ont été condamnés pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences » ou de « dégradations ». Cinq ont également été condamnés pour « violence » sur policier. Ils ont dix jours pour faire appel.

Ainsi que l’a rapporté BFMTV ce lundi, au moment du verdict dans la salle d’audience, un homme s’est levé, lançant à l’encontre des juges et des policiers présents : « Vous n’avez pas honte ! c’est de la racaille dont il faut vous occuper. S’ils ont fait ce qu’ils ont fait, c’est parce que vous ne faites pas votre boulot ! »

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