SANTé

Des scientifiques découvrent une nouvelle méthode pour prévenir la perte de vision liée à l’âge

La stimulation d'une protéine liée au vieillissement protège contre la dégénérescence maculaire liée à l'âge
juillet 2, 2024 21:58, Last Updated: juillet 3, 2024 1:22
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Des chercheurs, qui étudient les causes potentielles de la dégénérescence maculaire liée à l’âge, ont découvert qu’une protéine spécifique pourrait être la clé d’un traitement efficace de cette maladie. Cette maladie touche environ 20 millions d’Américains et selon l’Inserm, cette maladie concerne environ 8 % de la population en France, mais sa fréquence augmente largement avec l’âge, 25 à 30 % des plus de 75 ans étant concernés.

Une étude, publiée le 5 juin dans Science Translational Medicine, a montré qu’en stimulant la protéine IRAK-M, on protège la rétine et on peut prévenir la maladie ou en arrêter la progression.

Andrew Dick, professeur d’ophtalmologie à l’université de Bristol, en Angleterre, a déclaré dans un communiqué de presse que cette nouvelle option thérapeutique peut protéger de manière significative contre cette maladie débilitante. Selon lui, cette découverte est la première approche de la recherche sur la dégénérescence maculaire à analyser les études du génome, afin d’identifier les gènes associés aux maladies.

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une maladie qui affecte la vision centrale mais provoque rarement la cécité. C’est la cause la plus fréquente de perte de vision grave chez les personnes âgées de 50 ans et plus. La DMLA peut commencer par une vision floue ou la vision persistante d’un point noir, et évoluer jusqu’à ce que la vision centrale ne soit plus utilisable.

Les facteurs de risque de la maladie sont le tabagisme et l’hypertension artérielle. On pense que la DMLA est due à divers facteurs liés à l’environnement et au mode de vie, mais la cause exacte n’a pas été identifiée.

La macula est la zone centrale de la rétine, le tissu nerveux situé à l’arrière de l’œil, qui transmet les images au cerveau par l’intermédiaire du nerf optique. Il n’existe pas de traitement curatif de la DMLA, mais certains traitements ont permis de prévenir la maladie ou son évolution.

Un nouveau moyen de prévenir la maladie oculaire

Les chercheurs ont découvert que l’augmentation des niveaux de la protéine dans la rétine protège contre sa dégénérescence. Dans leur étude, ils indiquent avoir identifié IRAK-M comme une protéine clé qui combat les agents pathogènes dans l’épithélium pigmentaire rétinien, la couche de cellules située sous la rétine et qui contribue au bon fonctionnement de cette dernière.

Ils ont constaté que la présence de cette protéine diminuait dans l’épithélium pigmentaire rétinien à mesure que l’âge augmentait chez l’homme et la souris, et qu’elle était encore réduite par la maladie. La stimulation de la protéine protège les cellules de l’épithélium pigmentaire rétinien contre les processus inflammatoires qui se produisent dans la DMLA, « ce qui suggère un traitement potentiel de la dégénérescence rétinienne », ont déclaré les chercheurs dans leur étude.

« Notre nouvelle approche s’attaque non seulement aux multiples voies impliquées dans le traitement de la DMLA, mais elle offre également la stratégie la plus convaincante et la mieux étayée disponible aujourd’hui », a déclaré le Dr Ying Kai Chan, membre de l’équipe de recherche, dans le communiqué de presse.

En raison de l’importance de cette découverte et de cette maladie, le Dr Chan a cofondé Cirrus Therapeutics, une société pharmaceutique, afin de développer des traitements connexes pour les maladies oculaires. Le Dr Dick, qui est également directeur de l’Institut d’ophtalmologie de l’University of College London, est le cofondateur de Cirrus Therapeutics.

Une protéine liée à la maladie

En 2022, une équipe de recherche du Sanford Burnham Prebys Medical Discovery Institute (Institut de recherche médicale aux États-Unis), a publié une étude sur la découverte de la structure d’une protéine présente dans le sang, liée à la dégénérescence maculaire et à d’autres maladies liées à l’âge.

« Les protéines du sang sont soumises à une pression constante et changeante en raison des différentes façons dont le sang circule dans le corps », a déclaré dans un communiqué de presse Francesca Marassi, professeur à Prebys Medical et chef de l’équipe de recherche. « Par exemple, le sang circule plus lentement dans les petits vaisseaux sanguins des yeux que dans les grandes artères du cœur. Les protéines sanguines doivent être capables de répondre à ces changements, et cette étude nous donne des informations fondamentales sur la façon dont elles s’adaptent à leur environnement, ce qui est essentiel pour cibler ces protéines en vue de futurs traitements. »

Les chercheurs se sont concentrés sur la vitronectine, qui circule à une concentration élevée dans le sang, parmi des centaines de protéines. Ils ont constaté qu’elle est « un acteur clé dans de nombreuses maladies liées à l’âge », mais surtout dans la dégénérescence maculaire. La vitronectine est également présente dans le cholestérol.

« Cette protéine est une cible importante pour la dégénérescence maculaire car elle s’accumule à l’arrière de l’œil, provoquant une perte de vision. Des dépôts similaires apparaissent dans le cerveau lors de la maladie d’Alzheimer et dans les artères lors de l’athérosclérose », a déclaré Francesca Marassi. « Nous voulons comprendre pourquoi cela se produit et tirer parti de ces connaissances pour mettre au point de nouveaux traitements. »

Les chercheurs ont découvert que la protéine change de forme et de structure lorsqu’elle circule dans le sang à des températures et des pressions différentes. Ces changements l’amènent à se lier aux ions de calcium, ce qui entraîne la formation de dépôts de plaques calcifiées. Selon les chercheurs, ces dépôts sont associés à la dégénérescence maculaire et à d’autres maladies.

« Il s’agit d’un réarrangement très subtil de la structure moléculaire, mais qui a un impact important sur le fonctionnement de la protéine », a déclaré Francesca Marassi. « Plus nous en apprendrons sur la protéine au niveau structurel et mécanique, plus nous aurons de chances de la cibler avec succès avec des traitements. »

Francesca Marassi a exprimé l’espoir que cette découverte conduise au développement de traitements pour la dégénérescence maculaire, car elle aidera l’industrie biotechnologique à concevoir des anticorps qui empêchent la protéine de se lier au calcium.

« Il faudra un certain temps pour transformer cette découverte en traitement clinique, mais nous espérons disposer d’un anticorps fonctionnel comme traitement potentiel d’ici quelques années », a déclaré Francesca Marassi. « Et comme cette protéine est très abondante dans le sang, il pourrait y avoir d’autres applications passionnantes de ces nouvelles connaissances que nous ignorons encore. »

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