Des élus interpellent le gouvernement, dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche, sur l’accès aux soins sur l’ensemble du territoire, déplorant que des solutions, comme la télémédecine, « peinent à émerger » en raison de « blocages administratifs ».
Evoquant les « déserts médicaux », un « phénomène (qui) concerne aujourd’hui plus d’une commune sur trois », ces quelque 120 élus – députés, sénateurs et élus locaux, majoritairement LREM, du centre et LR – s’adressent à « l’ensemble des pouvoirs publics sur l’accès aux soins des Français ».
1 généraliste sur 2 a + de 60 ans et les départs en retraite vont augmenter de 35% d’ici 2025 : « il y a eu à une époque des mesures purement budgétaires qui ont ft baisser le nombre de médecins formés et auj on doit gérer la pénurie » @buzyn in @leJDD #desertsmedicaux #sante
— Emmanuelle Souffi (@emmasouffi) 5 mai 2019
« Les solutions existent, certaines sont mises en place, alors que d’autres, comme la télémédecine, peinent à émerger (…). Pourquoi ? », écrivent-ils, en plaidant pour le développement de la téléconsultation « dont le faible développement à ce jour doit nous interroger collectivement ». « Des blocages administratifs limitent la portée » du remboursement prévu pour la consultation, déplorent-ils.
Dans un entretien au JDD, la ministre de la Santé Agnès Buzyn, dont le projet de loi santé sera examiné au Sénat en juin, souligne de son côté que « plus de 11.500 téléconsultations ont déjà été réalisées, soit 1.000 par semaine ». Elle assure avoir pris le sujet des déserts médicaux « à bras-le-corps » avec « un plan d’urgence dès octobre 2017 ».
« Les territoire sous-médicalisés
Les déserts médicaux concernent non seulement les zones rurales, mais aussi certaines zones urbaine »
JDD pic.twitter.com/kdSttpeFFS— tourgueni (@tourgueni) 5 mai 2019
Le projet de loi santé « répond à cette démographie déclinante (des médecins) en organisant les tâches » pour qu’ils puissent « libérer du temps pour de nouveaux patients », poursuit-elle, citant au nombre des mesures en ce sens la création d’assistants médicaux, les infirmiers en pratiques avancées ou les vaccinations en pharmacie.
« Tout ce que nous mettons en place permettra de libérer 3 millions de consultations, soit l’équivalent de 800 médecins généralistes supplémentaires », affirme-t-elle.
Mais Patrick Bouet, président du Conseil national de l’Ordre des médecins, se montre plus pessimiste, soulignant l’« énorme hiatus entre l’espoir suscité par la promesse de réforme et les faits ».
Combien de #médecins dans mon département ? Notre carte pour mieux repérer les #désertsmedicaux @ordre_medecins pic.twitter.com/rMQzoAdg2i
— Tempo Santé (@TempoSante) 5 mai 2019
Interrogé dans le JDD, il exprime sa crainte que ce projet de loi « d’orientation générale » laisse la « puissante technostructure du ministère (…) plaquer sur les territoires sa volonté de normalisation administrative ».
Or, il faut selon lui « adapter le modèle très normé proposé (…) à tous les territoires ». La Seine-Saint-Denis, où il exerce, et la Lozère n’ont pas les mêmes besoins, fait-il valoir. Dans le premier cas, « on manque de pédiatres et de pédopsychiatres », dans le second « il y a besoin de services de gériatrie et de lits de moyen séjour ». Quant à la télémédecine, c’est « une avancée mais c’est un leurre de dire qu’elle réglera tout ».
M. Bouet est en revanche d’accord avec la ministre pour dire, concernant l’installation des jeunes médecins, que « la coercition est une fausse bonne idée ».
Avec AFP
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