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Des parlementaires appellent à une « véritable politique publique de l’IA » en France

décembre 4, 2024 12:18, Last Updated: décembre 4, 2024 18:05
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La France doit mettre en place une « véritable politique publique » de l’intelligence artificielle (IA), pilotée au plus haut niveau de l’État, préconise un rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), dévoilé mercredi.

« Plutôt que d’annoncer une stratégie sans objectifs, sans gouvernance et sans outils de suivi », il convient de déployer « une véritable politique publique de l’IA » avec des objectifs et des moyens, assènent le député Alexandre Sabatou (RN), le sénateur Patrick Chaize (LR) et la sénatrice Corinne Narassiguin (PS), auteurs du rapport.

S’ils saluent la nomination d’une secrétaire d’État à l’IA, Clara Chappaz, qui a pris ses fonctions en septembre, les rapporteurs invitent le gouvernement « à aller plus loin » et « à définir un pilotage stratégique de la politique publique de l’intelligence artificielle au plus haut niveau avec une coordination interministérielle. »

18 recommandations

Le rapport de plus de 300 pages, intitulé « ChatGPT, et après ? Bilan et perspectives de l’intelligence artificielle », issu de la saisine de l’OPECST par l’Assemblée nationale et le Sénat en juillet 2023, fait 18 recommandations.

Parmi celles-ci : la garantie du contrôle des données issues de la culture française et la création de jeux de données autour des cultures francophones, le développement d’une filière française ou européenne autonome sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’intelligence artificielle, le lancement de grands programmes de formation à l’IA à destination des scolaires, actifs et du grand public.

« Il vaut mieux une bonne IA chez soi qu’une très bonne IA chez les autres », a ainsi déclaré Alexandre Sabatou lors d’une conférence de presse de présentation mercredi.

« Démystifier l’intelligence artificielle »

Les rapporteurs suggèrent aussi l’organisation d’un « Grenelle de l’IA » afin de lancer un dialogue social autour de cette technologie et de ses enjeux. Ils jugent indispensable « de démystifier l’intelligence artificielle » face aux « représentations catastrophistes » véhiculées par le cinéma et la science-fiction. Le suivi et l’évaluation régulière de la politique nationale en matière d’IA pourraient être confiés à l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, propose le rapport.

Les parlementaires livrent aussi des recommandations spécifiques pour le sommet sur l’intelligence artificielle organisée par le gouvernement à Paris les 10 et 11 février.

L’événement pourrait être l’occasion de rationaliser la gouvernance mondiale en créant une institution spécialisée sous l’égide de l’ONU, dont les « compétences s’étendraient de la coordination internationale de la régulation de l’IA à la lutte contre la fracture numérique mondiale ».

« Il faut profiter du sommet pour annoncer le lancement d’un grand programme européen de coopération en IA », démarche envisagée depuis 2017, qui réunirait « au moins la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie et l’Espagne », détaille le rapport.

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