Des brigades d’enquêteurs pour identifier les personnes atteintes par le coronavirus

Par Epoch Times avec AFP
3 mai 2020 08:36 Mis à jour: 6 mai 2020 12:16

A partir du 11 mai, chaque département disposera d’une « brigade sanitaire » chargée d’identifier les personnes atteintes par le coronavirus et d’éviter l’apparition de nouveaux foyers d’infection. A quoi vont ressembler ces équipes « anti-covid » et comment vont-elles travailler ?

Les « brigades sanitaires », dont la création a été annoncée mardi par le Premier ministre, seront chargées d’enquêter sur l’entourage des malades pour repérer les personnes potentiellement contaminées et les inviter à se faire tester.

Le dispositif, déjà testé par certains hôpitaux de l’AP-HP, vise à identifier le plus grand nombre possible de personnes infectées, qu’elles soient symptomatiques ou asymptomatiques. L’objectif final est de « casser » les chaînes de contamination.

Les brigades seront composées principalement de salariés de l’Assurance maladie. Des employés de Centres communaux d’action sociale (CCAS), de conseils départementaux ou d’organismes comme la Croix-Rouge pourraient également les intégrer.

Au total, 3 à 4.000 personnes seront mobilisées. « Nous aurons 2.500 collaborateurs supplémentaires prêts à venir immédiatement en renfort si nécessaire », a toutefois assuré le directeur de l’Assurance maladie, Nicolas Revel, au journal Les Échos.

30 000 personnes mobilisées au total

Les « brigades sanitaires » seront par ailleurs intégrées dans un dispositif plus large, impliquant notamment le personnel de santé et les services municipaux. Selon Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique, 30.000 personnes au total pourraient être mobilisées.

Les généralistes ayant pris en charge un malade du Covid-19 devront recenser les personnes ayant été en contact avec ce patient et effectuer une première analyse du risque de contamination.

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Inquiétude des médecins sur le secret médical

Les informations recueillies seront transmises à l’Assurance maladie. Pour ce travail, les médecins recevront un forfait de 55 euros par patient, comprenant à la fois la consultation et la saisie informatique des coordonnées des membres de la cellule familiale.

Pour encourager les médecins à poursuivre l’enquête au-delà du cercle familial, deux euros seront versés pour chaque contact supplémentaire identifié. Ce montant sera porté à quatre euros quand les coordonnées permettant de les joindre seront renseignées, a précisé Nicolas Revel.

Une fois les informations sur les patients et leur entourage transmises à l’Assurance maladie, via une plateforme dédiée, les brigades seront chargées de contacter une à une les personnes recensées. Elles devront aussi identifier les autres « sujets contacts » potentiels.

Les personnes contactées recevront alors une série de consignes sanitaires et, le cas échéant, des masques et du gel hydroalcoolique. Surtout, elles seront invitées à se faire tester. En cas de test positif, une liste des personnes qu’elles auraient pu contaminer sera à son tour établie.

Les personnes testées positives seront invitées à s’isoler soit chez elles (ce qui entraînera le confinement de tout le foyer pendant 14 jours), soit dans un lieu mis à disposition, notamment des hôtels réquisitionnés, quand la nature de leur logement rend l’isolement difficile.

Le gouvernement n’a pas retenu la mesure, un temps envisagée, de contraindre à l’isolement les personnes testées positives qui refuseraient de se soumettre à ces règles sanitaires.

« Banalisation » de l’accès aux renseignements confidentiels

Plusieurs syndicats de médecins se sont inquiétés de l’impact de ce dispositif sur le secret médical, à l’image de la Confédération des syndicats médicaux français (CSFM), qui a mis en garde contre une « banalisation » de l’accès aux renseignements confidentiels.

Il faut que « la transparence soit faite sur les acteurs qui assurent la collecte de l’information » et « la durée de stockage » des informations, a jugé de son côté le Syndicat des médecins libéraux (SML), réclamant la signature d’une « clause de confidentialité » par les personnes recrutées.

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