Des milliers de partisans d’une coalition de paramilitaires dominée par les pro-Iran, le Hachd al-Chaabi, ont investi jeudi la place Tahrir de Bagdad, suscitant l’inquiétude des manifestants qui y conspuent depuis deux mois le pouvoir et son parrain iranien.
Interloqués, les manifestants n’ont pas réagi dans l’immédiat à l’arrivée de ces milliers d’hommes, a constaté un correspondant de l’AFP.
Les partisans du Hachd al-Chaabi – désormais intégré à l’Etat irakien – brandissaient des drapeaux de leur mouvement, mais aussi des portraits de combattants du Hachd tués face aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
D’autres brandissaient des portraits du grand ayatollah Ali Sistani, figure tutélaire de la politique irakienne, à l’appel duquel le gouvernement a récemment démissionné.
Contestation marquées par 430 morts et 20.000 blessés
Ils se sont mêlés aux manifestants dans le campement sur la place, épicentre d’un mouvement de contestation marqué depuis deux mois par près de 430 morts et 20.000 blessés.
Aucun incident n’a été cependant signalé entre les deux camps à la mi-journée.
Dans le sud du pays, également en révolte depuis deux mois, les manifestations ont gagné jeudi en ampleur, les proches de victimes de la répression et les tribus se joignant aux défilés pour réclamer justice et la fin des violences, ont constaté des correspondants de l’AFP.
Nombreux proches de victimes réclamaient justice
A Nassiriya, où la répression a fait une vingtaine de morts en quelques heures la semaine dernière, les centaines de manifestants du campement du centre-ville ont été rejoints par des délégations des tribus de la province.
A Diwaniya, une autre ville du Sud, des milliers de manifestants se sont regroupés sur le campement occupé jour et nuit depuis des semaines. Parmi eux, de nombreux proches de victimes de la répression réclamaient justice.
Beaucoup ont déposé plainte pour « homicide avec préméditation » et attendent désormais le jugement des officiers et des membres des forces de l’ordre accusés d’être impliqués dans la répression, alors qu’un tribunal de la ville devait rendre son verdict jeudi, a rapporté un correspondant de l’AFP sur place.
« Nous avons des vidéos et des témoignages »
« L’Etat fait clairement traîner les choses », accuse Assaad Malak, frère d’un manifestant tué début octobre, alors que « nous avons des vidéos et des témoignages ». « Il faut infliger les peines les plus sévères aux officiers et aux policiers », plaide-t-il auprès de l’AFP.
Dimanche, le tribunal de Kout, une autre ville du Sud, avait condamné à mort un officier de police accusé d’avoir tué des manifestants dans le premier verdict rendu depuis le début de la contestation le 1er octobre.
Une grève générale se poursuit à Diwaniya, où de nombreux étudiants et professeurs d’université manifestent jeudi.
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