Des médecins chinois de première ligne et des familles de patients infectés par le nouveau coronavirus partagent leurs observations sur la maladie dans les médias d’État et les médias sociaux chinois. Ce coronavirus présente des caractéristiques alarmantes et a donc acquis la réputation d’être un virus « sournois » auprès des médecins chinois.
Une quarantaine de 14 jours ne suffit pas
De plus en plus de pays ont évacué leurs citoyens de Wuhan, et la routine habituelle est de placer les personnes évacuées en quarantaine pendant 14 jours et de surveiller leur santé.
Si aucun symptôme n’apparaît pendant cette période, ils sont identifiés comme non infectés.
Toutefois, la période d’incubation du nouveau coronavirus peut durer plus de 14 jours, selon la dernière étude publiée par Zhong Nanshan, un expert en matière de maladies respiratoires et chef de l’équipe de la commission chinoise de la santé qui enquête sur l’épidémie de coronavirus. L’étude, publiée le 9 février, indique que la plus longue période d’incubation observée chez 1 099 patients confirmés est de 24 jours.
Les médias d’État chinois ont également fait état de tels cas.
Un résident de Shenzhen a été trouvé infecté par le coronavirus même après qu’il n’ait présenté aucun symptôme pendant la période de quarantaine de 14 jours.
Ce patient s’est rendu à Wuhan le 20 janvier et est rentré chez lui à Shenzhen dans la soirée. Le même jour, les autorités chinoises ont annoncé que le nouveau coronavirus pouvait se transmettre d’une personne à l’autre. Après avoir appris la nouvelle, il s’est rendu directement à l’hôtel à son arrivée à Shenzhen et s’est mis en quarantaine pendant 14 jours. Il n’a développé aucun symptôme à ce moment-là. À la fin de la période de quarantaine, il a passé un scanner thoracique dans l’un des hôpitaux locaux. Les résultats sont sortis le lendemain, montrant une opacité en verre dépoli de 3 millimètres dans ses poumons.
Une telle opacité dans les poumons indique une infection et est une caractéristique typique du nouveau coronavirus.
La femme du patient a raconté son histoire sur les médias sociaux chinois WeChat, en disant à ses amis de faire très attention.
Elle a souligné que son mari n’avait absolument aucun symptôme perceptible après avoir été mis en quarantaine. « Pas de fièvre, pas de toux, pas d’oppression thoracique, quelle qu’elle soit. Nous pensions tous qu’il serait en sécurité s’il semblait aller bien au cours des 14 premiers jours. C’est une grande surprise », a-t-elle écrit.
Le Dr George Ku, un expert en immunologie de Hong Kong, a souligné qu’un patient ne présente généralement aucun symptôme au cours de la phase initiale de l’infection par le nouveau coronavirus. Lorsqu’un patient commence à avoir de la fièvre et à être essoufflé, il a déjà développé une fibrose pulmonaire.
Un cas similaire a été signalé dans la province du Guangxi et l’hôpital local a alerté le public. Le Dr Lan, urologue au premier hôpital affilié à l’université de médecine du Guangxi, a été diagnostiqué avec le coronavirus le 8 février. La source peut être retracée jusqu’à un patient qu’il a traité le 23 janvier, et qui a été diagnostiqué plus tard le 3 février.
Le Dr Lan n’a eu aucun symptôme au cours de la période de 16 jours entre le 23 janvier et le 8 février. Il a été diagnostiqué grâce à un test de séquençage de gènes qui a confirmé la présence du coronavirus dans son corps.
Les « porteurs sains »
Li Xingwang, un expert de la Commission nationale chinoise de la santé, a annoncé lors d’une conférence de presse le 28 janvier dernier que les travailleurs médicaux ont remarqué un certain nombre d’individus qui ne présentent aucun symptôme mais qui ont été testés positifs pour le coronavirus. Ce groupe de patients a été découvert lorsque le personnel médical a procédé à un dépistage proactif de ceux qui ont des contacts étroits avec des patients déjà diagnostiqués, qu’ils présentent ou non des symptômes. D’après les observations cliniques, ce groupe de porteurs de virus, qui semblent être normaux et en bonne santé, peut infecter d’autres personnes, en particulier celles qui sont en contact étroit avec eux.
En termes médicaux, ils sont généralement appelés « porteurs sain ».
M. Li a cité l’histoire d’une femme surnommée Lu, qui est rentrée de Wuhan à sa ville natale dans la province du Henan le 10 janvier pour les vacances du Nouvel An chinois. Pendant 19 jours, Mme Lu elle-même n’a présenté aucun symptôme, tout comme le patient de Shenzhen et de Guangxi, mais cinq membres de sa famille ont commencé à avoir de la fièvre, de la toux et des maux de gorge les uns après les autres.
Les cinq personnes ont été diagnostiquées avec le nouveau coronavirus lorsqu’elles ont cherché à se faire soigner dans un hôpital local.
Dans le cas précédent au Guangxi, le Dr Lan n’avait aucun symptôme mais il a transmis le virus à sa femme, qui a été testée positive à peu près au même moment où le Dr Lan a finalement été diagnostiqué.
Le 8 février, le personnel médical de huit provinces a signalé des cas d’individus ne présentant aucun symptôme mais dont les tests ont révélé une infection par le virus.
La Commission nationale chinoise de la santé a inclus cette observation récente dans sa politique de lutte contre le coronavirus, qui stipule que « certains porteurs de virus sans symptômes peuvent également propager la maladie ».
Des symptômes non liés à l’appareil respiratoire
En outre, des chercheurs de Wuhan ont signalé que les patients infectés présentaient des symptômes non liés à la respiration, tels que diarrhée, douleurs thoraciques et maux de tête.
Le dernier document de recherche de Zhong Nanshan a souligné spécifiquement que plus de 50 % des patients confirmés n’avaient pas de fièvre.
« Seuls 43,8 % des patients atteints de coronavirus avaient de la fièvre au stade précoce de la maladie », indique le rapport.
Prendre la température corporelle des voyageurs dans les centres de transport peut ne pas suffire pour dépister le virus. Ces porteurs de virus se déplacent alors comme d’habitude, infectant potentiellement tous ceux qu’ils rencontrent dans les lieux privés et publics.
Des patients guéris sont à nouveau infectés
Un professeur surnommé Zhao a partagé une histoire sur son ami et sa famille. Cet ami, sa fille et sa belle-mère se sont tous remis du coronavirus le 31 janvier. Il a immédiatement accepté les interviews des médias, et l’histoire de sa famille a donné de l’espoir à de nombreux habitants de Wuhan.
Cependant, lorsque le Prof. Zhao a appelé son ami le 3 février, il n’a pas décroché et a répondu par un bref message texte qui disait : « [Je me sens] très fatigué et j’ai le souffle court. Je ne peux pas beaucoup parler. »
Le Dr Tsang Kay Yan Joseph, spécialiste des maladies infectieuses de Hong Kong, a évoqué le risque de réinfection. Il a expliqué que pour certains virus, le corps du patient peut ne pas produire d’anticorps contre eux lorsque sa maladie est guérie. Les patients atteints du SRAS font partie de cette catégorie, ils peuvent donc être réinfectés s’ils sont exposés au virus du SRAS. Le Dr Tsang soupçonne que le nouveau coronavirus entre également dans cette catégorie.
Faux négatif dans les tests de diagnostic
Dans un hôpital désigné pour le traitement du coronavirus, un patient a attiré l’attention des médecins car l’image de son scanner indiquait qu’il avait une infection virale très grave dans les poumons, mais il a été testé négatif à deux reprises lors de tests de diagnostic par RT-PCR (un séquençage de gènes). Le troisième test a confirmé un résultat positif, selon un rapport du 5 février du magazine indépendant chinois Caijing.
La vie ou la mort en trois semaines
Le Dr Peng Zhiyong, directeur de la médecine aiguë à l’hôpital central sud de l’université de Wuhan, est l’un des médecins de première ligne qui traitent les patients atteints de coronavirus. Dr Peng a partagé avec le groupe de médias chinois Caixin ses observations sur ses récents cas cliniques.
Selon le Dr Peng, lorsqu’un patient commence à présenter des symptômes, les trois prochaines semaines détermineront son sort.
Au cours de la première semaine, le patient passe généralement de symptômes légers à des symptômes graves.
Au cours de la deuxième semaine, si le patient a un système immunitaire fort, il peut se rétablir ; en revanche, si son système immunitaire est faible, il peut commencer à développer des complications, qui à leur tour provoqueront des défaillances respiratoires et organiques.
Au cours de la troisième semaine, si le système immunitaire du patient a été détruit par l’attaque virale, il finira par mourir de multiples défaillances d’organes. Mais certains patients pourraient se rétablir si leur système immunitaire retrouve sa fonction.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.