SCIENCE

Des botanistes décident de changer des noms de plantes… jugés racistes

juillet 23, 2024 9:43, Last Updated: juillet 23, 2024 9:43
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Des botanistes du monde entier ont choisi de modifier le nom de certaines plantes qui, selon eux, seraient jugés racistes.

Réunis à Madrid pour leur 20e Congrès international de botanique du 21 au 27 juillet, des botanistes du monde entier ont voté afin de renommer certaines plantes, champignons et algues.

63 % des 556 experts (351 voix pour, 205 contre) ont voté pour cette mesure, soit juste la proportion suffisante – qui doit être au moins de 60 % – pour être acceptée.

Des centaines de noms de plantes, champignons et algues vont être débaptisés à partir de 2026.

Le nom latin qui a créé la polémique est pourtant inconnu en France : « Caffra » (caffre en français). Il s’agit d’un terme péjoratif usité pour désigner les Noirs en Afrique du Sud pendant l’apartheid.

Selon le Journal of South Africans Studies, ce terme, qui vient de l’arabe kafir, désigne un non-croyant. « Aux XIXe et XXe siècles, les colons blancs d’Afrique australe ont utilisé le mot « Caffre » pour caractériser la majorité noire de la région comme une race inférieure d’origine africaine », explique-t-on sur le média sud-africain.

Concrètement, selon la nomenclature binominale latine, la plante Erythrina Caffra devrait ainsi être rebaptisée Erythrina Affra, Protea Caffra en Protea Affra, et Dovyalis Caffra en Dovyalis Affra, selon les propositions de Gideon Smith et Estrela Figueiredo de l’université Nelson Mandela (Afrique du Sud). Le terme Affra viendra rappeler l’origine africaine des espèces.

« Nous sommes satisfaits de la suppression d’une insulte raciste des noms scientifiques des plantes, des algues et des champignons. Et nous sommes contents de voir que plus de 60 % de la communauté botanique mondiale s’est exprimée en faveur de notre proposition », a souligné Gideon Smith sur le Times.

D’autres noms sont visés, notamment celui d’Hibbertia, qui rendait hommage à George Hibbert, un membre du lobby pro-esclavagiste de Grande-Bretagne, précise Le Parisien.

Confusion

Cette mesure inquiète pourtant certains botanistes : « Cela pourrait potentiellement causer beaucoup de confusion et de problèmes dans de nombreux domaines autres que la botanique », souligne Alina Freire-Fierro, botaniste à l’université technique de Cotopaxi, en Équateur.

Nombreux sont ceux qui voient aussi dans cette mesure des analogies avec les transformations apportées à certaines œuvres classiques littéraires ou cinématographiques, quand cela ne touche pas l’Histoire réelle avec le déboulonnage de statues de personnages historiques, jugés, là encore, comme racistes, esclavagistes.

En voulant faire absolument disparaître toute trace de certains pans de notre histoire, le wokisme s’invite non seulement dans les arts, mais maintenant aussi dans les sciences.

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