Des manifestations éclatent au Venezuela après des résultats électoraux contestés

La cheffe de file de l'opposition, Maria Corina Machado, a déclaré qu'il existait des preuves de la victoire de son parti sur celui du président Nicolas Maduro

Par Caden Pearson
31 juillet 2024 17:19 Mis à jour: 31 juillet 2024 17:19

Des manifestations ont éclaté au Venezuela le 29 juillet à la suite d’un résultat électoral contesté pour lequel le président Nicolas Maduro et son opposant, Edmundo Gonzalez, ont tous deux revendiqué la victoire.

L’Observatoire vénézuélien des conflits, un groupe de défense des droits, a fait état sur les médias sociaux d’affrontements entre certains manifestants et les forces de sécurité. Le groupe a déclaré que plus de 180 manifestations avaient eu lieu dans 20 des 23 États du pays.

« De nombreux actes de répression et de violence perpétrés par des collectifs paramilitaires et des forces de sécurité ont été signalés », a écrit le groupe dans un message publié le 29 juillet sur la plateforme de médias sociaux X.

Lundi, des manifestants ont démoli une statue d’Hugo Chavez, le mentor de Maduro, élu en 1999 et décédé en 2013. Chavez a inauguré une ère de régime socialiste dans le pays.

Maria Corina Machado, cheffe du parti d’opposition, a déclaré lors d’une conférence de presse tenue lundi que l’opposition avait la preuve que son parti avait battu le parti au pouvoir de Maduro lors de l’élection du 28 juillet.

Elle a ajouté que les 73 % des bulletins de vote accessibles à l’opposition montraient que Gonzalez avait remporté une nette victoire, obtenant plus de deux fois plus de voix que Maduro.

Par ailleurs, les autorités électorales vénézuéliennes ont annoncé lundi que Maduro avait remporté un troisième mandat de six ans, avec 51 % des voix.

Le parti au pouvoir et l’opposition ont tous deux appelé leurs partisans à manifester.

Mme Machado a écrit dans un message X du 30 juillet : « Mes chers Vénézuéliens, demain nous nous rencontrerons ; en tant que famille, organisée, pour démontrer la détermination que nous avons à faire en sorte que chaque vote compte et défende la vérité ».

Jorge Rodriguez, qui est un député du parti au pouvoir et le directeur de campagne de Maduro, a également exhorté ses partisans à se rendre au palais de Miraflores – la résidence officielle du Président – pour soutenir le parti au pouvoir.

Maduro, 61 ans, qui s’est dit favorable à la paix, a déclaré à la télévision publique lundi soir : « Nous avons suivi tous les actes de violence encouragés par l’extrême droite. Je peux dire au peuple vénézuélien que s’ils ont fait du mal, nous agirons ».

« Nous connaissons déjà ce film, alors une fois de plus, c’est avec l’union civile, militaire et policière que nous allons agir. Nous savons déjà comment ils fonctionnent. »

Les États-Unis considèrent que la réélection de Maduro en 2018 est frauduleuse. Il a succédé à Hugo Chavez après la mort de l’ancien dirigeant en 2013. Maduro a été qualifié de dictateur par des dirigeants du monde entier.

Les partisans de l’opposition espéraient qu’un changement de gouvernement leur éviterait un nouveau mandat de six ans pour Maduro.

Sous sa direction, l’économie du Venezuela s’est effondrée, un tiers de la population a émigré et les relations diplomatiques se sont détériorées. Les États-Unis, l’Union européenne et d’autres pays ont imposé des sanctions au pays, paralysant son industrie pétrolière en difficulté.

L’administration Biden a accordé à Maduro un allègement des sanctions pétrolières de l’ère Trump, ainsi que d’autres formes de mesures compensatoires, en échange de sa promesse d’organiser des élections équitables contrôlées par des observateurs internationaux neutres.

La cheffe de l’opposition Maria Corina Machado et le candidat à la présidence Edmundo Gonzalez se donnent la main lors d’une manifestation contre le résultat de l’élection présidentielle, le 30 juillet 2024 à Caracas, au Venezuela. (Alfredo Lasry R/Getty Images)

Les États-Unis, les Nations unies et d’autres pays ont demandé au Conseil national électoral vénézuélien de publier le décompte complet des votes dans les circonscriptions.

Un fonctionnaire de l’administration Biden a déclaré à la presse le 29 juillet que les chiffres indépendants dont il disposait étaient « en désaccord » avec les résultats annoncés par les autorités vénézuéliennes.

Le fonctionnaire a déclaré qu’en cas de résistance à la transparence, « je pense que cela devient très problématique quand il s’agit de la capacité des États-Unis ou d’autres membres de la communauté internationale à juger si ces élections étaient en fait inclusives et crédibles ».

Le 29 juillet, John Kirby, conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche, a déclaré que les Vénézuéliens avaient voté dans un environnement totalitaire, ce qu’il a qualifié d’admirable. Il a ajouté que les États-Unis étaient préoccupés par le fait que les résultats des élections ne reflétaient pas « la volonté et le vote du peuple vénézuélien ».

Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré aux journalistes à New York que le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « appelle à une transparence totale et encourage la publication en temps voulu des résultats des élections et de leur répartition par bureau de vote ».

Selon le parti d’opposition vénézuélien, 2,75 millions de voix ont été exprimées en faveur de Maduro et 6,27 millions pour son adversaire, Edmundo Gonzalez.

Ces chiffres contrastent fortement avec ceux de l’autorité électorale, qui a déclaré Maduro – le président sortant – vainqueur avec 5,15 millions de voix (51 %). Quant à Gonzalez, l’autorité électorale a affirmé qu’il avait obtenu 4,45 millions de voix (44 %).

Avec Reuters

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