Le 15 décembre dernier, 660 médecins menaçaient de démissionner si la ministre de la Santé ne les entendait pas, dans une tribune parue dans Le Journal du dimanche. Ce sont maintenant plus de 1 000 médecins qui ont décidé de passer à l’action en abandonnant leurs fonctions administratives.
« On nous prend pour des imbéciles depuis plusieurs mois », explique Stéphane Dauger, chef du Service réanimation pédiatrique de l’hôpital parisien Robert-Debré, au micro de FranceInfo. « On réclame juste d’être écoutés, entendus et reçus. »
« Je suis chef de service depuis 2006 et n’ai perçu aucun centime supplémentaire pour cette activité qui me prend deux heures par jour en plus de mon rôle de soignant », indique celui qui assure qu’il n’y a aucune revendication personnelle dans son geste.
Avec le nombre de signataires de la pétition de la tribune dépassant maintenant le nombre de 1 000, il y aurait « environ 10 % des chefs de service toutes spécialités et services confondus sur l’ensemble du territoire », estime André Grimaldi, qui coordonne la pétition et qui est professeur d’endocrinologie à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. « Ce mouvement des chefs de service est historique. »
« On nous prend pour des imbéciles » : plus de 1 000 médecins démissionnent de leurs fonctions administrativeshttps://t.co/aL0E1rae6X pic.twitter.com/iEZUdr55bu
— franceinfo (@franceinfo) 27 décembre 2019
Bien que la démission soit symbolique, les médecins espèrent par ces décisions faire réagir le gouvernement. Malgré le fait que l’hôpital public en est à son 10e mois de crise, les chefs de services dénoncent des annonces de rallonges budgétaires largement insuffisantes pour pouvoir « assurer la qualité des soins et garantir la sécurité des patients ». Le Dr Daugé remarque : « Cela ne représente que 10 % de nos demandes. »
Des exemples concrets de la problématique ? « À la date du 23 décembre, je n’ai que trois places de libre dans le service », s’inquiète le chef des urgences pédiatriques de Robert-Debré. « Et nous avons dû transférer 25 nourrissons à plus de 150 km du domicile de leurs parents faute de place en pédiatrie dans un des trois hôpitaux habilités d’Île-de-France. »
L’ensemble des signatures des médecins démissionnaires sera remis à la ministre Agnès Buzyn aux alentours du 6 ou 7 janvier.
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