Plus de 3000 soldats américains sont arrivés en mer Rouge à bord de deux navires de guerre, dans le cadre d’un nouveau déploiement visant à dissuader l’Iran de s’emparer de pétroliers, a annoncé lundi la marine américaine.
Ce déploiement marque un accroissement de la présence américaine dans les eaux sensibles du Golfe, vitales pour le commerce pétrolier mondial, suscitant la colère de l’Iran qui a accusé lundi les États-Unis d’aggraver l’instabilité dans la région.
Les marins américains, arrivés à bord des navires de guerre USS Bataan et USS Carter Hall, sont entrés en mer Rouge dimanche après avoir transité par le canal de Suez, a déclaré la Cinquième flotte de l’US Navy dans un communiqué.
Ce déploiement, annoncé en juillet par le ministère américain de la Défense, vise « à dissuader les activités déstabilisatrices et à désamorcer les tensions régionales causées par le harcèlement et les saisies de navires marchands par l’Iran », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Cinquième flotte, le commandant Tim Hawkins.
L’USS Bataan est un navire d’assaut amphibie qui peut transporter des avions et des hélicoptères, ainsi que des engins de débarquement. L’USS Carter Hall, un navire de débarquement, transporte jusqu’à terre les soldats et leur équipement.
Lundi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a déclaré que ce déploiement ne servait que les intérêts de Washington.
« La présence militaire du gouvernement américain dans la région n’a jamais créé la sécurité. Leurs intérêts dans cette région les ont toujours poussés à alimenter l’instabilité et l’insécurité », a-t-il affirmé devant la presse. « Nous sommes profondément convaincus que les pays du golfe Persique sont capables d’assurer leur propre sécurité », a-t-il ajouté.
De nombreux navires saisis par l’Iran
Selon l’armée américaine, l’Iran a saisi ou tenté de s’emparer de près de 20 navires battant pavillon international dans la région ces deux dernières années. Les États-Unis avaient annoncé en juillet le déploiement dans la région d’un navire de guerre et d’avions de combat F-35 et F-16.
La semaine dernière, un responsable américain a déclaré à l’AFP que Washington se préparait également à déployer des soldats sur des pétroliers commerciaux qui transitent par le Golfe, dans l’espoir de dissuader l’Iran de s’emparer de ces navires.
L’US Navy avait notamment annoncé début juillet s’être opposée à la saisie par l’Iran de deux pétroliers dans les eaux internationales au large d’Oman. Téhéran était cependant parvenu à s’emparer d’un navire marchand dans les eaux du Golfe.
L’armée iranienne avait par ailleurs saisi fin avril dans le golfe d’Oman un pétrolier battant pavillon des îles Marshall à destination des États-Unis, avant de saisir une semaine plus tard un pétrolier battant pavillon du Panama qui transitait dans le détroit d’Ormuz.
Des changements dans les partenariats
Ce déploiement américain intervient à un moment où l’implication de la Chine dans la région du Golfe s’intensifie, Pékin ayant négocié l’accord sur le rétablissement des liens diplomatiques scellé en mars entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, deux puissances régionales rivales.
Les relations entre Téhéran et des pays arabes du Golfe se développent parallèlement. Le président des Émirats arabes unis et le ministre des Affaires étrangères du Koweït ont été invités à se rendre en République islamique la semaine dernière.
En mai, les Émirats ont déclaré qu’ils se retiraient de la Combined Maritime Forces, un partenariat maritime entre 38 pays, dirigé par les États-Unis et chargé de sécuriser les voies de navigation du Golfe, dont le siège est à Bahreïn.
« La sécurité restera un point de friction dans les relations entre les États-Unis et le Golfe, même si la menace posée par les attaques iraniennes contre le transport maritime s’atténue à court terme », selon Torbjorn Soltvedt, de la société d’intelligence économique Verisk Maplecroft.
« La perception selon laquelle les États-Unis ne font pas assez pour dissuader les attaques iraniennes contre le transport maritime international persistera », a-t-il déclaré à l’AFP, estimant que « la nécessité d’une nouvelle approche est évidente ».
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