La France doit être « responsable en termes de finances publiques » tout en assumant des « choix politiques » en faveur d’investissements d’« avenir », a déclaré jeudi Emmanuel Macron alors qu’un dérapage budgétaire menace la crédibilité du pays.
« La France doit être claire : nous devons être responsables en termes de finances publiques et garder nos ancres », a dit le président français à son arrivée à un sommet sur l’énergie nucléaire à Bruxelles.
Interrogé sur la difficulté d’investir simultanément dans cette énergie, la transition climatique, l’aide militaire à l’Ukraine, dans un contexte budgétaire très contraint, il a estimé qu’il fallait faire « des choix de finances publiques et des choix politiques ». « On fait le choix d’investir sur l’avenir sur nos services publics, sur les grandes transitions », et « pour faire ces choix, on fait des réformes », a-t-il plaidé.
Plusieurs batailles à gagner
« C’est pour ça qu’on a fait la réforme des retraites, qu’on fait la réforme de l’assurance chômage », a-t-il ajouté, estimant qu’il fallait « gagner la bataille de la réindustrialisaiton, du plein emploi et gagner la bataille des transitions ». Le chef de l’État, interrogé pour savoir s’il y aurait un nouveau tour de vis budgétaire dès cette année, après les dix milliards d’euros d’économies supplémentaires récemment décidés par l’exécutif, n’a pas répondu.
Emmanuel Macron a réuni mercredi ministres et responsables du camp présidentiel pour évoquer une situation budgétaire inquiétante. À son tour, le ministre délégué chargé des Comptes publics Thomas Cazenave a relayé jeudi sur franceinfo que le déficit public sera « supérieur à 5% » du PIB en 2023, un niveau « plus élevé » que l’objectif de 4,9% qui avait été fixé par le gouvernement. Le ministre, qui a invoqué un « nouveau contexte » économique pour expliquer ce dérapage, s’est toutefois refusé à confirmer des informations de presse selon lesquelles l’exécutif s’attendrait désormais à un déficit autour de 5,6% du PIB. L’Institut national de la statistique doit rendre public ce chiffre mardi.
Une rumeur autour de la suppression des APL
Au lendemain de réunions à l’Élysée autour d’Emmanuel Macron sur les finances publiques, le ministre n’a pas souhaité dévoiler quelles étaient les « pistes d’économies » envisagées par Bercy pour redresser les comptes publics. Il assure vouloir « prendre tout le temps nécessaire pour construire » le budget 2025 « le meilleur possible ».
Il a toutefois démenti « catégoriquement » un éventuel projet du gouvernement de toucher aux aides au logement, dont les APL, versées aux foyers les plus modestes. « Il n’y a pas de projet de réforme de suppression ou de rabot sur les aides publiques au logement. (…) Je ne sais pas d’où cette information est venue, mais je la démens catégoriquement », a affirmé M. Cazenave.
Face à cet accroissement de la dette publique, Emmanuel Macron a semblé écarter la possibilité de présenter dans les prochains mois un projet de budget rectificatif. Il estime qu’après l’État, les collectivités locales devaient « prendre leurs responsabilités », ainsi que les syndicats pour réduire la dépense sociale, selon un participant.
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