Enfants délinquants : des policiers marocains pour « renvoyer chez eux » les mineurs incontrôlables de la Goutte d’Or

21 juillet 2018 15:18 Mis à jour: 22 juillet 2018 12:40

Une solution peu orthodoxe, mais sans doute nécessaire. Des policiers marocains ont fait le déplacement jusqu’à Paris pour identifier des mineurs migrants, en errance dans le quartier de la Goutte d’Or. D’après la Chancellerie, ces enfants, connus pour leurs violences par les services de police, pourraient être rapatriés en fonction du travail des policiers sur place.

La situation des enfants des rues du quartier populaire de la Goutte d’Or, dans le XVIIIe arrondissement, inquiète les autorités depuis l’arrivée des premiers mineurs en 2016. Souvent très jeunes, abîmés par la drogue et agressifs, ils vivent de larcins et dorment dans des squares, refusant toute main tendue. La plupart viennent du Maroc. Ils ont traversé le détroit de Gibraltar, l’Espagne, pour finir au quartier du XVIIIe arrondissement, élisant leur QG au petit square Alain-Bashung.

Ils passent leurs journées à commettre larcin sur larcin, sont décrits imprévisibles et violents par les riverains. Certains habitants décrivent des scènes de violence quotidienne, comme un enfant en sang tabassé par ses camarades, des cris et insultes. Ils décrivent des enfants « totalement ingérables ». Le patron d’une boucherie, qui les voit tous les jours passer sous sa vitrine, explique n’avoir «jamais vu ça»«Des enfants à la rue, complètement drogués du matin au soir ! », s’enflamme-t-il. Comment peut-on laisser ça sans rien faire ? Et ce sont les plus jeunes les pires : on ne compte plus les agressions. J’ai même dû mettre une passante à l’abri dans mon magasin. Ils volent, ils cassent, ils se battent entre eux… Personne n’ose plus traverser le jardin.»

« Ces jeunes représentent une part très importante de l’activité de la permanence pénale du parquet des mineurs de Paris. Ils refusent en général les prises en charge et fuguent des dispositifs de placement », a précisé le ministère de la Justice. Ayant cumulé 813 gardes à vue en 2017, la police et la mairie manquent visiblement de solutions. L’association Hors la rue a essayé de prendre le contact, mais l’éducateur arabophone a avoué son impuissance. « Comme ils sont en nombre, ils font peur. Des fois on entend une femme qui pleure : « Ils m’ont volé mon portable »… Ce sont des loups, ils n’ont peur de rien », commente un commerçant au micro de France 2.

Cette situation a conduit Paris et Rabat « à renforcer leur coopération », a fait valoir la Place Vendôme. C’est ici que les policiers marocains interviennent. Selon la Chancellerie, « cette mission se donne pour objectifs de réaliser, sous l’autorité et avec l’appui des services de police et de justice français, l’identification des jeunes » placés en garde à vue ou présentés à un juge. Elle tentera « de rétablir, en lien avec les autorités au Maroc, les liens familiaux, et quand cela s’avérera possible, d’envisager le retour de ces jeunes au Maroc, s’il est établi que ce retour correspond à l’intérêt supérieur de l’enfant », a ajouté cette source.

Quand ces enfants des rues « sont interpellés, on en profite pour les faire auditionner par des policiers marocains et ce, sans avocat présent. C’est contraire au droit et proprement scandaleux », a réagi auprès de l’AFP Me Emmanuel Daoud. « La situation est difficile, mais la réponse relève d’une opération quasi clandestine qui ne fait pas honneur au ministre de l’Intérieur » Gérard Collomb, a affirmé l’avocat parisien. Pour Me Daoud, « ces enfants étaient déjà dans la rue » avant d’arriver à Paris, « victimes de violences intrafamiliales » voire « aux mains de réseaux de traite d’êtres humains ».

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