Bruno et Alexandre sont agriculteurs en France. Par le biais des réseaux sociaux, ils postent photos, vidéos et commentaires afin de montrer leur quotidien et donner une autre image, plus attrayante de cette profession.
On les appelle des « agri youtubeurs » ou encore des « agriculteurs influenceurs ».
Depuis environ 4 ans, des agriculteurs français ont choisi les réseaux sociaux afin de livrer leur quotidien, loin d’être facile, mais aussi dans le but de faire tomber les idées reçues et les clichés qui entourent leur profession.
Des parodies de tubes contre l’ « agribashing »
Bruno Cardot est cultivateur de céréales, de colza et de betteraves dans l’Aisne. Sur son exploitation, qu’il tient de son père, il élevait aussi des bovins, mais a dû arrêter « par manque de rentabilité », explique-t-il à 20 Minutes.
À 48 ans, l’agriculteur influenceur cultive des céréales qui finiront peut-être dans nos assiettes, mais produit aussi des vidéos et des clips de reprises de chansons connues qui mêlent humour et dérision.
« Ma France, ma campagne », un nouveau clip de Bruno Cardot pour combattre l’agribashing https://t.co/CV2nMvSd01 pic.twitter.com/Q9LMvxbYOI
— REUSSIR (@reussir) January 6, 2021
À travers cela, c’est l’« agribashing » qu’il veut contrer. Agribashing désigne les critiques parfois violentes et récurrentes subies par les agriculteurs du fait des médias, des lobbies, de l’opinion… La cause principale, l’utilisation de pesticides dans les cultures ou l’accusation de maltraitance sur les animaux…
De ces accusations récurrentes, Bruno s’en défend : « Je suis conscient et je comprends qu’aujourd’hui tout le monde veut savoir ce qu’il a dans son assiette. Sauf qu’on nous dénigre tout le temps et on a bon dos sur un certain nombre de sujets. »
Alors, sur Twitter ou Facebook, il poste son quotidien et parodie avec humour de célèbres chansons, telles que « Antifarmer, tu perds ton sang-froid », inspiré du célèbre morceau « Antisocial » de Trust. Ces clips ont pour objectif de faire rire tout en faisant passer des messages et donner son avis sur des sujets parfois sensibles tels que l’utilisation du glyphosate ou de la taxe azote.
L’amour de la terre
Alexandre Richard est agriculteur céréalier à Châteauroux, dans l’Indre, mais aussi un youtubeur très suivi !
Avec 40 000 abonnés et parfois plus de 100 000 vues sur certaines de ces vidéos, M. Richard a conscience de l’impact de celles-ci : « C’est assez fou parce qu’on a l’impression de faire partie de leur famille », explique l’agri-youtubeur sur France3.
Alexandre Richard souhaite combattre les préjugés et partager son amour de la terre.
« Il y a des gens du monde agricole qui sont contents de voir qu’on fait la promotion d’un véritable métier et qu’on montre que l’agriculture est de plus en plus moderne et propre. Et puis on a aussi pas mal de grand public qui pose des questions beaucoup plus basiques […] et c’est un vrai plaisir pour nous de leur expliquer pourquoi on travaille le sol de cette façon-là. »
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