Avec sa nouvelle campagne nationale « J’accuse l’État », UFC-Que Choisir lance un message fort à l’État tout comme aux Français. L’association, qui parle d’une « aggravation dramatique » de la problématique des déserts médicaux, a décidé de passer à l’action en attaquant le gouvernement en justice « pour inaction » en saisissant le Conseil d’État.
« 83 % des Français résident dans un désert médical pour au moins une profession parmi les généralistes, pédiatres, gynécologues et ophtalmologues ne pratiquant pas de dépassements d’honoraires », indique UFC-Que Choisir dans le texte d’une pétition qui a recueilli plus de 13.000 signatures au moment d’écrire ces lignes.
L’association constate que la situation se dégrade pour deux raisons : la mauvaise répartition des professionnels libéraux de santé et les dépassements d’honoraires qui ne cessent de progresser.
Un Français sur quatre n’a pas accès à un médecin généraliste
Les données sont éloquentes : un Français sur quatre n’a pas accès à un médecin généraliste et 25,3 millions d’usagers vivent dans un territoire où l’offre de soins libérale est insuffisante. 87% du territoire est un désert médical. Chacun peut consulter la carte interactive qui permet de vérifier l’offre médicale disponible selon les différents endroits et selon la spécialité recherchée.
Quelle est la situation d’accés aux soins dans votre commune? Consultez notre carte interactive UFC QUE CHOISIR https://t.co/z0N311z7iT #santé #medecins #accèsauxsoins #désertsmédicaux #docteur #Ophtalmologie #pédiatrie #gynécologie #eureetloir #eurélien #regioncentrevaldeloire pic.twitter.com/D6ifH4CCrL
— ufcquechoisir28 (@ufcquechoisir28) November 22, 2023
Au niveau des gynécologues, 24,8% des femmes vivent dans un désert médical, ce qui représente 12,2 millions de patientes. On pourrait croire que cette situation ne touche que les campagnes, mais en vérifiant quelques villes sur la carte, nous avons constaté que des grandes villes comme Paris ou Lyon se trouvent en plein désert médical de gynécologues sans dépassements d’honoraires, dans un rayon de 45 minutes. La situation n’est pas vraiment meilleure en ce qui concerne les ophtalmologues.
« En ne prenant en compte que l’accès aux praticiens ne pratiquant pas de dépassements d’honoraires, la situation devient absolument catastrophique en ce qui concerne l’accès aux spécialistes, et ceux tant dans les zones rurales qu’urbaines », constate l’association.
Un gouvernement qui fait « systématiquement obstruction » aux actions proposées
Face à toutes ces données, UFC-Que Choisir a décidé, ce mardi 21 novembre 2023, d’attaquer l’État en justice pour « son inaction » au sujet de l’accès inégal aux soins en France. Sur ce sujet et sur celui de la désertification médicale, cela fait plus de 10 ans que l’association sonne l’alerte.
Elle reconnaît qu’un certain nombre de parlementaires, de plus en plus nombreux, « partagent les positions de notre association et les défendent dans le cadre de nombreuses propositions de lois/amendements qu’ils portent ». Cependant, « le gouvernement, lui, fait systématiquement obstruction, en promouvant le statu quo plutôt que l’action résolue ».
6 millions de Français sans médecin traitant.
87% du territoire est un désert médical.
Et les moyens toujours pas mis dans la formation de nouveaux médecins.
Face à cette situation intolérable et qui s’empire, je soutiens la pétition d’@UFCquechoisir ! #MaSanteNattendPlus https://t.co/JPAOej3IuU
— Damien Maudet (@damienmaudt) November 22, 2023
Le recours déposé devant le Conseil d’État a deux buts : « pour que la plus haute autorité administrative constate et sanctionne l’inaction du gouvernement mais également qu’elle lui enjoigne de prendre, sans délai, les mesures courageuses permettant de résorber la fracture sanitaire. »
UFC-Que Choisir dénonce également « l’essor incontrôlé des dépassements d’honoraires », qui ont atteint 3,5 milliards d’euros en 2021. Cette fracture sanitaire touche toute la France.
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