Le Monde et Le Figaro à 3,20 euros, Libération et La Croix à 2,70 euros… Au 1er janvier, presque tous les quotidiens nationaux français ont relevé le prix de vente en kiosque. En cause, la flambée du prix du papier qui se répercute aussi sur les cahiers ou encore l’essuie-tout.
Libération évoquait début janvier « une très forte augmentation » du prix du papier. Celui-ci a bondi de 85% depuis juillet 2021, signalait au Figaro le président du Syndicat national de l’édition, Vincent Montagne.
La hausse est particulièrement visible dans les kiosques, avec une hausse de 10 à 20 centimes du prix des principaux journaux, mais tous les produits à base de papier subissent une augmentation de leur prix de vente depuis un an.
Ces hausses sont la marque de l’augmentation des coûts de production tout au long de 2022, que répercutent aujourd’hui les fabricants et distributeurs sur leurs prix de vente.
Flambée du prix du papier
Les hausses des coûts de l’énergie en 2022 ont particulièrement touché l’industrie du papier, « intense en énergie », comme l’indique à l’AFP Paul-Antoine Lacour, délégué géneral de l’Union française des industries des cartons, papiers et celluloses (Copacel).
Entre 10% et 20% des coûts de production d’une usine de papier sont consacrés au gaz et à l’électricité, détaille-t-il. En moyenne, tous secteurs confondus, dans l’Union européenne, la part de l’énergie dans les coûts de production d’une entreprise est de 1% à 3%.
En outre, le prix du bois, ingrédient de base du papier, reste très élevé puisque les poêles utilisant des granulés de bois, et auxquels ont recours les particuliers pour se chauffer, sont devenus très populaires en 2022, année de crise des hydrocarbures. « C’est le même type de granulé que celui utilisé pour la fabrication du papier », explique M. Lacour.
Une hausse du prix estimée de « 20% à 30% »
Les effets se font sentir aussi en bout de chaîne. Le prix du rouleau d’essuie-tout en grande distribution a augmenté de 26% entre décembre 2021 et décembre 2022, indique le panéliste NielsenIQ. La hausse est de 20% pour le papier toilette, de 7,6% pour les produits d’hygiène féminine et les couches, de 13% pour les mouchoirs et emballages papier, toujours selon NielsenIQ. La rentrée littéraire de janvier est en outre marquée par une augmentation du prix des livres.
Tout au long de 2022, les fabricants de produits à base de papier ont accumulé des hausses de coûts de production qu’il leur était parfois difficile de répercuter sur le prix de vente aux distributeurs, qui refusaient d’infliger une hausse trop subite à leur clientèle.
« Les négociations pour 2022 étaient un peu tendues », se rappelle Guillaume Nusse, PDG de Clairefontaine, qui produit chaque année 26.000 cahiers en papier pour la grande distribution. Mais avant la fin de 2022, son entreprise a pu « répercuter les hausses » lors de renégociations avec les distributeurs à une période où des tensions sur les stocks de papier, dues à l’arrêt des importations en raison du Covid, avaient fait basculer les discussions en faveur des fabricants.
Au global, pour 2022, le patron de Clairefontaine estime à « 20% à 30% » l’augmentation du prix de ses produits dans les rayons des magasins distributeurs.
« Il n’y a pas d’augmentation des prix de vente prévus en 2023 », ajoute-t-il cependant. « Tout va dépendre du prix de l’énergie. Il y a surtout de l’incertitude ».
Les coûts de l’énergie sont en reflux depuis la fin 2022. « Mais ils n’ont pas baissé pour nous car on est sous contrat à prix fixe », explique Emmanuel Coulon, directeur général de Papeco, fabricant français de produits d’hygiène en papier. « La tendance générale est à l’incertitude et à la forte volatilité », résume M. Lacour, de la Copacel.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.