OPINIONS

Des émeutes en faveur du totalitarisme en Amérique et en Europe

On a beaucoup parlé de l'antisémitisme des émeutiers pro-Hamas, mais la destruction de l'État d'Israël n'est pour ces gens qu'une première étape
mai 15, 2024 16:34, Last Updated: mai 16, 2024 1:20
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Qu’ont en commun les différentes foules perturbatrices, voire carrément vandales, sur les campus universitaires des États-Unis et d’autres pays, dans l’usine Tesla d’Elon Musk à Berlin et sur le site du Concours Eurovision de la chanson tenu en Suède ce mois-ci ? Ces gens veulent tous, sous une forme ou une autre, la destruction du capitalisme – c’est-à-dire faire cesser les activités de toutes les entreprises privées qu’ils peuvent. Et pourtant, tant d’entreprises font preuve de complaisance ou de tolérance à l’égard de ce qui constitue pour elles une menace croissante à long terme, et certaines de ces entreprises se rangent même idéologiquement du côté des semeurs de troubles.

Le 10 mai, dans tous les États-Unis, des policiers en tenue antiémeute étaient occupés à faire sortir les manifestants pro-Hamas des campus universitaires et à démanteler leurs campements, parfois en bravant des bouteilles et d’autres projectiles. Et ce, à la place de protéger les Américains contre les trafiquants de drogue violents, d’intervenir dans les cas de violence familiale ou d’attraper les voleurs à l’étalage.

Des manifestants pro-palestiniens reconstruisent la barricade entourant leur campement après les affrontements sur le campus de l’université de Californie à Los Angeles, le 1er mai 2024. (Etienne Laurent/AFP via Getty Images)

Les gens opprimés dans le monde sont innombrables : les Ouïghours musulmans du Xinjiang, par exemple, si brutalement persécutés par le Parti communiste chinois ; les femmes victimes des « crimes d’honneur » familiaux au Pakistan, dont le crime capital est de choisir soi-même son conjoint ; ou les centaines de millions de chrétiens en Afrique.

Pourquoi, parmi tous les conflits du monde, les étudiants en Amérique, en Europe, au Canada ou en Australie s’agitent-ils autour du conflit entre les Palestiniens et les Israéliens ? D’autant plus que les opérations militaires d’Israël sont une réponse à l’attaque furtive du Hamas qui a massacré 1200 innocents en octobre.

D’un point de vue historique, il est difficile de ne pas conclure que les Palestiniens sont une nationalité artificielle qui n’aurait jamais vu le jour si ce n’était qu’en réponse au succès du mouvement sioniste dans la création d’un État autogéré. L’Empire ottoman a gouverné la région jusqu’à la Première Guerre mondiale, suivi par la Grande-Bretagne. Après la fondation de l’État d’Israël en 1948, la Cisjordanie a été gouvernée par la Jordanie et la bande de Gaza par l’Égypte jusqu’à la guerre des six jours de 1967, lorsque les Israéliens ont pris le contrôle de ces territoires par souci d’autoprotection. L’Organisation de libération de la Palestine (OLP) n’a été créée qu’en 1964. Aujourd’hui, plus de 2 millions de citoyens jordaniens se considèrent comme des Palestiniens. Avant la création d’Israël, le terme « palestinien » était universellement utilisé pour désigner les Arabes et les Juifs qui vivaient en Terre sainte ; le journal Jerusalem Post s’appelait le Palestinian Post avant la création de l’État juif.

Israël a fait plusieurs offres de statut d’État à ceux qui, depuis 1967, se qualifient eux-mêmes de Palestiniens – offres qui ont toutes été rejetées. Israël a mis fin à son occupation de la bande de Gaza en 2005 et a autorisé les élections, que le Hamas a remportées en 2006. Depuis lors, le Hamas n’a cessé de proclamer son objectif de destruction d’Israël, qu’il a confirmé par des meurtres et des atrocités commises le 7 octobre dernier.

Mais Israël est depuis longtemps un allié fidèle de l’Amérique et d’autres puissances occidentales, sa culture et son État de droit sont indélébilement occidentaux, la majorité de sa population représente des Européens blancs et leurs descendants et, après avoir longtemps flirté avec le socialisme, ce pays est devenu un leader mondial dans le domaine de la haute technologie. Ainsi, Israël peut être facilement considéré comme l’enfant-vedette du néocolonialisme et des privilèges des riches.

Peut-on trouver une meilleure cible pour les instigateurs des étudiants, dont la motivation sous-jacente aux émeutes et à la violation de la propriété privée universitaire est la déstabilisation et le bouleversement total marxiste-léniniste de la société ?

À Malmö, en Suède, qui a accueilli cette année le Concours Eurovision de la chanson, des milliers de manifestants anti-israéliens, dont la jeune éco-star Greta Thunberg, sont descendus dans les rues pour s’opposer à la participation au concours d’une chanteuse israélienne, Eden Golan, qui s’est qualifiée pour sa phase finale. Les manifestations ont suscité une importante présence policière, des barricades métalliques, de gros blocs de béton et des détecteurs de métaux pour les visiteurs de l’arène. Les manifestants ont déclaré que la présence de Mme Golan faisait de l’événement le « Concours de chansons de génocide ».

Des manifestants pro-palestiniens s’opposant à la participation d’Israël à la 68e édition du Concours Eurovision de la chanson manifestent à Malmö, en Suède, le 9 mai 2024. (JOHAN NILSSON/AFP via Getty Images)

Environ 800 extrémistes écologistes ont pris d’assaut l’usine Tesla de Berlin la semaine dernière, furieux que les plans d’expansion du PDG de Tesla Elon Musk prévoient l’utilisation de terres forestières. Cette action fait suite à un incendie criminel en mars dernier, qui a temporairement coupé l’alimentation électrique de l’usine. Les fanatiques verts qui s’en prennent au premier fabricant mondial de véhicules électriques peuvent sembler aller à l’encontre de l’objectif du mouvement qui cherche à mettre fin à l’utilisation des combustibles fossiles. Cependant, il est sous-estimé que l’objectif de la gauche réchauffiste est de mettre fin à l’indépendance personnelle que procure l’utilisation de sa propre voiture et nous laisser tous, au mieux, à la merci des transports publics gérés par l’État. Leur véritable idéal est d’annuler de nombreux effets de la révolution industrielle et nous forcer à « retourner à la nature » en vivant d’une manière ou d’une autre de la terre.

Le leader de l’attaque sur Tesla, un groupe appelé Disrupt (Perturber), se décrit comme luttant pour « un monde juste et solidaire au-delà du capitalisme » et plaçant « la question du système au centre de notre action politique ». Ils annoncent que ce n’est « plus un secret : chaque jour, le système économique capitaliste détruit pour le profit une partie de nos moyens de subsistance ». Selon Disrupt, la complaisance des entreprises à l’égard des écologistes n’est qu’un simple « écoblanchiment ».

Cependant, il n’y a qu’un seul et unique moyen d’aller « au-delà » du capitalisme – c’est le vol de la propriété privée de chaque entreprise par le gouvernement.

« Le capital et les États-nations sont intimement liés », poursuit Disrupt, et « une bonne vie pour tous (…) ne peut être atteinte qu’en dehors du capitalisme ». Donc, pas de propriété privée et pas de nationalité non plus. C’est la même utopie superficielle qui sonne bien attirante dans la chanson « Imagine » de John Lennon : « Imaginez qu’il n’y ait pas de pays (…) Imaginez qu’on ne possède rien (…) Imaginez tous les gens partageant le monde entier. » Imaginer qu’on ne possède rien – c’était une suggestion un peu exagérée pour Lennon, dont la valeur de fortune, ajustée de l’inflation, s’élevait au moment de sa mort en 1980 à 620 millions de dollars.

Les grandes sociétés mondiales se plient en quatre pour être considérées comme « vertes », espérant ne pas se retrouver dans le collimateur de groupes tels que Disrupt. Leur autoflagellation est généralement moins évidente que celle pratiquée par l’entreprise suédoise A Good Company – l’entreprise qui se vante de « remplacer le plastique par des plantes » et qui vend des cahiers en papier fabriqué à partir de pierre et des stylos à base d’herbe. « Nous pensons que la façon traditionnelle de gérer une entreprise – avec un grand bureau que personne d’autre ne peut utiliser, une réception luxueuse, des salles de conférence défraîchies et des œuvres d’art anonymes – est dépassée », proclame cette entreprise.

Elle ne s’en rend peut-être pas compte, mais « la façon traditionnelle de gérer une entreprise » qui est ciblée pour être éliminée par ceux avec qui A Good Company et beaucoup d’autres sociétés essaient de se lier d’amitié, c’est la propriété privée elle-même.

Le nouveau livre de Mike Gonzalez et Katharine Cornell Gorka, intitulé NextGen Marxism (Marxisme de nouvelle génération), décrit comment les universitaires marxistes – notamment Max Horkheimer, le sociologue allemand et l’un des pères de la « théorie critique » – ont constaté que le marché libre, contrairement aux attentes de Marx, améliorait la vie des ouvriers. Il fallait donc se détourner de la lutte des classes et vendre la révolution « aux membres des groupes raciaux et sexuellement ‘marginalisés’ », comme le dit Mike Gonzalez citant Max Horkheimer, « pour rechercher la ‘reconstitution révolutionnaire de la société dans son ensemble’ ».

La racine culturelle de tout cela est l’échec des pays démocratiques à enseigner les bases de l’économie à leurs citoyens bien avant qu’ils n’atteignent l’université. Lorsque « l’inégalité » des comptes bancaires d’un entrepreneur génial et courageux et d’un simple ouvrier est considérée comme injuste à la place de refléter la juste récompense de l’ingéniosité et du dévouement, et que la richesse est perçue comme un gâteau à découper en parties égales à la place d’un fruit de la liberté économique, le résultat inévitable est l’installation de telle ou telle forme de totalitarisme.

On a beaucoup parlé de l’antisémitisme des émeutiers pro-Hamas, mais la destruction de l’État d’Israël n’est pour ces gens qu’une première étape. Bertrand Barère, homme politique éminent de la Révolution française, a qualifié l’Angleterre de « nation de boutiquiers » ; les propres paroles des agitateurs modernes montrent que leur objectif ultime est de ne plus avoir de magasins privés ni de nations. Juste comme dans la chanson de Lennon « imaginez tous les gens partageant le monde entier ».

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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