La corruption parmi les fonctionnaires du Parti communiste chinois (PCC) est presque omniprésente. Parmi les nombreux cas de corruption signalés par les autorités, certains sont particulièrement révélateurs de la situation générale en Chine.
De nombreux cas en témoignent, même parmi les fonctionnaires censés réprimer la corruption.
Liu Lixian, âgé de près de 70 ans, était l’ancien chef adjoint de l’équipe d’inspection du Comité central du PCC, et directeur adjoint du bureau de lutte contre la corruption et les malversations du Parquet populaire suprême, mais il fait actuellement l’objet d’un procès pour corruption présumée.
Depuis mars 2014, Liu Lixian était le chef adjoint de la 11e équipe d’inspection du Comité central du PCC. Entre 2014 et 2017, il a participé à neuf séries d’inspections et a été neuf fois chef adjoint de l’équipe d’inspection.
En septembre de l’année dernière, Liu Lixian s’est soudainement « présenté volontairement aux autorités » et a été exclu du Parti en janvier de cette année.
Un rapport de la Commission centrale d’inspection disciplinaire (CCDI) et de la Commission de supervision de l’État a dénoncé les violations de la loi commises par Liu Lixian, l’utilisation de son pouvoir comme outil d’enrichissement personnel, les arrangements d’achat de pouvoir et l’acceptation illégale d’énormes sommes d’argent et de biens.
Le rapport indique également que Liu Lixian a « perdu ses idéaux et ses convictions, abandonné sa mission initiale », qu’il a été « déloyal et malhonnête envers le Parti » et qu’il a « acquis illégalement une identité étrangère [citoyenneté] et l’a dissimulée pendant longtemps ».
La Chine ne reconnaît pas la double nationalité. La déclaration officielle n’a pas révélé l’autre nationalité de Liu Lixian.
Un fonctionnaire emprisonné dénonce d’autres personnes
Hu Jianyong, ancien chef du Parti du comté de Yudu, dans la province de Jiangxi, a été condamné à la prison à vie en 2012 pour avoir accepté des pots-de-vin, pour corruption et pour le délit d’origine inexpliquée de grandes quantités de biens personnels. Il a en outre dénoncé plus de 300 personnes pendant son incarcération.
Dans ses lettres de dénonciation, il indiquait en détail quelles personnes lui avaient offert quels cadeaux et à quel moment, ainsi que les cadeaux qu’il avait offerts à d’autres en retour.
La peine de Hu Jianyong a été réduite à trois reprises en raison de ses « actes méritoires » de dénonciation d’autres fonctionnaires et de son « comportement repentant ».
Des sommes colossales d’argent sale
Liu Zhigeng, ancien vice-gouverneur de la province de Guangdong et ancien maire de Dongguan, a été condamné à la prison à vie en mai 2017 pour avoir accepté des pots-de-vin. Il se distingue par l’ampleur de sa corruption.
La CCDI a gelé un certain nombre de comptes bancaires chinois et étrangers au nom de Liu Zhigeng et de ses amis et parents, avec des dépôts totalisant 37 milliards de yuans (environ 5,2 milliards d’euros au taux de change de l’époque).
La CCDI a également perquisitionné certaines de ses résidences à Pékin, Shanghai et dans cinq autres provinces et a trouvé des obligations chinoises et étrangères d’une valeur de 51 milliards de yuans (environ 7,17 milliards d’euros). Elle a confisqué environ 300 propriétés d’une valeur totale de 1,7 milliard de yuans (environ 220 millions d’euros), des antiquités et des tableaux d’une valeur de 1 milliard de yuans (environ 130 millions d’euros), ainsi que 60 voitures, des vins chinois et étrangers de grande valeur, de l’or et de l’argent, et de l’argent liquide en monnaie chinoise et en devises étrangères. Le montant total s’élève à 90,7 milliards de yuans (environ 13,9 milliards de dollars ou 11,76 milliards d’euros), selon les médias d’État chinois.
Certains internautes ont comparé l’énorme somme d’argent sale à celle que l’Alliance des huit nations – la Russie, la France, le Japon, l’Empire britannique, l’Allemagne, les États-Unis, l’Italie et l’Autriche-Hongrie – a exigée du gouvernement Qing à la suite de la rébellion des Boxers de 1900, qui s’opposait à la présence d’étrangers.
La coalition a envahi la Chine et écrasé la rébellion des Boxers, ce qui a également entraîné l’effondrement de l’armée des Qing. Finalement, le gouvernement Qing a signé le traité de Hsinchou avec 11 pays, dont les huit nations de la coalition militaire. Le traité stipulait que l’empire Qing paierait un total de 450 millions de taels d’argent (équivalant à 16,785 milliards de grammes), ce qui équivalait à 333 millions de dollars à l’époque.
Sur la base du prix international actuel de l’argent, soit 0,89 dollar par gramme, l’argent versé à titre d’indemnité équivaut à 14,9 milliards de dollars. Le détournement de Liu Zhigeng est comparable à ce montant.
Le plus corrompu d’entre eux ?
Beaucoup d’autres personnes sont encore plus corrompues que Liu Zhigeng. Il est communément admis qu’en Chine, la famille la plus corrompue est celle de l’ancien dictateur du PCC, Jiang Zemin.
L’industriel hongkongais Elmer Yuen Gong-yi a révélé à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times en 2020 que, selon certaines analyses prudentes, les actifs des hauts fonctionnaires chinois en dehors de la Chine étaient estimés à 10.000 milliards de dollars. La famille de Jiang Zemin, avec environ 1000 milliards de dollars d’actifs à l’étranger, en détient la plus grande part.
Bernard Arnault, l’homme le plus riche du monde et PDG de LVMH, possède actuellement une valeur nette de 231 milliards de dollars. En d’autres termes, la richesse illégitime estimée de la famille de Jiang Zemin est plus de quatre fois supérieure à celle de l’homme le plus riche du monde.
Le plus grand fonctionnaire corrompu des 5000 ans d’histoire de la Chine serait Heshen (1717-1799), ministre en chef du cabinet de la dynastie Qing. Selon les documents historiques relatifs à la confiscation de la maison de Heshen, celui-ci aurait détourné un total de 1,1 milliard de taels d’argent. Cela a valu à Heshen le titre de « personne la plus corrompue de tous les temps ».
Les 1,1 milliard de taels d’argent de Heshen valent aujourd’hui environ 36,5 milliards de dollars américains, ce qui reste inférieur de deux ordres de grandeur à la richesse estimée détournée par la famille de Jiang Zemin.
Un terrain propice à la corruption
Depuis le début de la campagne anticorruption menée par Xi Jinping il y a plus de dix ans, plus de 600 hauts fonctionnaires au-dessus du niveau provincial corrompus sont tombés en disgrâce, et plus de cinq millions de cadres du Parti ont fait l’objet d’une enquête.
Yuan Hongbing, ancien professeur de droit à l’université de Pékin et aujourd’hui dissident vivant en exil en Australie, a récemment déclaré à Epoch Times qu’il avait appris d’initiés que Xi voulait à l’origine blâmer Jiang pour la corruption généralisée du PCC, mais qu’il avait dû mettre cette idée en veilleuse parce que les fonctionnaires qu’il a personnellement sélectionnés ne sont pas non plus irréprochables.
Pourquoi la corruption est-elle omniprésente au sein du PCC ? Dans un éditorial spécial publié le 2 avril, le journal en langue chinoise d’Epoch Times a souligné que le Parti lui-même est à l’origine du problème. Le PCC dirige tout et dispose d’un pouvoir absolu, sans être limité par aucun mécanisme indépendant ni aucune valeur morale humaine, ce qui en fait un terrain fertile pour le développement de la corruption.
Olivia Li a contribué à la rédaction de cet article.
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