Le chef étoilé Thierry Marx, nouveau représentant syndical de la filière de la restauration, connaît les recettes pour surprendre les papilles, mais aussi pour réveiller le débat politique. Dans les colonnes du JDD le dimanche 4 décembre, le cuisinier présente un nouveau plat qui pourrait relever du domaine de la « cuisine fusion » et fait déjà largement réagir de gauche à droite.
Le tout nouveau président de l’Umih, le premier syndicat représentant les métiers de l’hôtellerie et de la restaurant, s’insurge : « Nous avons 200.000 postes non pourvus et étonnamment, ils ne figurent pas sur la liste permettant de recruter du personnel étranger. Même chose pour l’hôtellerie. » Les multiples concours télévisés de meilleur cuisinier ou de meilleur pâtissier qui ont fait de la gastronomie une passion à la mode n’ont donc pas suffi pour pourvoir l’ensemble des postes ouverts dans le secteur. Il faut dire que la réalité de terrain, celle des horaires décalés, de l’intensité du travail, de cultures de management dures et qui mordent bien souvent la ligne du droit du travail, ne rendent pas l’hôtellerie-restauration attractive. Les professionnels du secteur, pourtant immensément favorisés par une TVA réduite, ont de plus eu la bonne idée de ne pas améliorer l’attractivité des rémunérations.
Le problème ne se limite pas à la restauration : tous les secteurs de l’artisanat sont frappés par la recherche accrue de confort social des jeunes générations, pour qui le régime des 35h, en semaine, et des avantages sociaux est devenu le minimum en deçà duquel l’inactivité et les formations payées par le Pôle Emploi se parent de charmes quasi-irrésistibles. Pour des jeunes d’au-delà des frontières par contre, de ces régions où le nombre de repas quotidiens n’est pas garanti, il y a là une chance qui vaut de subir fatigues et niveaux de bienveillance divers. Cette situation fait étonnamment penser à celle des années 1960, quand la conjonction entre la demande industrielle pour de la main d’œuvre bon marché et la recherche par les travailleurs français de métiers de bureau a conduit, avec le soutien des gouvernements successifs, à une immigration nord-africaine massive. La suite est connue : les premiers titres de séjour ont été prolongés, le regroupement familial a multiplié les arrivées, le droit du sol a créé des secondes générations nées françaises, puis des troisièmes. Alors a grandi, du côté des Français dits de souche, le sentiment de n’être plus chez soi, du côté des nouveaux arrivants celui d’être des citoyens de seconde zone, maltraités par des anciens colonisateurs. La criminalité – plus rémunératrice que l’emploi – et la formation de ghettos a, année après année, séparé les populations et engendré de larges zones de non-droit. Aujourd’hui, des territoires urbains entiers sont tenus par des populations étrangères ne se sentant aucun devoir vis-à-vis de leur pays d’accueil, quand elles ne se sentent pas une mission de vaincre et de remplacer.
Si toute la gauche et la NUPES applaudissent à la demande de Thierry Marx, la droite et en particulier sa fraction identitaire s’y opposent donc fermement, et demandent un relèvement des salaires pour pouvoir prioritairement attirer des chercheurs d’emploi français.
Mais quel indigeste plat nous a servi Thierry Marx, et que l’on aimerait que la réponse soit si simple. Le phénomène du grand remplacement a une objectivité qu’on ne peut nier qu’avec un casque à réduction de bruit et des lunettes de réalité virtuelle. Mais d’un autre côté, c’est bien la paresse nationale et la course aux marges commerciales qui stimulent ce flux de travailleurs étrangers ; c’est bien la petitesse des esprits qui a empêché de les respecter et de les voir comme des richesses humaines nous permettant de mieux comprendre le monde. Ces étrangers qui s’intègrent par le travail et démontrent parfois plus de capacité d’effort que nos propres citoyens méritent pleinement d’être accueillis et respectés, d’autant qu’ils n’ont rien à voir avec les hordes violentes qui tiennent aujourd’hui les cités.
Pour autant, la leçon du passé montre le sombre tableau que la suite risque de nous présenter. Pour que la réponse ne soit ni le rejet médiocre de personnes de couleur et de culture différentes, ni le laxisme et le « court-termisme » qui abandonnent le pays à une invasion migratoire, l’accueil et la formation de ces jeunes talents devraient aller avec la notion d’échange temporaire, avec l’obligation stricte de retourner, après quelques années, dans son pays d’origine. Ceci implique la fin du regroupement familial, ainsi que de redonner aux jeunes générations françaises le goût du travail… et à leurs employeurs celui des salaires décents.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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