En mai de cette année, plus de 20 personnes ont engagé des poursuites à l’encontre de l’ancien dirigeant du régime Jiang Zemin, sans que leur liberté ait été menacée. Cela laissait croire à un renversement de situation: la plupart du temps en Chine, toute personne qui porterait plainte contre une telle personnalité risquerait d’écoper d’une longue peine de prison, voire de perdre la vie, pour avoir essayé de rétablir la justice.
Mais à la fin du mois dernier, cinq personnes de la province du Gansu dans le nord-ouest de la Chine ont été arrêtées et détenues par la police locale après avoir déposé une plainte contre l’ancien dictateur.
Vers 10h du matin le 30 mai, Fan Yongcheng, Wang Zefang et Wang Yongfang s’étaient rendus au bureau de poste de la ville de Jincheng pour déposer une plainte contre Jiang Zemin en tant que responsable de la persécution des pratiquants de Falun Gong. Là, ils se sont fait immédiatement arrêter par des agents de la sécurité publique de la ville. Des membres des familles des trois personnes ont été arrêtés également et leurs documents confisqués, a rapporté Minghui, un site web qui diffuse des informations de première main au sujet de la persécution du Falun Gong en Chine.
Trois heures plus tard, Wang Lifeng et Wang Yukang, un père et son fils, se sont rendus au bureau de poste pour y déposer leur plainte et ont eux aussi été arrêtés et détenus.
Ces cinq personnes sont des pratiquants de Falun Gong, une discipline spirituelle traditionnelle chinoise proposant des exercices de méditation et l’enseignement de principes moraux.
Une grande partie de ces personnes avaient déjà été persécutées. La police avait déjà fouillé le domicile de Wang Zefang huit fois auparavant, l’avait placée en détention administrative six fois, en détention criminelle une fois et l’avait condamnée à une peine de huit ans de prison pour avoir pratiqué le Falun Gong. La belle-mère de Mme Wang, âgée de plus de 70 ans, également pratiquante de Falun Gong, a été détenue trois fois. Zhang Yanrong, le mari de Mme Wang, avait reçu une peine de 12 ans de prison en 2002 pour avoir pratiqué le Falun Gong. Il avait été brutalement torturé et est décédé en 2006, selon Minghui.
Wang Lifeng a subi le même genre de persécution et a été condamnée à neuf ans de prison en 2006, selon Minghui.
Au début, le régime chinois s’était montré favorable envers le Falun Gong qui a permis à des dizaines de millions de personnes de retrouver une bonne santé. Mais plus tard en 1999, Jiang Zemin, à l’époque dirigeant du Parti communiste chinois (PCC), effrayé par la grande popularité de la pratique, avait mobilisé les appareils de sécurité et de propagande pour mener une violente campagne de répression dans tout le pays. Selon les estimations, ce mouvement de persécution a tué plus de 100 000 personnes, parmi lesquelles beaucoup ont été torturées et battues à mort en détention, ou tuées en prison pour le prélèvement et la vente de leurs organes.
Tandis que les tentatives de poursuites judiciaires déposées en Chine contre Jiang Zemin depuis le début de la persécution ont été contrées par de vives représailles, les pratiquants de Falun Gong du monde entier ont réussi à faire inculper Jiang Zemin dans de nombreux autres pays.
L’arrestation de ces cinq personnes signifie-t-elle le durcissement du régime chinois face à la vague de citoyens cherchant un recours légal contre Jiang Zemin, ou n’est-ce que l’initiative de responsables locaux dans la province du Gansu? Le courant politique actuel sur cette question reste incertain. Récemment, plusieurs hauts responsables du Bureau 610, une agence secrète du Parti créée spécialement pour persécuter les pratiquants de Falun Gong, ont fait l’objet d’enquêtes et été accusés de corruption. Le chaos règne au sein de cet organisme depuis que son ancien dirigeant a été démis de ses fonctions sans qu’aucun remplaçant n’ait été annoncé.
Article original : Chinese Citizens Punished for Seeking to Bring Former Dictator to Justice
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