Une designer chilienne crée une alternative au plastique à usage unique – elle provient de la mer

13 mai 2019 20:47 Mis à jour: 13 mai 2019 20:47

Nous savons tous que parmi les nombreux problèmes environnementaux auxquels notre planète est confrontée, l’un d’entre eux peut être entièrement résolu. Presque tout ce que nous achetons au supermarché ou en ligne se trouve dans des emballages, qui sont généralement en plastique.

Une fois que nous les jetons, la plus grande partie de ces plastiques finiront dans les décharges ou, comme c’est le plus souvent le cas dans les pays en développement, dans les rivières et les océans. Des chercheurs cités dans un article paru en 2018 dans le Daily Telegraph estiment que les sacs, bouteilles et matériaux d’emballage en plastique les plus durables peuvent mettre « jusqu’à 450 ans à se décomposer ».

Une mer de pastique

La quantité de plastique dans les océans du monde est particulièrement stupéfiante – entre 5 et 13 millions de tonnes métriques par an, selon une étude publiée en 2015 dans la revue Science. Si ces chiffres continuent d’augmenter à mesure que la population mondiale augmente, les générations futures risquent de se retrouver ensevelies ou noyées sous des monticules de plastique.

En plus de réduire la consommation de produits qui utilisent du plastique, de réutiliser ce que nous avons déjà et de recycler le reste, qu’est-ce que nous pouvons faire pour régler ce problème ?

Bien que nous entendons souvent parler des dangers du plastique pour l’environnement et notre santé, nous oublions parfois pourquoi le plastique est devenu si populaire au départ. Les plastiques sont moins chers et plus durables que des matériaux comme le papier, sans compter qu’ils sont également plus légers que le bois ou le verre. Et avant tous ces arguments, les plastiques sont modulables à l’infini.

Heureusement, un « bioplastique » qui présente tous ces avantages sans nuire à l’environnement a vu le jour grâce à une designer chilienne du nom de Margarita Talep. Pour quelqu’un qui vient du monde de l’art, sa solution est aussi belle qu’intelligente.

La designer Margarita Talep
Des milliards de pailles en plastique sont utilisées une seule fois puis jetées chaque année

Selon une interview avec la designer publiée dans le magazine britannique d’architecture et de design Dezeen, Mme Talep n’était pas très impressionnée par la plupart des solutions d’emballage alternatives et voulait s’attaquer au problème le plus urgent des emballages plastiques à usage unique, qui sont jetés immédiatement après usage.

Margarita Talep a utilisé un matériau inhabituel qui est disponible gratuitement et en abondance dans le monde entier – des algues rouges que l’on trouve dans la mer. Plutôt que de concevoir un matériau recyclable, Mme Talep s’est intéressée à quelque chose qui se décomposerait rapidement et facilement.

Afin de créer un matériau léger qui aurait l’apparence, le toucher et la fonction du plastique, la designer a fixé son choix sur la gélose, ou agar-agar, qui est naturellement dérivée des algues marines. L’agar-agar est un gélifiant populaire dans les pays asiatiques pour la fabrication de desserts, mais il a aussi de nombreuses autres utilisations dans la production alimentaire et la recherche médicale.

Une autre façon d’utiliser la gelée d’agar-agar pour vos desserts…. cette fois-ci comme contenant !

Margarita Talep a découvert qu’elle pouvait réchauffer la gélose pour en faire un gel qui peut être facilement façonné de différentes façons. Selon Dezeen, Mme Talep fait habituellement un mélange d’agar-agar, d’eau et de colorants naturels.

La touche de la créatrice se retrouve aussi dans les solutions de coloration. Le site d’actualités truththeory.org rapporte l’utilisation de « colorants naturels (…) développés à partir de légumes et de fruits ». La couleur orange provient des carottes, le rouge des betteraves, le bleu des bleuets, etc.

Le mélange est ensuite chauffé à 80 °C et versé dans un moule. Selon elle, il « peut être coulé dans différents types de moules pour lui donner une forme spécifique ».

Lorsque la température descend en dessous de 20 °C, la consistance devient semblable à celle d’un gel. Enfin, on le laisse sécher dans un environnement aéré et à température constante pour former un plastique mince.

Le plastique aux algues de Mme Talep est parfait pour fabriquer les sacs individuels utilisés pour les produits secs
Des colorants à base de fruits et de légumes sont utilisés pour donner la couleur au bioplastique

Mieux encore, le plastique actuel met des siècles à se décomposer, mais l’emballage aux algues marines de Talep se dégrade naturellement en l ‘espace de deux à trois mois, selon son épaisseur et les conditions météorologiques.

Margarita Talep est réaliste : son plastique d’algues marines ne résoudra pas tous les problèmes du monde à lui seul. Comme elle l’a indiqué à Dezeen, « ce n’est pas suffisant de créer de nouveaux matériaux », car les gens doivent aussi recycler davantage les plastiques déjà en circulation.

Découvrez les fruits du travail de Mme Talep, y compris un étui à lunettes, sur son compte Instagram. Vous y découvrirez aussi l’astucieuse poignée pour sacs @desintegra.me, qui se lit comme « désintègrez-moi » en espagnol. Un beau mariage de la science et de l’art de nos océans qui pourrait aussi aider à les sauver !

Photos : gracieuseté de Margarita Talep Follert (Site Web |  Instagram)

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