Une quinzaine de militantes féministes et musulmanes, accompagnées de personnes transgenres, ont provoqué la fermeture d’une piscine à Paris dimanche après s’être baignées en maillot deux pièces et en burkini, pour protester contre l’interdiction de ce maillot de bain couvrant controversé.
Le petit groupe a pénétré dans une piscine du 11e arrondissement et cinq femmes musulmanes se sont baignées en burkini, soutenues par d’autres militantes féministes en maillots une ou deux pièces, mais aussi des personnes transgenres et des hommes membres du collectif créé pour l’occasion, a constaté un journaliste de l’agence France Presse (AFP).
« On se baignera, on se baignera ! Même si les racistes veulent pas, nous on se baignera ! » : leurs chants militants ont été accueillis avec des regards tantôt amusés, tantôt indignés des autres nageurs.
L’opération coup de poing a provoqué l’intervention des maître-nageurs, puis celle de la police, sans véritable heurt. Après une trentaine de minutes, la direction a fait fermer la piscine et les militantes sont reparties en déployant une banderole avec le slogan, « piscine pour toutes, stop islamophobie ».
« Le but, c’est d’accéder à la piscine en tant que femmes musulmanes qui portons le voile », a déclaré à l’AFP Nargesse (sans donner son nom de famille), 27 ans, avant de se baigner en burkini.
« On veut revendiquer notre choix de le porter et de pouvoir continuer à avoir nos loisirs sans qu’on puisse être importunées par des règlements discriminants », a ajouté la jeune femme, en dénonçant « la montée des idées islamophobes ».
Une action du même type à Grenoble mi-juin avait suscité une polémique nationale. Le Premier ministre Édouard Philippe avait estimé que les règles des piscines publiques doivent être respectées, et qu’« aucune conviction religieuse » ne pouvait être prise en compte pour y déroger.
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