L’ouragan Béryl, qui menace les Caraïbes, s’est à nouveau renforcé et a été relevé en catégorie 5 « potentiellement catastrophique » par le Centre national américain des ouragans (NHC) lundi en fin de journée, après avoir balayé plusieurs îles du sud-est des Caraïbes.
« Béryl est désormais un ouragan de catégorie 5 potentiellement catastrophique » et « devrait encore être proche de l’intensité d’un ouragan majeur » avec des vents jusqu’à 260 km/h, en poursuivant sa trajectoire jusqu’à la Jamaïque qu’il doit atteindre mercredi, a déclaré le NHC dans un bulletin publié à 23h00 locales (3h00 GMT).
Avant d’être relevé en catégorie 5, l’ouragan avait déjà touché une île de Grenade lundi, dans les Antilles, avec des vents « dévastateurs » allant jusqu’à 240 km/h, selon la même source, un phénomène rare aussi tôt dans la saison.
« L’œil de Béryl a touché l’île de Carriacou », dans le sud des Antilles, à 11h10 locales (15h10 GMT), a déclaré l’agence américaine qui avait sommé aux habitants d’« agir immédiatement » pour se protéger. « En une demi-heure, Carriacou a été rasée », a expliqué le Premier ministre grenadien Dickon Mitchell en conférence de presse lundi, ajoutant ne pas pouvoir annoncer « avec certitude que personne n’ait été blessé ou tué à cause de l’ouragan ».
Un couvre-feu décrété
Un couvre-feu a été décrété dans le pays de 19h00 à 7h00 mardi. Des vidéos obtenues par l’AFP de Saint-Georges, la capitale de la Grenade, ont montré des pluies torrentielles et des vents violents. Le président américain Joe Biden et son équipe ont dit lundi « suivre de près l’évolution de l’ouragan Béryl » et travailler « pour assurer la sécurité de tous les citoyens américains dans la région ».
Béryl est le premier ouragan de la saison dans l’Atlantique. Un phénomène climatique de cette échelle est extrêmement rare si tôt dans la saison des ouragans – qui s’étend de début juin à fin novembre aux États-Unis.
« Seuls cinq ouragans majeurs (de force 3 ou plus) ont été enregistrés dans l’Atlantique avant la première semaine de juillet », explique sur X l’expert en ouragans Michael Lowry. En devenant le sixième, Béryl est également « le plus précoce de ceux jamais enregistrés aussi à l’est ».
Hurricane Beryl strengthened 65 mph in 24 hours per @NWSNHC, nearly doubling the threshold for rapid intensification (35 mph/24 hr). In the satellite era (since 1966), only 4 storms have undergone RI in June, with Beryl topping the list. Only ~1% of RI events happen during June. pic.twitter.com/ZizTkHzuoY
— Michael Lowry (@MichaelRLowry) July 1, 2024
Avant de toucher la Grenade, des vents violents avaient traversé la Barbade, où les stations-service ont été prises d’assaut par les automobilistes faisant des réserves d’essence.
Les supermarchés et petites épiceries étaient bondés de clients faisant des provisions d’eau, de nourriture et d’autres produits de première nécessité. Un peu partout, la même scène d’habitants clouant des planches devant leurs fenêtres pour les protéger.
Après le passage de Béryl, la Barbade semble « l’avoir échappé belle », a déclaré dans une vidéo le Ministre des Affaires intérieures et de l’information Wilfred Abrahams.
(Photo CHANDAN KHANNA/AFP via Getty Images)À 21h00 GMT lundi, la Jamaïque était en vigilance ouragan, selon le bulletin du NHC. Grenade, Saint-Vincent et les Grenadines, Sainte-Lucie, et l’île française de la Martinique étaient elles en état d’alerte à la tempête tropicale, tout comme le sud d’Haïti et de la République dominicaine.
En Martinique, le vent s’est renforcé depuis dimanche après-midi, avec de grosses averses passagères, mais pas exceptionnelles, selon des correspondants de l’AFP sur place.
Quelque 10.000 clients ont été privés d’électricité en Martinique dans différentes communes, selon EDF, ajoutant que leurs équipes sont mobilisées pour leur trouver des solutions de réalimentation.
L’état d’urgence a été déclaré sur l’île de Tobago, deuxième île et attraction touristique de l’archipel de Trinité-et-Tobago. Toutes les écoles y restaient fermées lundi et elles « le resteront jusqu’à nouvel ordre », a annoncé lors d’un point presse dimanche le chef de l’exécutif de l’île, Farley Augustine.
Une réunion de la Communauté caribéenne (Caricom), prévue cette semaine sur l’île, a été reportée. L’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) avait prévu fin mai une saison extraordinaire, prévoyant la possibilité de quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus.
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