Le film Demain, réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent, a été programmé pour inaugurer la COP21 qui se tient à Paris-Le Bourget jusqu’au 11 décembre.
Les réalisateurs nous proposent un road-movie documentaire très optimiste, susceptible de changer notre imaginaire.
Tout a commencé avec une étude scientifique qui annonçait l’effondrement des écosystèmes et la disparition d’une grande partie de l’humanité.
L’ancien directeur du mouvement Colibris, cofondé avec Pierre Rabhi, s’est décidé à ne pas attendre la fin ténébreuse de notre planète les bras croisés en pleurant son sort.
Cyril Dion, ne cédant pas à la tentation des images apocalyptiques, décide de partir à la recherche des solutions écologiques, économiques et sociales qui existent déjà et tiennent la route. Partout dans le monde, il trouve les pionniers qui appliquent aujourd’hui les solutions de demain.
Mélanie Laurent, touchée par son projet, l’accompagne et part avec lui à l’aventure. Ensemble, ils parcourront dix pays et en feront un film accompagné par la musique de Fredrika Stahl.
Le film aborde quatre domaines qui s’entrelacent : les différentes formes d’agriculture, les énergies renouvelables, le système monétaire local, les nouvelles démocraties et une éducation alternative qui mettrait en valeur l’enfant, l’empathie et la coopération.
À Detroit aux États-Unis, en France ou en Angleterre, de nouvelles formes d’agriculture émergent. Fermes urbaines, jardins partagés, toits verts, permaculture, ou culture des framboises aux bords des trottoirs ou à l’entrée des écoles, permettent tous la diversité et la densité ainsi qu’une rencontre humaine.
Cyril Dion et Mélanie Laurent nous rapportent des initiatives locales qui permettent non seulement de nourrir la communauté, bien mieux que l’agriculture intensive, mais également de privilégier une riche interaction entre ses membres basée sur la confiance et la solidarité.
« Nous avons créé une raison de se parler grâce à une plante », dit Mary Clear, l’une des fondatrices du mouvement « Incroyables comestibles ».
Pour Vandana Shiva, écrivaine indienne engagée pour les droits de la femme et la biodiversité, il y a deux lois suprêmes et intransgressibles, le respect de la terre et le respect de l’humain.
Énergie
Mais le changement des habitudes en matière d’agriculture est inséparable de la consommation d’énergie.
La ville de San Francisco réussit à recycler tous les déchets ménagers. Son modèle « zéro déchet » s’est exporté dans dix autres villes américaines.
À Copenhague, plus d’un tiers des déplacements quotidiens se font à vélo. En privilégiant les modes de transport doux, les autorités de la ville évitent aujourd’hui 90 000 tonnes de CO2 par an !
La démarche que la ville entreprend n’est pas comment arrêter la pollution ou interdire la circulation en voiture mais comment réinventer l’espace public pour inviter les citoyens à changer leurs habitudes en leur proposant confort et sécurité.
En Islande, 70% de l’énergie du pays provient des énergies renouvelables. Plus de 99% de l’électricité du pays est produite par l’énergie hydraulique et par l’énergie géothermique. Mais l’Islande n’a pas porté uniquement un changement énergétique.
La démocratie revisitée
Depuis novembre 2010, l’organisation des pouvoirs en Islande a été bouleversée à la suite de manifestations populaires, notamment envers le système financier. Ces manifestations se sont soldées par la démission du gouvernement, puis l’élection d’une assemblée constituante afin d’écrire une nouvelle constitution. Initialement, 1 000 citoyens ont été tirés au sort, parmi lesquels 522 ont accepté d’être candidats. 25 d’entre eux ont finalement été élus pour former l’assemblée constituante. Il fallait une nouvelle forme de démocratie pour surveiller la corruption. Selon l’historien David Van Reybrouck, on a redonné une place à des citoyens issus de tous les milieux et de toutes les strates professionnelles, et on a rendu au peuple sa voix et sa capacité à prendre les décisions qui le concernent.
Les nouvelles formes de démocratie ne se limitent pas à l’île proche du cercle polaire, en Inde, Rangaswamy Elango, ancien ingénieur, est élu maire de Kuthambakkam. Il transforme le village soumis à la violence et au crime. Il implique tous les habitants dans les travaux de réparation des services d’assainissement, des routes et des éclairages. Il crée des logements où toutes les castes vivent ensemble, y compris les intouchables. Désormais, 100% des enfants sont scolarisés. Lorsqu’il découvre qu’environ 80% des biens consommés dans le village peuvent y être produits par les villageois eux-mêmes, il se lance dans une entreprise de relocalisation de l’économie. Avec sept ou huit villages alentour, Kuthambakkam constitue une zone de libre-échange. L’argent est alors investi directement dans le développement local.
Après cette visite en Inde, le film nous ramène à l’autre bout de la planète. À Totnes, ville située dans le Devonshire en Grande-Bretagne, on crée une monnaie locale, la livre de Totnes, adoptée par plusieurs dizaines de commerçants dans le centre-ville et qui permet de relocaliser les richesses. C’est aussi le cas de Bristol qui crée une monnaie complémentaire, la livre de Bristol. Son rôle est d’éviter la corruption et d’encourager l’économie locale et la diversité des commerces indépendants.
Devenir des êtres responsables et solidaires
Puis, les réalisateurs partent de nouveau vers le Nord. En fin de compte, tout changement dans nos habitudes et notre comportement dépend de notre éducation. La Finlande est le pays qui obtient les meilleurs résultats des évaluations internationales du programme international pour le suivi des acquis (PISA). Bref, les élèves finlandais sont de loin les meilleurs.
Là-bas, on apprend aux élèves à apprendre. On s’adapte à chaque élève en employant la méthode qui lui convient le mieux. En classe, les enfants sont en chaussons, ils se déplacent librement dans l’espace et peuvent s’allonger par terre, s’asseoir sur un canapé ou à une table. En Finlande, il n’y a ni évaluation, ni examen ni inspecteur.
infos pratiques
Sortie nationale le 2 décembre
Un film de Cyril Dion et Mélanie Laurent, Scénario Cyril Dion, Produit par Bruno Levy.
Musique originale Fredrika Stahl, Montage image Sandie Bompar, Image Alexandre Léglise.
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