Quand la plupart des gens pensent à la pollution par le pétrole, ils pensent surtout aux gaz d’échappement émis par les voitures ou les camions, mais cela n’est qu’une partie de la pollution. La plupart des plastiques, dont les Lego, sont fabriqués à partir de combustibles fossiles.
À l’image des fabricants de voiture électrique tels que Tesla qui veulent faire de grands progrès dans l’utilisation des énergies renouvelables, des sociétés comme Lego Group apportent aussi leur part pour devenir éco-responsable. En 2010, les plastiques ont augmenté de 2,7% dans la consommation de pétrole aux États-Unis.
Début juillet, Lego a annoncé un plan d’investissement de 137 millions d’euros dans la recherche d’un matériau biodégradable pour remplacer les polymères à base de pétrole qui constituent les blocs de construction récréatifs que nous connaissons et apprécions tous.
Les dizaines de milliards de pièces de Lego produites chaque année sont réalisées en ABS – un acronyme pour l’acrylonitrile, le butadiène et le styrène, trois polymères synthétisés à partir du pétrole, qui possèdent des qualités uniques qui se sont révélées difficiles à reproduire avec des substituts bio-plastiques.
Les précédentes tentatives de Lego pour remplacer les ABS ont toutes échoué. Par exemple, un polymère d’acide polylactique à base de maïs perd sa rigidité et sa forme quelques semaines après avoir été moulé. Le groupe Lego redouble donc ses efforts avec le lancement d’un centre de développement durable qui réunira une équipe de plus de 100 chimistes et autres spécialistes des sciences de la matière.
Début juillet, Lego a annoncé un plan d’investissement de 137 millions d’euros dans la recherche d’un matériau biodégradable
Le moment choisi par le groupe Lego pour devenir éco-responsable pourrait suggérer que les plastiques biodégradables sont en train de devenir un nouvel axe de la recherche. En fait, l’expérimentation avec des polymères synthétisés à partir de soja et d’autres plantes remonte 60 ans en arrière, avec un intérêt fluctuant selon la montée ou la chute des prix du pétrole.
« [L’intérêt pour les bio-plastiques] a accéléré significativement ces deux dernières décennies », a déclaré Marc Hillmyer, directeur du Centre pour Polymères Durables de l’Université du Minnesota. « Le domaine a été très actif « .
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Les polymères à base d’acide polylactique, synthétisés à partir de cultures comme le maïs et les betteraves à sucre, ont déjà trouvé de nombreuses applications, servant de matériau de base pour les couverts jetables, les gobelets en plastique, et même les vêtements. Il n’était donc pas surprenant que Lego cherche à remplacer les ABS.
« L’acide polylactique est l’une des matières plastiques à base de matériaux biodégradables les plus réussies « , a déclaré Hillmyer.
Le chercheur était parmi le groupe de chimistes ayant reçu un total de 18 millions d’euros de la National Science Foundation l’année dernière pour la recherche et le développement de matériaux plastiques écologiques. Dans son laboratoire, Hillmyer s’est concentré pour trouver des structures d’acides polylactique et d’autres polymères bio-plastiques conformes aux besoins commerciaux.
« [L’intérêt pour les bio-plastiques] a accéléré significativement ces deux dernières décennies »
« Une des choses les plus difficiles que nous avons développé est la synthèse d’acide polylactique ne possédant pas les mêmes qualités intrinsèques que les autres matériaux » a-t-il dit.
L’acide polylactique a également été modifié dans l’autre sens, c’est à dire pour devenir suffisamment souple et flexible afin de servir par exemple à la fabrication de film photographique.
Pour veiller à ce que ce bioplastique puisse effectivement se bio-dégrader, les polymères sont soumis à des tests de « stress » pour mesurer leur sensibilité à l’hydrolyse et à l’oxydation, avec pour but d’atteindre les normes établies par l’ASTM International, une organisation de normes internationales.
Pourtant, malgré les recherches existantes sur les plastiques bio-dégradables, nous sommes seulement au début du voyage visant à se dispenser des plastiques venant du pétrole. Presque toutes les choses autour de nous, qui ne sont pas faites de bois, de métal, de verre ou de porcelaine sont composées de plastique, de la souris que nous utilisons pour faire défiler cet article, à l’accoudoir sur lequel nous nous reposons ou le ventilateur nous soufflant une brise légère sur le visage.
Espérons que les prix du pétrole restent élevés.
Article original : Scientists Are Trying to Make Lego—and Everything Else Made of Plastic—Eco-Friendly
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