Les garde-frontières polonais et Europol ont annoncé jeudi avoir arrêté 11 passeurs et démantelé un réseau international de trafic de migrants depuis le Bélarus et la Russie vers la Pologne, membre de l’Union européenne.
Varsovie accuse Moscou et Minsk d’organiser ces passages de migrants via la frontière polono-bélarusse dans le but de déstabiliser la région et l’UE, une accusation rejetée par le Bélarus.
« Les garde-frontières polonais, soutenus par Europol, ont ciblé avec succès un vaste réseau criminel qui faisait entrer clandestinement dans l’UE des migrants en provenance du Bélarus et de Russie », a indiqué Europol dans un communiqué. Les migrants principalement originaires d’Afghanistan, d’Égypte, de la République islamique d’Iran, d’Irak et de Syrie, « se rendaient légalement au Bélarus, soit directement, soit en passant par la Russie », selon la même source.
Ensuite, les passeurs transportaient les migrants jusqu’à la frontière polono-bélarusse – frontière orientale de l’UE – qu’ils franchissaient illégalement, avant d’être « récupérés en Pologne par d’autres membres du réseau et transportés clandestinement vers d’autres pays de l’UE, principalement l’Allemagne », ajoute le communiqué.
321 interpellations depuis début 2024
Parmi les onze passeurs arrêtés arrêtés se trouvent notamment des ressortissants ukrainiens, bélarusses, russes et polonais, selon la police polonaise des frontières. Le réseau de passeurs est soupçonné d’avoir facilité le passage illégal d’environ 600 migrants.
Selon Europol, le réseau réclamait 5000 euros par personne et se faisait parfois payer en crypto-monnaie. Une fois en Pologne, chaque migrant devait ensuite payer 500 euros supplémentaires à des chauffeurs du réseau parvenir à leur destination ailleurs dans l’UE.
Un ressortissant russe interpellé, dirigeait une entreprise de location de voitures en Pologne. Il recrutait des chauffeurs et fournissait des véhicules pour transporter des migrants clandestins vers des pays de l’UE.
La police polonaise des frontières a indiqué avoir interpellé depuis le début de l’année 321 personnes soupçonnées d’organiser le trafic de migrants. La Pologne a annoncé récemment une nouvelle stratégie migratoire, comprenant notamment la possibilité de suspendre partiellement le droit d’asile pour les migrants entrés illégalement dans le pays.
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