Des personnages similaires dans les anciennes cultures chinoise et amérindienne

25 août 2015 10:42 Mis à jour: 17 octobre 2015 23:43

 

Des personnages de certaines cultures anciennes se déplaçaient littéralement à reculons pour attirer l’attention des gens autour d’eux sur l’importance à accorder littéralement à leur propre progression ou régression.

Zhang Guo Lao

En Chine, Zhang Guo Lao, un ermite taoïste de la dynastie Tang (618-907), montait son âne à l’envers pour montrer aux gens combien leur manière d’être était rétrograde. D’après ce taoïste, ce que la plupart des gens considéraient comme avancer (obtenir des richesses, satisfaire différents désirs) correspondait à reculer, loin de la façon dont des êtres humains devraient vivre. Il expliquait que les principes sont souvent inversés lorsque l’on suit une voie spirituelle.

Bien que Zhang soit un important personnage des légendes chinoises, des documents historiques suggèrent qu’il a bel et bien existé. Il serait né autour de 2200 av. J.-C.

Il est dit que des puissants tentèrent de lui soutirer le secret de l’immortalité qu’il possédait. Il ne les aurait pas rencontrés, gardant son secret. Mais il accepta de rencontrer un empereur dont le cœur était sincère et qui recherchait la sagesse du Tao, ancienne tradition spirituelle chinoise.

Il y a dans l’histoire une autre leçon du déplacement à reculons de Zhang. Un jour, Zhang fut convoqué au palais impérial pour faire la démonstration du déplacement à reculons de son âne. L’âne recula de façon si assurée et régulière que l’empereur le récompensa avec du vin. L’âne se changea aussitôt en papier. Zhang expliqua que c’était en réalité un âne de papier animé par la magie et que le vin l’avait fait retourner à sa forme originelle.

« Ce qui est vrai demeure et le faux ne durera pas », affirma-t-il.

Heyoka

De même, existe dans la culture des Amérindiens un personnage connu sous le nom de « heyoka » qui montait un cheval à l’envers, portait ses vêtements à l’envers, et faisait généralement tout à l’envers.

Le heyoka n’était pas une seule personne, mais plusieurs personnes réelles choisies pour remplir ce rôle spirituel au sein de la communauté.

Le docteur Steven Mizrak, professeur adjoint au sein du département d’études mondiales et socioculturelles de l’université internationale de Floride, explique dans un article intitulé L’oiseau tonnerre et le Filou :

« Les heyoka, ou clowns sacrés, étaient généralement peu nombreux, mais se trouvaient dans presque chaque clan [du Lakota]. Les heyoka étaient contrariés, parlant et marchant souvent à reculons. Ils agissaient de façon ridicule, obscène et comique, surtout lors des cérémonies sacrées. Ils passaient pour des êtres intrépides, ne ressentant pas la douleur, capables de saisir un morceau de viande dans une marmite d’eau bouillante ».

On pensait que les heyoka étaient au-delà des concepts humains et qu’ils étaient en contact avec le divin. Leurs actions à l’envers étaient destinées à choquer les gens dans l’évaluation de leurs idées préconçues. Selon Dr Mizrak, « dans sa culture, le heyoka joue des tours aux autres, non pas pour les embarrasser ou les faire paraître stupides, mais pour leur montrer de quelle manière ils pourraient commencer à être plus intelligents ».

« Chaque fois qu’ils interrompaient la solennité d’une cérémonie, les gens le prenaient comme une admonestation à voir au-delà de la littéralité du rituel et percer les mystères plus profonds du sacré. »

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