« Occupez-vous de nos salaires, pas de la PMA sans père »: des associations, dont la Manif pour tous, opposées au projet de loi bioéthique, ont manifesté lundi devant l’Assemblée nationale avant l’examen du texte en deuxième lecture par les députés, en fin de journée.
Membres du collectif « Marchons Enfants », ils sont une vingtaine à s’être déguisés en serveur, cuisinier, poissonnier, gilet jaune, étudiant ou encore médecin. Soit ces Français qui seraient « les oubliés » de l’exécutif et du Parlement, dont la priorité, selon eux, n’est pas d’affronter la crise socio-économique mais de profiter de l’été et du contexte sanitaire pour faire voter un projet de loi « ni bio, ni éthique ».
« Occupez-vous de la crise, pas d’une loi qui divise », « la priorité c’est d’avoir un métier », ont-ils scandé, entre autres slogans, lors d’une action seulement ouverte à la presse, à l’adresse des députés, appelés à se « réveiller » et à voter contre le projet de loi bioéthique, qui étend notamment la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes seules et aux couples de femmes.
Le texte comprend aussi une ouverture de l’accès aux origines pour les personnes nées grâce à un don de sperme ou encore l’autoconservation des ovocytes et la recherche sur les cellules souches embryonnaires.
En octobre 2019 en première lecture, il avait été adopté au terme de deux semaines et demie d’échanges passionnés. Le Sénat l’avait ensuite validé en février mais modifié, limitant notamment le remboursement par la Sécurité sociale à la seule PMA à « caractère médical ».
« Les promoteurs de ce projet de loi parlent d’un changement de civilisation. Et bien, un changement de civilisation ne se fait pas en plein été, à la va-vite, sans l’annoncer aux Français (…) Ce sont des questions fondamentales sur lesquelles il faudrait pouvoir s’exprimer massivement, or aujourd’hui le débat démocratique est extrêmement contraint par le contexte actuel », a déclaré à l’AFP Ludovine de La Rochère, présidente de la Manif pour tous.
Sur le fond, ce projet de loi comprend selon elle des mesures « désastreuses sur les plans anthropologique et éthique », priverait « volontairement un enfant de père toute sa vie », créerait « une filiation fictive », ouvrirait la voie à la GPA (gestation pour autrui) et utiliserait « les moyens de la Sécurité sociale et de la médecine pour réaliser nos désirs individuels et non pas traiter nos pathologies ».
Caroline Roux, déléguée générale adjointe de l’association Alliance Vita, a de son côté dénoncé « l’emballement et l’irresponsabilité du gouvernement à faire passer en urgence une loi » qui intensifierait « la manipulation du vivant ».
Enfin, selon Bertrand Lionel-Marie, secrétaire général des Associations familiales catholiques, « les Français ne veulent pas de ce Tchernobyl de la procréation ».
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