La France peut doubler son objectif de production de biogaz, obtenu localement essentiellement à partir de la méthanisation de déchets agricoles, pour le porter à 20% de la consommation nationale gazière dès 2030, a estimé le 12 janvier l’association France Gaz.
« Dès 2030, la filière vise 20% de gaz renouvelables et bas carbone dans notre consommation nationale », a annoncé dans un communiqué France Gaz (ex-association française du gaz), le syndicat de l’industrie gazière.
La filière française gazière souhaite voir inscrire cet objectif dans la future feuille de route énergétique pour 2028, que doit présenter le gouvernement au mieux à partir de juin.
Un tel objectif permettrait de compenser la part de gaz russe (17%) qui était importé par gazoducs avant le début de la guerre en Ukraine et de donner un caractère renouvelable et local à une partie du gaz consommé en France au lieu de l’importer de l’étranger et d’épuiser les ressources du sous-sol.
Le syndicat des gaziers s’était fixé jusqu’ici un objectif de 10% de production de gaz renouvelables en 2030. « Aujourd’hui, nous sommes convaincus, nous l’industrie gazière, le monde agricole et le monde des déchets qui contribuent à cette production, que nous allons collectivement atteindre cet objectif bien avant 2030 », a indiqué Jean-Marc Leroy, président de France Gaz.
Plusieurs sources de déchets organiques
De 2021 à 2022, la quantité de biogaz injecté dans les tuyaux a plus que doublé, passant de 4,3 TWh à 10 TWh. La filière vise un objectif de production de 25 TWh de gaz renouvelables en 2025, et de 80 TWh en 2030. La consommation moyenne de gaz en France s’élevait à 474 TWh en 2021, et devrait selon l’AFG continuer de décroître à l’échéance 2030 en deçà de 400 TWh.
Le biogaz est produit à partir de déchets organiques issus de l’agriculture, des boues de stations d’épuration ou encore des biodéchets des ménages, dont la collecte reste cependant totalement balbutiante en France. Plus de 500 méthaniseurs injectant du gaz dans le réseau sont maintenant raccordés sur le territoire.
« L’essentiel viendra de la méthanisation, à hauteur de 50 TWh, dont 80% (environ 40 TWh) de méthanisation agricole. Ces méthaniseurs agricoles acceptent sans problème des bio déchets alimentaires, mais ce n’est pas la principale source. Les méthaniers utilisent des cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVES) », utilisées entre deux rotations de cultures principales, « des résidus d’agriculture et d’élevages », explique M. Leroy.
« Une autre partie (10 TWh) du gaz produit viendra des déchets avec de nouvelles technologies », pour l’heure émergentes, telles que la pyrogazéification, qui consiste à chauffer les déchets à plus de 1000 degrés en présence d’une faible quantité d’oxygène.
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