Le député (Horizons) Frédéric Valletoux, rapporteur d’une proposition de loi sur l’accès aux soins qui sera débattue la semaine prochaine à l’Assemblée, « ne souhaite pas » toucher à la liberté d’installation des médecins, mais admet que le sujet divise, y compris au sein de la majorité.
« Régulation » des installations des médecins libéraux
Le débat dans l’hémicycle, programmé à partir de lundi, promet d’être animé, avec de nombreux amendements sur la « régulation » des installations des médecins libéraux. Et à en croire le rapporteur du texte, les jeux ne sont pas faits. « Sur la régulation, je ne souhaite pas que ça passe, mais aujourd’hui je ne parierai pas un euro, au contraire je n’en sais rien », a déclaré M. Valletoux lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis).
Face à une gauche « unanime » pour renforcer les contraintes sur les médecins, à droite « les LR sont assez divisés sur la question », tout comme la majorité. « Chez nous aussi il y a des gens qui sont pour la régulation et d’autres contre », a reconnu l’ancien président de la Fédération hospitalière de France (FHF), coutumier des passes d’armes avec les libéraux, mais qui se considère aujourd’hui comme « un modéré dans l’Assemblée nationale ».
Même à l’extrême-droite, où « le RN devrait normalement être contre », certains élus « sont venus me voir en me disant qu’ils finissaient par être favorables à cette mesure », a-t-il ajouté.
Pas d’intérim en début de carrière
Signe que « l’état d’exaspération est très fort » chez ces parlementaires qui ont « l’impression que la profession (médicale) n’a absolument pas accompagné les évolutions de la société » et que leurs syndicats « ne comprennent pas l’immense souffrance que vivent les Français ». Pour autant, cette proposition de loi « n’est pas le remède miracle, ni contre les déserts médicaux, ni pour résoudre le problème de l’accès aux soins », a prévenu le député de Seine-et-Marne.
Le texte adopté mercredi dernier en commission serre un peu la vis aux soignants, notamment en interdisant l’intérim en début de carrière pour les futurs diplômés. Sans préciser de durée, qui « peut être différente selon les métiers », même si « je pense que le minimum c’est deux ou trois ans », a-t-il indiqué.
Les cliniques privées et leurs médecins sont aussi ciblés, pour participer davantage aux gardes la nuit et le weekend. Frédéric Valletoux prépare d’ailleurs un amendement pour permettre aux agences régionales de santé (ARS) de « réquisitionner les spécialistes libéraux » en « ultime recours » si « personne n’est volontaire » pour assurer la « permanence des soins ».
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