Cinq jihadistes français condamnés à mort en Irak ont saisi mercredi le Comité contre la torture de l’ONU pour qu’il enjoigne à l’État français d’assurer leur protection consulaire et de les rapatrier en France, a appris l’AFP jeudi auprès de leur avocat.
« Des Français subissent des traitements inhumains et dégradants dans les prisons irakiennes », a déclaré Me Nabil Boudi. « La France est parfaitement informée de cette situation et n’agit pas en conséquence pour y mettre un terme », a-t-il affirmé, ajoutant que la protection consulaire devait « être accordée à tous les Français sans exception ».
Quelques rappels de bon sens :
❌ Une soixantaine de #djihadistes rentrés de Syrie et d’Irak sont aujourd’hui libres en France !
❌ Une femme djihadiste est avant tout une djihadiste. pic.twitter.com/MRaAyL62Vz
— Virginie Duby-Muller (@DubyMuller) November 12, 2019
Ce recours a été déposé au nom de Brahim Nejara, Bilel Kabaoui, Léonard Lopez, Fodil Tahar Aouidate et Mourad Delhomme, condamnés à mort en juin et détenus depuis octobre dans la centrale de haute sécurité d’Al-Roussafa, à Bagdad.
Leur avocat demande « de prendre des mesures provisoires de protection »
Leur avocat demande au Comité, basé à Genève, de « prendre des mesures provisoires de protection au vu de l’urgence de la situation, et ce afin d’éviter qu’un préjudice irréparable ne soit causé aux requérants, victimes d’une absence de protection de la part des autorités françaises ».
Il lui demande aussi de condamner la France pour son refus de les rapatrier et de les juger sur son sol.
A cause de notre justice laxiste, des #djihadistes vont sortir de prison dès 2020 ! Cela ne me gênerait pas qu’on juge un #djihadiste en France s’il était condamné à de la prison à vie.
Soit nous les laissons être jugés en Irak ou en Syrie, soit nous les envoyons aux Kerguelen ! pic.twitter.com/tB8rVie7Gn
Dans une lettre qu’ils ont réussi à envoyer à leurs familles en janvier, publiée par le quotidien français Libération et que l’AFP a pu consulter, Brahim Nejara et Fodil Tahar Aouidate se disent « confrontés à des menaces incessantes, verbales et physiques des milices qui travaillent » dans la prison.
« Certains d’entre nous se sont fait torturer et humilier, la pression est tellement forte qu’il y en a parmi eux qui se sont isolés et se sont mis à parler tout seuls et que la mort leur est préférable », ajoutent-ils.
Un représentant français venu leur rendre visite
Selon eux, le représentant français venu leur rendre visite mi-décembre leur a « répondu qu’il ne pouvait rien faire » pour eux « en souriant ».
« L’ONG Human Rights Watch fait part dans un rapport des recours aux méthodes de +falaka+ qui consistent à frapper les suspects sur la plante des pieds ainsi que de +waterboarding+ ou simulation de noyades », observe l’avocat dans son recours.
Avant les avocats défendaient la veuve et l’orphelin, dans la décadence ambiante, ils défendent le #djihadiste et l’assassin.#Justice #Irak #Macron #LREM #GGRMC #BFMTV @GWGoldnadel @GG_RMC pic.twitter.com/3LJcvytH5W
— Gabriel Bernard (@Bernard80007501) June 4, 2019
Onze Français capturés en Syrie ont été condamnés à mort l’an dernier en Irak et trois autres – dont deux femmes – à la perpétuité pour leur appartenance au groupe jihadiste Etat islamique (EI).
La semaine dernière, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), qui joue un rôle de conseil et de proposition auprès du gouvernement français, a estimé que Paris devait rapatrier ces onze ressortissants.
Le sujet est sensible pour l’exécutif, plusieurs sondages ayant montré l’hostilité de l’opinion au rapatriement de jihadistes.
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