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Des rivières françaises polluées aux détergents, insecticides, herbicides et médicaments aux impacts possibles sur les milieux naturels

octobre 22, 2021 15:02, Last Updated: octobre 23, 2021 13:00
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Des rivières françaises sont polluées par des détergents, insecticides, herbicides et médicaments, avec des impacts possibles sur les milieux naturels, selon deux études de l’Ineris et de l’office français de la biodiversité (OFB).

Elles ont évalué, en coopération avec les agences de l’eau, les concentrations de 141 contaminants organiques sur 1600 sites dans des rivières, lacs, fleuves ou littoral en métropole comme en Outre-Mer entre 2016 et 2018.

Les chercheurs se sont concentrés sur des substances très émergentes comme « des surfactants, qu’on retrouve dans les détergents – shampoings, gels douche, produits de nettoyage – et des biocides qu’on retrouve dans certains cosmétiques ou des produits pour les animaux comme les colliers anti-puces », a expliqué Azziz Assoumani à l’AFP, ingénieur d’étude et de recherche à l’Ineris.

« Les études ne sont pas liées à la santé humaine » car elles ne portent pas sur l’eau potable, a-t-il précisé.

Il en ressort que « la grande majorité (122) ne présentait pas de dépassement de seuils écotoxicologiques, ou de façon exceptionnelle sur un nombre limité de sites (moins de 5%) », selon un communiqué.

Pour autant, « pour les 19 contaminants restants, des impacts chroniques ou des effets sub-létaux sur les populations aquatiques ne peuvent pas être exclus ». « Ces contaminants sont essentiellement des résidus de détergents (jusqu’à 95% des sites avec dépassement des seuils), d’insecticides (jusque 40%), d’herbicides (jusque 25%) ou de médicaments (jusque 20%) », précise le communiqué.

« Sur quelques sites très contaminés, les concentrations de certains composés (résidus de détergents ou de biocides) peuvent dépasser de 10, voire 100 fois les valeurs de seuils d’impact chronique, laissant augurer de possibles impacts aigus sur la biodiversité locale », mettent en garde l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques) et l’OFB.

Les seuils correspondent à « des niveaux de concentration à partir desquels il peut y a avoir un effet ou pas sur un des niveaux trophiques du milieu aquatique », c’est-à-dire sur êtres vivants de ce milieu, a précisé Lauriane Greaud, directrice des programmes Aquaref.

« L’objectif de ces études exploratoires est à terme de réglementer les substances qui auront été identifiées comme les plus préoccupantes et de faire en sorte de trouver les moyens d’actions adaptés », a-t-elle ajouté.

Ces substances peuvent provenir d’usages domestiques, de l’industrie, de l’agriculture ou des transports et peuvent se retrouver dans la nature via les rejets des stations de traitement des eaux usées ou le lessivage des sols agricoles ou urbains par les pluies.

Ces substances dites micropolluants « sont connues ou suspectées pour leurs effets néfastes sur la santé humaine ou sur les écosystèmes à très faible concentrations », selon le communiqué.

 


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