La dernière sortie des baleiniers japonais suscite l’indignation

30 mars 2016 19:52 Mis à jour: 31 mars 2016 10:48

La semaine dernière, les  baleiniers japonais ont ramené 333 baleines de leur « expédition de recherche scientifique » dans les eaux de l’Antarctique – la première depuis qu’une décision de la Cour internationale a déclaré illégale leur programme annuel de chasse à la baleine en Antarctique.

Le Japon a fait fi de cette décision, en envoyant le 1er décembre 2015 quatre navires, justifiant la nécessité de tuer des baleines pour obtenir des données scientifiques importantes. D’après l’Agence de pêche du Japon, sur les 333 petits rorquals tués, 230 étaient des femelles – dont 209 étaient en gestation et 103 des mâles.

L’interdiction internationale de 1986, qui frappe la chasse commerciale, exempte la recherche scientifique. Mais selon les opposants à la pêche à la baleine des Japonais en Antarctique, l’argument de « recherche scientifique » n’est qu’une couverture pour une chasse qui est en réalité commerciale, puisque la viande excédentaire est vendue – finissant pour l’essentiel dans les supermarchés et les restaurants du pays.

Ces dernières années, les volumes de captures réelles effectuées par le Japon ont diminué, en partie à cause de la baisse de la demande intérieure en viande de baleine. Le gouvernement a dépensé de grosses sommes d’argent prélevées sur les impôts pour soutenir les opérations de chasse des cétacés.

Le groupe de conservation de la faune et de la flore marines Sea Shepherd, qui a eu des batailles en mer avec des navires baleiniers japonais dans les années précédentes, condamne l’opération de chasse.

« Depuis des années, c’est toujours le même procédé : le Japon décide d’ignorer purement et simplement le droit et l’opinion internationale et continue d’abattre des baleines en toute impunité, avant d’en vendre la viande pour le profit », a déclaré Paul Watson, le fondateur de Sea Shepherd dans un post sur Facebook.

Jeff Hansen, le directeur général de l’organisation en Australie, a critiqué les gouvernements australien et néo-zélandais pour leur inaction.
«Les Australiens, dans leur majorité, attendaient que le gouvernement australien envoie un navire pour s’opposer à la tuerie. Ce que le gouvernement n’a pas fait. Sea Shepherd a demandé au gouvernement australien de divulguer l’emplacement des baleiniers. Le gouvernement a refusé. Les gouvernements en charge de la protection de ces magnifiques créatures ont préféré se tenir à l’écart, tout en sachant pertinemment qu’il y avait une double violation des lois fédérales et internationales ».

L’Australie et la Nouvelle-Zélande ont anciennement condamné publiquement les pratiques de chasse à la baleine du Japon; l’Australie avait même introduit une procédure judiciaire internationale qui a abouti à l’ordre intimé au Japon d’arrêter sa chasse illégale.

Sea Shepherd n’a pas réussi à envoyer un navire intercepteur pour perturber la chasse à la baleine en raison des difficultés à pister les baleiniers et du manque de bateau assez rapide. Toutefois Hansen assure que l’organisation disposera bientôt d’un navire rapide et à longue portée.

Les autres pays chasseurs de baleines
La Norvège et l’Islande tuent plus de baleines que le Japon ; ainsi chaque année, les trois pays abattent environ 2 000 cétacés. Selon la Commission baleinière internationale (CBI), les petits rorquals de l’Antarctique ont été protégés depuis le moratoire de 1986, à l’exception de quelques permis spéciaux de capture délivrés.

Sur son site internet, la CBI déclare qu’« on dénombre encore plusieurs centaines de milliers de petits rorquals de l’Antarctique. Ce n’est manifestement pas une espèce en danger. Cependant, il y a eu une baisse sensible de leur nombre estimé ».

Selon les estimations actuelles de l’IWC, la population totale de baleines Minke en Antarctique tournerait autour de 460 000 à 690 000 individus.

Le Japon justifie ouvertement sa chasse à la baleine comme « une chasse scientifique », mais la Cour internationale de Justice (CIJ) a déterminé que c’était une chasse commerciale et donc illégale en vertu du moratoire.

D’après le groupe de conservation des baleines et des dauphins (Whale and Dolphin Conservation (WDC)), la Norvège a fait objection au moratoire de la CBI et s’est, elle aussi, servit de permis scientifiques pour accroître sa chasse à la baleine.

En dépit du moratoire de la CBI, l’Islande a continué à tuer des baleines dans une chasse commerciale. Elle exploite des failles de la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine (ICRW) et sa tentative illégale en 2002, de faire une soi-disant « réservation ».

Version anglaise : Japan’s Latest Whale Kill Draws Criticism

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