Contre l’horreur, la mobilisation : des dizaines de milliers de personnes étaient rassemblées dimanche à Paris et partout en France en hommage au professeur Samuel Paty, décapité vendredi pour avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet, un attentat islamiste qui a suscité une émotion nationale.
Théâtre de la manifestation historique qui avait suivi les attaques contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher le 11 janvier 2015, la place de la République à Paris s’est remplie en début d’après-midi de milliers de manifestants, enseignants, élus et anonymes venus défendre la liberté d’expression, dire non à « l’obscurantisme » et chanter la Marseillaise.
?? Assassinat professeur : manifestation place de la République à Paris (image France Info) pic.twitter.com/Y4QdWvuiTm
— Gilles Klein (@GillesKLEIN) October 18, 2020
Joël Mathurin, préfet du Doubs, s’est déplacé au CIC de @PoliceNat25 pour s’assurer de la sécurisation de la manifestation en hommage au professeur assassiné, #SamuelPaty. 900 manifestants réunis à Besançon. #hommageMonsieurleprofesseur pic.twitter.com/aPZfk5Sf5o
— Préfet du Doubs (@Prefet25) October 18, 2020
Manifestation à Nantes. « L’éducation est l’arme la plus puissante pour sauver le monde. » ils sont très nombreux devant la préfecture à Nantes, à apporter leur soutien au professeur décapité pour avoir enseigné la liberté d’expression pic.twitter.com/zDHQ3BULuC
— Philippe gambert (@GambertPhilippe) October 18, 2020
« Je suis là comme prof, comme maman, comme Française et comme républicaine », a déclaré Virginie, 52 ans, une professeure de musique de la région parisienne. « J’espère qu’il y aura beaucoup de monde, que toute la France osera se lever parce que l’union fait la force ».
Samuel Paty a été décapité vendredi vers 17H00 près du collège où il enseignait l’histoire-géographie dans un quartier calme de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).
« Je suis venue (…) pour m’indigner contre cet acte odieux et affreux », a expliqué une autre manifestante parisienne, Guigané, 34 ans. « Il ne faut pas que cette violence s’installe et devienne notre quotidien », a ajouté cette médiatrice socio-culturelle de l’Essonne, son fils de 4 ans sur les épaules.
?? Assassinat professeur : manifestation place de la République à Lille (image BFM TV) pic.twitter.com/J8GEc8WfkU
— Gilles Klein (@GillesKLEIN) October 18, 2020
Le Premier ministre Jean Castex est apparu dans le cortège parisien. A ses côtés, son ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer et sa collègue déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa « en soutien aux professeurs, à la laïcité à la liberté d’expression et contre l’islamisme ».
Les patrons de La République en marche, Stanislas Guerini, de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, du Parti socialiste, Olivier Faure, et d’Europe-Ecologie-Les Verts, Julien Bayou, ont eux aussi prévu de joindre le cortège à la tête de leurs troupes.
A Lyon, la place Bellecour, l’une des plus grandes du pays, était elle aussi noire de 6000 personnes selon la préfecture, réunies face à la statue de l’Homme de Pierre, symbole de la Résistance, un autocollant « je suis enseignant » au revers de leur veste ou une rose à la main.
En présence du député #ÉricCiotti vice-président du Conseil Départemental et de nombreuses personnalités une manifestation en hommage à #SamuelPaty et pour la liberté d’expression à été organisée à Nice place Masséna par des associations d’étudiants…#jesuisprof pic.twitter.com/w8Go6ftjEe
— Rosemonde06 (@Rosemonde06) October 18, 2020
Quelque 300 personnes se sont également rassemblées à la mi-journée à Nice. « Tout le monde est en danger aujourd’hui, il y a eu d’autres attentats déjà qui visaient un journal ou tout simplement des citoyens comme ici à Nice, et maintenant il faut que ça change », a estimé Valentine Mule, 18 ans, étudiante en première année de droit à Nice.
Un hommage national sera rendu mercredi en coordination avec la famille de l’enseignant assassiné, a annoncé l’Élysée, sans en préciser le lieu.
Le conseil départemental des Yvelines a proposé de rebaptiser de son nom le collège où il enseignait.
Les enquêteurs ont poursuivi dimanche leurs investigations pour remonter le fil des responsabilités et des éventuelles complicités dans l’attentat.
L’assaillant a été identifié comme Abdoullakh Anzorov, né à Moscou et réfugié en France avec sa famille.
Dans sa ville d’Évreux, ses voisins décrivent un jeune homme « discret », « plongé dans la religion » depuis trois ans. Il n’était pas fiché pour radicalisation par les services de renseignement.
Une onzième personne, issue de son entourage, a été placée dimanche matin en garde à vue, selon une source judiciaire, qui n’a précisé ni son identité ni les raisons de son interpellation.
Les parents, qui ont obtenu l’asile politique en France il y a dix ans, le grand-père et le petit-frère du tueur, ainsi que des membres de son entourage proche ont été interpellés dès vendredi soir par les policiers et se trouvaient toujours en garde à vue dimanche.
Le père d’une élève de la victime et un militant islamiste très actif connu de la police, Abdelhakim Sefrioui, ont eux aussi été arrêtés et étaient toujours interrogés depuis samedi. Les deux hommes avaient entamé une campagne de mobilisation pour dénoncer l’initiative du professeur de montrer à sa classe de 4e les caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression, et appelé à son renvoi du collège.
Les enquêteurs cherchent notamment à établir d’éventuels liens entre ces deux hommes et le tueur. A-t-il été « piloté » ou a-t-il de lui-même décidé de s’en prendre au professeur ?
Un conseil de défense, présidé par Emmanuel Macron, se réunit dimanche à 18H00 pour évoquer notamment l’état de la menace islamiste.
FOCUS SUR LA CHINE – Président Xi Jinping : toux à répétition pendant un discours
Le saviez-vous ?
Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.