PRéLèVEMENTS D'ORGANES

Des députés canadiens s’expriment : Le témoignage d’une victime mourante montre que le prélèvement forcé d’organes se poursuit en Chine

juillet 22, 2023 8:31, Last Updated: juillet 22, 2023 14:53
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Deux députés conservateurs canadiens, Michael Cooper et Garnett Genuis, exhortent leur gouvernement à adopter des sanctions à l’encontre de la Chine communiste pour son programme de prélèvement forcé d’organes. Cet appel fait suite au témoignage bouleversant d’une victime qui se mourait.

« On estime que 150 personnes sont tuées chaque jour en RPC [République populaire de Chine] suite à un prélèvement forcé d’organes. Il s’agit de violations flagrantes des droits de l’homme qui sont commises et dirigées par le régime communiste de Pékin », a déclaré M. Cooper au journal Epoch Times.

Il répondait à une question concernant le témoignage sur son lit de mort de Zhang Xiuqin, une pratiquante de Falun Gong originaire de Laizhou, dans la province chinoise de Shandong.

Mme Zhang est décédée après avoir été victime d’un prélèvement d’organes sans aucune anesthésie. L’opération a été réalisée le 28 avril 2019 dans l’hôpital n° 962 des Forces intégrées de soutien logistique et de sécurité de l’Armée populaire de libération. Son témoignage a été enregistré et soumis à l’Organisation mondiale pour enquêter sur la persécution du Falun Gong (WOIPFG) par un médecin de cet hôpital dont l’identité est protégée. Suite à de nouvelles investigations, le WOIPFG a publié le 17 juillet un rapport présentant certaines des preuves recueillies.

M. Genuis a félicité les pratiquants du Falun Gong du monde entier pour leurs efforts continus à dénoncer ces crimes commis par le PCC, et a noté qu’il restait encore beaucoup à faire alors que l’anniversaire de la persécution des pratiquants du Falun Gong par le PCC a passé le cap des 24 ans, le 20 juillet de cette année.

« C’est un sujet sur lequel le Canada doit rester mobilisé, sur lequel les législateurs doivent continuer à s’exprimer », a-t-il déclaré au journal Epoch Times le 20 juillet. « Nous devons mettre fin à l’impunité dont jouissent les auteurs de violations des droits de l’homme et nous diriger vers un monde où les responsables de violations graves des libertés fondamentales devront répondre de leurs actes par des sanctions et d’autres mesures. »

M. Genuis avait parrainé le projet de loi S-223 de la sénatrice Salma Ataullahjan à la Chambre des communes, qui a été adopté le 14 décembre 2022, rendant illégal le fait pour un citoyen canadien ou un résident permanent de se rendre à l’étranger pour y recevoir un organe prélevé sur une personne qui n’a pas donné son consentement en connaissance de cause.

Témoignage sur son lit de mort

« Plusieurs dizaines de personnes qui étaient détenues avec moi ont été emmenées l’une après l’autre. On ne sait pas où elles se trouvent. Le nombre de pratiquants du Falun Gong qui ont eu leurs organes prélevés alors qu’ils étaient conscients au fil des années est incalculable », a déclaré Mme Zhang lors de ses derniers instants de vie après avoir été soumise à un prélèvement d’organes forcé.

Âgée de 46 ans, elle a commencé à pratiquer le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, en 1998. Lorsque le PCC a commencé à persécuter le Falun Gong le 20 juillet 1999, son domicile a été perquisitionné à plusieurs reprises. Elle a été kidnappée plusieurs fois par le PCC pour avoir dénoncé la persécution menée par le régime contre cette pratique.

Fin 2018, elle a été à nouveau séquestrée et soumise à une longue période de torture, au cours de laquelle diverses méthodes ont été utilisées, notamment le viol. Ses témoignages ont été enregistrés après qu’un de ses reins a été prélevé alors qu’elle était encore consciente. Elle a ensuite été laissée à l’abandon. Le médecin qui a joué le rôle de dénonciateur l’a trouvée momentanément réveillée d’un coma et l’a aidée à enregistrer son histoire sur son lit de mort.

Dans son propre témoignage, le médecin a mentionné que le service des maladies infectieuses de l’hôpital militaire avait été choisi pour effectuer le prélèvement d’organes parce qu’il était « très discret et qu’il lui serait facile de détruire toutes les preuves ».

« Les cadavres, une fois les opérations chirurgicales terminées, doivent être éliminés comme s’il s’agissait de produits contaminants. En d’autres termes, ils doivent être scellés, stérilisés et incinérés immédiatement, sans que leur emballage ne soit ouvert au milieu du processus », a-t-elle déclaré au WIOPFG.

Selon le témoignage du médecin, la poitrine et l’estomac de Mme Zhang ont également été ouverts pour y examiner d’autres organes internes. Mais ces organes n’ont pas été prélevés parce qu’ils étaient gravement endommagés lors des tortures qu’elle avait subies précédemment. Les chirurgiens qui ont procédé à l’extraction des organes n’ont pas refermé les multiples incisions pratiquées sur son corps, même avec des sutures de base. Les prélèvements d’organes ont probablement été effectués sans anesthésie, d’après les témoignages.

Le cas de Mme Zhang est unique en ce sens qu’il s’agit du seul témoignage d’une victime de prélèvement d’organes sans aucune anesthésie. Son corps, qui aurait été préservé par le médecin, est la seule preuve restante d’une personne qui a été victime de telles atrocités.

Le Falun Gong est une discipline spirituelle qui repose sur les principes de vérité, compassion et tolérance. Après son introduction en Chine au début des années 1990, cette pratique a rapidement gagné en popularité grâce aux bienfaits qu’elle apporte à la santé. Mais Jiang Zemin, l’ancien chef du PCC, a estimé que cette popularité représentait une menace pour le régime politique totalitaire et a donc lancé une campagne d’éradication à grande échelle.

Depuis 1999, le « syndicat du crime » du PCC, dirigé par l’ancien chef du parti, orchestre un génocide à l’échelle nationale contre les pratiquants du Falun Gong, selon le WOIPFG. Les méthodes de persécution comprennent le prélèvement d’organes sur des personnes conscientes et diverses formes de torture et d’abus sexuels.

Autres actions

Outre le projet de loi S-223, le code pénal canadien contient également des dispositions qui peuvent être utilisées pour lutter contre les violations flagrantes des droits de l’homme commises par des pays comme la Chine, selon M. Cooper.

Par exemple, il a exhorté le gouvernement à utiliser les sanctions prévues par la loi Magnitsky pour exiger des responsables du PCC « qui ont commis des violations flagrantes des droits de l’homme à l’encontre des pratiquants pacifiques du Falun Gong qu’ils rendent compte de leurs actes ». Le Canada doit également collaborer avec ses alliés pour faire pression sur le régime, a-t-il ajouté, en citant les États-Unis, qui ont récemment inculpé certains agents chinois pour des violations des droits de l’homme.

« Il est temps pour le gouvernement canadien de donner suite à ses paroles de condamnation et d’agir en imposant des sanctions et en travaillant de concert avec d’autres pays pour imposer ces sanctions », a déclaré M. Cooper.

En avril, le FBI a arrêté deux personnes accusées d’exploiter des postes de police chinois clandestins à New York, dont un homme qui avait dirigé à Washington une action contre des manifestations organisées par des pratiquants du Falun Gong en 2015 lors d’une visite du dirigeant chinois, Xi Jinping. Plus récemment, au mois de mai, le ministère américain de la Justice a inculpé deux hommes pour avoir corrompu un fonctionnaire afin de priver une entité gérée et entretenue par des pratiquants du Falun Gong de son statut d’exonération fiscale.

En outre, M. Cooper a fait remarquer que les États-Unis sont en mesure de porter des accusations contre ces agents chinois car, contrairement au Canada, ils disposent d’un registre des agents étrangers qui permet de tenir pour responsables les personnes qui travaillent de concert ou en tant qu’agents du régime de Pékin, et ce dans « toute la mesure de la loi ».

Le gouvernement fédéral a conclu au mois de mai une consultation publique sur la création éventuelle d’un registre de transparence de l’influence étrangère. La consultation publique a été lancée après la publication dans les médias, pendant des mois, d’informations sur l’ingérence de Pékin dans les élections fédérales canadiennes, sur les opérations menées par des postes de police chinois clandestins sur le sol canadien et sur le lancement de ballons de surveillance à travers l’Amérique du Nord et de bouées espionnes dans les eaux de l’Arctique.

« Ce type d’ingérence est totalement inacceptable ; il s’agit d’une attaque contre notre démocratie et notre souveraineté », a poursuivi M. Cooper. « Les Canadiens méritent des réponses et ils méritent des réponses le plus rapidement possible sur ce que Pékin fait pour s’immiscer dans notre démocratie. »

Andrew Thornebrooke, Eva Fu, Donna He et Isaac Teo ont collaboré à la rédaction de cet article.

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