Les associations de défense des consommateurs dénoncent une pratique jugée « toxique », qualifiée d’« intrusive » et de « non désirée par les consommateurs ».
Plusieurs associations de défense des consommateurs ont annoncé lundi le lancement d’une pétition sur le thème du démarchage téléphonique, appelant les pouvoirs publics à interdire cette pratique qualifiée d’« intrusive » et de « non désirée par les consommateurs ».
« La recrudescence du démarchage téléphonique (…) exige une action ferme des pouvoirs publics pour couper court aux pratiques toxiques », dénoncent dans un communiqué commun l’ADEIC, l’AFOC, l’ALLDC, la CSF, le CNAFAL, la CLCV, Familles Rurales, l’UFC-Que Choisir et l’UNAF.
Cette initiative intervient au moment où l’Assemblée nationale se prépare à discuter le 30 janvier prochain, en deuxième lecture, d’une proposition de loi sur cette question. « Pourtant, en l’état, le texte souffre cruellement d’ambition et risque même d’aggraver la situation, d’où notre appel à la mobilisation des consommateurs, premières victimes d’un véritable harcèlement commercial », s’alarment les associations.
« Les secteurs qui recourent le plus au démarchage sont ceux qui concentrent les litiges de consommation avec des montants qui peuvent être très significatifs », dénoncent ces associations, qui ambitionnent d’atteindre 50 000 signatures pour la pétition.
Un dispositif actuel inefficace
En France, à l’heure actuelle, chacun peut être démarché, sauf s’il a inscrit son numéro au fichier Bloctel, service mis en place mi-2016 qui permet de ne plus être dérangé par des appels non souhaités. Quelque 3,7 millions de consommateurs et 700 entreprises avaient souscrit au dispositif Bloctel en 2018. Le démarchage téléphonique n’a toutefois « pas été limité par Bloctel. Quatre ans après sa mise en place, le dispositif s’avère inefficace en raison de dérogations bien trop extensives et de sanctions insuffisamment dissuasives », poursuivent les associations.
En ce qui concerne le texte qui doit être prochainement discuté à l’Assemblée, celui-ci « cautionne la logique du droit d’opposition (opt-out) de Bloctel, dont l’inefficacité est notoirement constatée par les consommateurs », soulignent les associations. L’« opt-out », c’est lorsque le destinataire d’une publicité ne s’est pas opposé : s’il n’a pas dit « non », c’est « oui », rappelle sur son site internet la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil).
Mais en outre, le texte « élargit les possibilités de dérogation à l’interdiction du démarchage téléphonique pour les personnes inscrites sur Bloctel », tancent encore les associations. Les signataires appellent les parlementaires à « interdire purement et simplement cette pratique » du démarchage téléphonique.
Pour signer la pétition, c’est ici.
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