Ce lundi, un élu écologiste a partagé une courte vidéo où l’on peut voir des fonctionnaires territoriaux pulvériser du glyphosate dans un espace public.
Élu à Colomiers (Haute-Garonne) et membre du conseil de Toulouse Métropole, Patrick Jimena a filmé deux agents territoriaux en train d’épandre du glyphosate sur le bas-côté d’une petite route située derrière le cimetière communal de Cornebarrieu.
Vêtus de combinaisons blanches et munis de masques, les deux hommes procèdent à plusieurs pulvérisations tandis que des coureurs trottinent à quelques mètres de là.
« Je passais sur cette route qui passe derrière le cimetière à Cornebarrieu quand j’ai aperçu ces deux hommes : vu leur équipement, j’ai tout de suite pensé au glyphosate », a expliqué M. Jimena aux journalistes du média actu.fr.
« Nous aurions dû arrêter cette année »
L’élu interpelle ensuite les agents avec lesquels il engage une discussion filmée qu’il partagera également sur sa page Facebook.
« Ça fait 19 ans que je passe du glyphosate », explique un des fonctionnaires avant d’ajouter : « On le sous-dose, on en met 4 L pour 400 L ».
« Normalement, nous aurions dû arrêter cette année, mais ils [Les services de Toulouse métropole, ndlr] reculent toujours l’échéance », précise l’agent territorial.
« Vous ne pouvez pas continuer avec le glyphosate comme ça, c’est criminel. Autant pour vous que pour la nature, l’environnement, donc pour nous ! Ce n’est pas possible ! », s’indigne M. Jimena qui invitera les deux hommes à faire des analyses d’urines pour mesurer le taux de glyphosate qu’elles contiennent.
Et le conseiller municipal de Colomiers d’évoquer le droit de retrait applicable aux fonctionnaires et aux salariés :
« Vous avez ce droit. Vous ne pouvez pas continuer à travailler en mettant un poison. C’est criminel, autant pour vous que pour tout le monde. […] Vous avez le droit de retrait, il faut le faire valoir. Avertissez votre hiérarchie, ce n’est plus possible. »
Toulouse Métropole reconnaît « une erreur »
Si la loi interdit l’emploi de glyphosate aux collectivités territoriales depuis le 1er janvier 2017, les cimetières qui ne sont pas utilisés à des fins de promenade ne sont pas concernés, ce qui est le cas de celui de Cornebarrieu.
Toutefois, les deux agents ont pulvérisé du glyphosate en dehors du cimetière communal.
« Un agent de la collectivité a effectivement traité une bande de terre à l’extérieur du cimetière, le long de la clôture, côté ‘espace public’. Il s’agit d’un espace de l’ordre de 25 m² où se trouvent un transformateur électrique et des rochers », reconnaissent les services de Toulouse Métropole.
Un incident dont la communauté d’agglomérations considère qu’il permettra de servir d’exemples aux employés municipaux.
« Grâce à ce signalement, les consignes sont rappelées aux agents pour que cette erreur ne se reproduise pas », explique-t-on du côté de Toulouse Métropole.
La collectivité a également tenu à souligner les bonnes pratiques ayant déjà été mises en place dans le cadre de l’entretien des espaces publics :
« Toulouse Métropole a mis en place, de manière volontariste, le Zéro Phyto dans 100 % des 8 cimetières de quartier depuis le 1er janvier 2019 : Croix-Daurade, Lafourguette, Lalande, Lardenne, Montaudran, Pouvourville, Saint-Martin du Touch et Saint-Simon. Celui de Terre Cabade est considéré comme lieu de promenade, le zéro phyto y est appliqué depuis le 1er janvier 2018. »
Des mesures dont Patrick Jimena « prend acte », bien qu’il souhaite aller encore au-delà :
« Pour autant, cette dérogation qui permet d’utiliser du glyphosate dans les cimetières ne devrait pas exister. Il n’est pas impossible que lors du prochain conseil de Toulouse Métropole, je fasse une intervention sur le sujet, notamment pour savoir comment sont gérés les stocks de glyphosate qui restent », conclut l’élu.
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