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Déserts médicaux : le maire d’un petit village des Landes interdit à ses administrés de tomber malades

octobre 26, 2018 14:38, Last Updated: octobre 26, 2018 14:38
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Maire du petit village d’Ychoux, dans les Landes, Marc Ducom a décidé de prendre un arrêté interdisant à ses administrés de tomber malades. Une initiative destinée à alerter les pouvoirs publics sur la pénurie de médecins qui menace sa commune.

Situé à un peu moins d’une heure de route d’Arcachon, le petit village d’Ychoux compte un peu plus de 2000 âmes.

Comme de nombreux bourgs en France, la commune d’Ychoux risque bientôt de ne plus avoir de médecins sur son territoire.

Les deux médecins généralistes du village prendront leur retraite à la fin de l’année 2019 et les recherches pour trouver des candidats prêts à les remplacer demeurent infructueuses.

Préoccupé par cette situation, le maire d’Ychoux a décidé de prendre un arrêté interdisant à ses concitoyens de tomber malades.

Une initiative insolite destinée à tirer la sonnette d’alarme et à alerter les autorités sur le risque de désertification médicale qui menace la commune.

« J’ai conscience que le préfet ne validera pas cet arrêté, mais ça a au moins le mérite de remuer tout le monde », explique M. Ducom.

Un village qui ne manque pourtant pas d’atouts

S’il comprend que les jeunes médecins « soient peut-être plus attirés » par la perspective de « s’installer en ville », l’édile souligne que son village ne manque pas d’atouts susceptibles d’attirer les candidats potentiels :

« Il y a largement du travail et en plus le cadre de vie est agréable. Ici, c’est tranquille, mais Ychoux n’est pourtant pas non plus isolée. La commune est quand même bien desservie avec l’autoroute. L’océan et le Bassin d’Arcachon ne sont pas loin… »

« En prévision de ces départs à la retraite, la commune a investi il y a dix ans dans la création d’un centre de santé qui fonctionne très bien avec deux médecins généralistes, quatre infirmières, trois kinés, un ostéopathe, un chirurgien et une pharmacie. Nous sommes aussi en train de construire un troisième cabinet médical et un logement destiné à héberger les futurs médecins », renchérit le premier magistrat de la ville.

Mobiliser les pouvoirs publics

Inquiet, l’élu a déjà sollicité les responsables locaux de l’Agence régionale de la santé, ceux de l’Ordre des médecins, mais aussi les facultés de médecine et les groupes de praticiens remplaçants qui opèrent sur le territoire. Sans succès pour l’instant.

« Ils sont tous à notre écoute, mais ils disposent de très peu de solutions – malheureusement », confie le maire.

« Il y a bien un couple de médecins algériens qui a fait part de son souhait de s’installer, mais ils sont eux aussi pas loin de l’âge de la retraite et il faut d’abord qu’ils obtiennent l’équivalence de leur diplôme en France, ce qui prendra un temps fou », ajoute M. Ducom.

Malgré le peu de candidatures reçues, l’élu ne désespère pas et se dit prêt à continuer à remuer ciel et terre pour trouver une solution.

Il compte d’ailleurs organiser une réunion publique avec ses administrés au mois de novembre afin de réunir toutes les bonnes volontés dans l’espoir de faire avancer le dossier.

Le maire va également adresser un courrier au député de la circonscription à laquelle appartient Ychoux.

« La commune a investi plus de 600 000 euros sans aucune aide de l’État, pour la réalisation du pôle de santé. L’État se vante de lutter contre la désertification médicale mais concrètement, pour notre commune, le résultat s’avère tout à fait inefficace », affirme Marc Ducom.

« Quand on aura plus de médecins, où va-t-on aller se faire soigner ? Peut-être en traversant la rue comme dit un certain président ? », conclut l’élu.

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