Vladimir Poutine est désespéré, ce qui est à la fois bon et mauvais. Le mauvais – le vraiment mauvais – est le fait que les animaux acculés ont tendance à se déchaîner.
Dans le cas de Poutine, cela pourrait inclure l’utilisation d’armes nucléaires tactiques ou d’un obus d’artillerie « égaré » frappant la plus grande centrale nucléaire d’Europe à Zaporijjia, en Ukraine. L’un ou l’autre de ces actes entraînerait une escalade de la guerre et pourrait aboutir à l’implication directe des États membres de l’OTAN.
Apparemment prêt à jouer la carte de menaces, Poutine a pris deux mesures importantes au cours des dernières semaines. Il a déployé des armes nucléaires tactiques chez son plus proche allié, la Biélorussie. Il s’est également retiré du traité sur les forces armées conventionnelles en Europe, le traité qui limite les forces de la Russie et de l’OTAN. Poutine a aussi annoncé être prêt à défendre ses conquêtes territoriales en Ukraine avec des armes nucléaires.
Le 26 mai, Moscou a frappé le barrage de Karlivka avec un missile S-300.
Le 6 juin, les forces russes auraient fait sauter le barrage de Kakhovka. En raison d’une contre-offensive de l’Ukraine qui se préparait depuis plusieurs semaines, l’inondation de la zone du fleuve Dniepr rend plus difficile la reprise par les Ukrainiens des territoires perdus dans le sud du pays.
Il s’agit là d’indicateurs, peut-être voulus par Poutine dans son « jeu » de la politique de la corde raide, dans le but de montrer qu’il pourrait aller plus loin et recourir à des armes nucléaires tactiques. Bien que, comme l’a noté l’ex-chef du renseignement du Commandement des forces des États-Unis en Europe, Poutine lui-même se rend probablement compte que le recours à ces armes « ne représente pas une option viable ou gagnante ».
L’explosion du barrage et la menace contre la centrale de Zaporijjia ne font qu’enfoncer Poutine dans le trou qu’il s’est lui-même creusé. Il apparaît de plus en plus comme un agresseur acculé et de moins en moins comme un défenseur victorieux.
Même si les sombres nuages persistent au-dessus de l’Ukraine, il y a une lueur d’espoir. Un empire russe autocratique est à nouveau en train de craquer sous son propre poids. Il s’agirait d’un changement géopolitique bienvenu, surtout s’il mettait également un frein aux plans d’invasion de Taïwan par la Chine.
Selon le reportage d’Euronews du 6 juin, Mikhaïl Khodorkovski, le milliardaire pétrolier russe en exil, a averti que le règne de Poutine sur la Russie conduirait à la « désintégration » de ce pays.
Les forces pro-ukrainiennes, dont deux unités rebelles russes, mènent des raids sur des territoires russes et visent Moscou avec des drones et des engins explosifs improvisés.
L’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), créée par la Russie pour devenir éventuellement une organisation politico-militaire analogue à l’OTAN, n’a pratiquement pas soutenu la guerre de Poutine. Un État membre, l’Arménie, a publiquement désavoué le soutien à cette guerre.
C’est la plus grande faiblesse des pouvoirs autoritaires en général. Ils n’ont pas de véritables amis ou alliés, seulement des partenaires de complaisance qui peuvent se poignarder dans le dos.
La Chine est censée faire pression sur la Russie pour qu’elle n’utilise pas d’armes nucléaires. Toutefois, elle utilise un langage si général qu’il est pratiquement vide de sens ou, pire encore, qu’il vise à donner aux pays disposant d’armées conventionnelles importantes, comme la Russie et la Chine, un avantage sur des puissances nucléaires plus petites.
La pression exercée par la Chine relève plus du vœu pieux des journalistes et commentateurs occidentaux que d’une véritable action de Pékin pour contraindre Poutine. Xi Jinping s’oppose clairement à « l’humiliation » de Poutine, dont l’évitement prévoit que le dictateur russe gagne au moins un peu de territoire – très probablement un pont terrestre vers la Crimée. C’est la version russo-chinoise du « saucissonnage » des deux côtés, la prise progressive de territoires voisins par deux dictateurs alliés, une petite tranche à la fois, jusqu’à ce que la « saucisse » de la démocratie ait disparu.
Poutine suit la méthode utilisée par le Parti communiste chinois en Asie, qui a commencé par s’emparer d’une province chinoise dans les années 1930, puis du territoire de la Chine continentale de l’époque, puis s’est étendu au Xinjiang, au Tibet et aux îles de la mer de Chine méridionale au cours des années suivantes.
Les aspirations d’influence de Pékin, qui sont le fer de lance de sa politique visant des conquêtes définitives, englobent désormais des parties de l’ancienne Russie – les républiques d’Asie centrale. La Russie pourrait également perdre une partie de son Extrême-Orient, déjà envahi par les entreprises et les migrants provenant de la Chine.
Les menaces les plus immédiates pour le Kremlin sont les drones ukrainiens qui voyagent jusqu’à Moscou et les intentions américaines d’approuver la livraison à l’Ukraine d’avions de combat F-16 et F/A-18 supplémentaires. Ces avions pourraient abattre les drones et les missiles russes. Ils pourraient aussi être utilisés dans une stratégie offensive.
Le ministre russe des Affaires étrangères s’inquiète de l’armement des avions ukrainiens avec des armes nucléaires. Toutefois, le monde ne manifeste pas beaucoup de soutien aux propos du ministre russe. Le porte-parole du Pentagone lui a adressé un message : « Si vous vous inquiétez des capacités militaires ukrainiennes, vous devriez simplement retirer vos troupes et quitter l’Ukraine. »
Il y a également des armes conventionnelles puissantes qui pourraient être installées sur les nouveaux avions de combat ukrainiens, par exemple des bombes à fragmentation à tête chercheuse dont chacune peut détruire jusqu’à 40 véhicules blindés. Les États-Unis ne les utilisent plus, mais elles pourraient être produites dans les usines d’armement de l’Ukraine.
Certains habitants de Moscou craignent désormais que cette ville ne soit plus un lieu sûr en raison des actions potentielles de riposte de l’Ukraine. Les luttes intestines entre l’armée russe et l’organisation paramilitaire Wagner échappent apparemment au contrôle de Poutine. On parle d’un coup d’État.
Aujourd’hui, Poutine doit se préoccuper de sauver sa peau. Saddam Hussein, Mouammar Kadhafi ou Nicolae Ceaușescu, les dictateurs irakien, libyen et roumain qui ont commis de nombreuses violations des droits de l’homme, ont déjà trouvé la mort aux mains de leurs concitoyens.
Ce risque rend Poutine désespéré et imprévisible. Suivre la logique et la rationalité peut s’avérer difficile pour ceux qui craignent pour leur vie. Ils peuvent s’en prendre à leurs citoyens et aux citoyens d’autres pays.
C’est pourquoi l’Occident est relativement prudent lorsqu’il s’agit de « provoquer » Poutine.
Mais nous ne pouvons pas non plus le laisser faire. Cela reviendrait à apaiser l’agression, ce qui ne ferait qu’engendrer d’autres agressions de la part de Poutine, de Xi Jinping et d’autres tyrans actuels et potentiels.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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