Plus de 300 institutions, principalement financières, lancent un nouvel appel ce mardi pour que les entreprises les plus polluantes se fixent un objectif de réduction de leur empreinte carbone.
À l’initiative de l’organisation internationale à but non-lucratif CDP (anciennement Carbon Disclosure Project), ces institutions, qui représentent 37.000 milliards de dollars d’actifs et d’achats annuels à des sous-traitants, lancent un troisième appel pour que les entreprises avec qui elles font affaire se fixent un objectif climatique « fondé scientifiquement », selon un communiqué publié mardi.
La Banque européenne d’investissement, Allianz Global Investors, UBS ou encore Nomura AM sont parmi les signataires de l’appel, dont le nombre a augmenté de 30% par rapport à l’année dernière.
Le net zéro émission carbone en ligne de mire
L’objectif est de pousser les entreprises à faire valider leur trajectoire de réduction des émissions carbone pour respecter l’accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique par l’initiative Science Based Targets (SBTi), qui fait référence sur la question.
Le chimiste allemand BASF, le détaillant chinois JD.com, la compagnie aérienne australienne Qantas sont parmi 1.000 entreprises destinataires de cet appel. 381 entreprises ont engagé les démarches auprès du SBTi à la suite de l’appel depuis 3 ans, selon le CDP.
Au-delà de l’impact sur le climat, les entreprises ont un intérêt propre à cela, selon Laurent Babikian, directeur mondial des marchés de capitaux pour CDP.
« De plus en plus d’institutions financières sont engagées dans des alliances » prônant le net zéro émission carbone d’ici 2050, remarque-t-il auprès de l’AFP. Or, « elles vont avoir besoin d’entreprises à qui prêter » ou investir, tout en respectant leurs objectifs, et ce seront les entreprises dont la trajectoire de réduction des émissions carbone sera validée, estime-t-il.
« Il y a un effet d’entraînement »
Les multinationales ont aussi intérêt à faire pression sur leurs sous-traitants, car elles sont aussi responsables des émissions dites de scope 3 de leurs produits, qui prend en compte toute la chaîne de valeur.
S’ « il y a un effet d’entraînement » à participer et que « toutes les entreprises connaissent » désormais le moyen de faire approuver leur trajectoire carbone, « il faut faire beaucoup plus », souligne M. Babikian.
Près de la moitié (44%) de l’indice boursier mondial MSCI All Country World n’a toujours pas mis en place d’objectifs crédibles en matière de climat, regrette CDP.
En 2023, le SBTi commencera à dire si les entreprises validées sont en ligne avec la trajectoire qu’elles ont annoncée.
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